samedi 4 octobre 2025

“ Langues O ”, goélette, Fleury le 8 mars 1998 (1)

Bien chers Jean-François et Stani, 

[...] Aujourd'hui nous avons certes vu le soleil et la température est toujours très douce (18°), mais le vent soufflait en tempête et nous ne sommes pas sortis. 

[...] Vendredi 13 mars 1998. Deux vendredis 13 de file: celui du départ de Stani et aujourd'hui qui serait le dernier du siècle (?) ce qui est faux puisque le 13 octobre 2000 sera encore un vendredi 13. Toujours cette faute grossière persistant à faire croire que le 1er janvier 2000 serait le premier jour du troisième millénaire, se trompant en cela... d'une année seulement !! 

Dominikánská 2015 (Brno) under the Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license. Author GualdimG

[...] Mon ordinateur n'a pas chômé. Grâce à un remarquable et très beau livre que m'a prêté Momon « La République tchèque et la Slovaquie » j'ai noté un joli texte de Dagmar Hobzova 1. Le grand destin d'un petit royaume. 2. La République tchèque aujourd'hui ; l'auteure qui est de Brno est diplômée d'un doctorat d'études slaves à l'Université Charles de Prague (que je connais bien). Elle vit en France depuis 1967 « Universitaire, elle enseigne la langue et la civilisation tchèques à l'Institut des Langues et Civilisations Orientales » où j'étais étudiant (c'est l'ancienne ENLOV, Ecole Nationale des Langues Orientales Vivantes qui s'est masculinisée en INALCO mais doit rester “ Les Langues O ” à Paris, Rue de lille, où j'avais comme professeurs MM. Vey et Ondrovcik. Je pourrai maintenant rendre son livre à Edmond. 

Ici un froid relatif a refait son apparition : 4° ce matin et 11° seulement au plus chaud de la journée. Heureusement soleil splendide. 

Goélette à Mahajanga Madagascar 2007 under the Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported, 2.5 Generic, 2.0 Generic and 1.0 Generic license. Auteur Lebelot
 

[...] Ce soir à 21 heures, un récital de piano avec chansons à la Maison Vigneronne par Etienne Bouchard, pianiste et chanteur québécois. je pensais y aller mais dans « Thalassa » on parlera de Madagascar, et je préfère. Je lis dans le journal « Bateau vanille en direct. Un documentaire français réalisé par Régis Michel et Frédéric Tonolli en 1998. La côte nord-est de Madagascar est la plus enclavée de l'île. Elle est aussi l'une des plus riches : la vanille, le café, la cannelle et le bois de rose y abondent. Le commerce maritime y revêt donc une importance particulière. Les pirates qui, jadis, appréciaient les abris naturels que leur offrait ce rivage du bout du monde, ont laissé derrière eux, dans chaque village, une solide tradition de charpenterie de marine qui fleurit aujourd'hui plus que jamais. C'est ainsi qu'à Antalaha, artisans et marins viennent de construire la « Sabrina », un “ boutre moderne ” imité des goélettes bretonnes mais doté d'équipements sophistiqués. Ses cent vingt tonnes de charge serviront à évacuer sur Tamatave les récoltes de vanille. D'autres projets, plus ambitieux encore, sont à l'étude. »  (à suivre)


vendredi 3 octobre 2025

Aimons nous vivants...

J'en ai gros sur la patate, la deuxième quinzaine de septembre fut assez à la méditation, aux pensées moroses, ce qui, début octobre, ne s'arrange pas. Déjà de passer de l'été à l'automne... une lumière tiède, un peu dense encore, autre que celle, encore fraîche, légère, faisant passer, elle, de l'hiver au printemps ; celui-ci, de changement de saison, touchait beaucoup Hugo. 

« [...] Le vent fraîchit sur la colline 
[...] petit à petit l'été fond... »
                                        Voici que la saison décline. Victor Hugo. 

Victor_Hugo (1802-1885), photo de 1876  par Étienne_Carjat (1828-1906).
 
Le temps qui passe, inexorable, qui fait passer de la vie à la mort, qui fait défiler une litanie de prénoms en écho d'un autre monde, Christine, Gérard, Roland, Jean-François, Jérôme, Jean, Jean-Michel, René, Michel, Pascal, Joseph, Geneviève, Jean-Marie et Louis à présent, pour ceux qui, sans trop chercher, au nom de tous les autres, reviennent brusquer le quotidien, nous demander « Vous souvenez-vous de nous ? »... 

Georges Brassens (1921-1981) StudioHarcourt-1957 Domaine Public

Et Georges, 60 ans seulement, qui avait repris  « Pensées des Morts » de Lamartine : 

Avec « les feuilles sans sève », « le vent qui se lève », « l'errante hirondelle » sur « l'eau dormante des marais », 
« Voilà l'enfant des chaumières 
                    Qui glane sur les bruyères 
                        Le bois tombé des forêts... »

photo autour de 1865 d'Alphonse de Lamartine (1790-1869) Domaine Public Bibliothèque nationale de France

Parmi les proches de Lamartine, bien des disparitions peuvent motiver la nostalgie de l'auteur : son frère Félix de 3 ans, Julie Charles son amour “ du lac ” morte à 33 ans de tuberculose, un fils de moins de 20 mois, sa fille Julia, 11 ans, ses sœurs Césarine (25 ans), Marie-Sophie...  

Sortir d'une apnée dangereuse, contrôler ses pleurs aux coins des yeux, se contrôler en « ramasseur de larmes », tiens une autre chanson, Sardou en 1997... Il faut refaire surface, se gifler pour mettre en avant le positif. 
S'accrocher à la bouée pour un bol d'oxygène salvateur. Je le dois, une fois de plus, malgré Lamartine « [...] C'est l'ombre pâle d'un père qui mourut en nous nommant... » à papa qui par un bel hasard sait m'emporter sur un « bateau vanille » de Madagascar, la  goélette « Sabrina », manière de me redonner le moral puisque ses mots me le gardent vivant à jamais. 

Allons ! continuons le chemin ! Et cela sans changer le nom des vacances de Toussaint et de Noël, ce que voudraient des laïcistes intégristes, voudraient-ils effacer ceux que nos cœurs ont aimé...   

PS : 17h 20 à la radio... « Aimons-nous vivants » 1989, François Valéry.