mercredi 21 mai 2025

REMORDS tardifs pour CARNAVAL...

Tout lasse, tout passe dit-on, seuls quelques rappels sont capables de réveiller des pages oubliées. Si, à l'instar de Louis XVI notant « Rien » dans son journal à la date du 14 juillet 1789, il s'avère aussi global que laconique d'en dire autant sur les bas de la fête de Carnaval au village, d'en mentionner les hauts ne relève pas de la gloriole passéiste... 

Ainsi, l’esprit carnaval s’est néanmoins maintenu et parfois plus que maintenu jusque dans les années 90. Trente-cinq années plus tard, dans une dynamique mémorielle remarquable, Georges Sabatier, ancien correspondant pour la vie locale du quotidien L’Indépendant, nous ressort les articles d’alors. En mars 1992, avec le renouvellement du bureau d’Inox pétanque, est annoncée une reprise joyeuse des défilés carnavalesques après une pause due à une première Guerre du Golfe : 16 chars, 10 groupes, 5 bandas, les majorettes et tous les masques… Mystère sur les thèmes baladés par les tracteurs ainsi que sur le leitmotiv du Roi Carnaval. Depuis la coopérative par l’avenue de Salles, le tour du village suffira-t-il à contenir un défilé marquant pour une commune de moins de 2500 habitants ! Post scriptum d’importance, Carnaval sursoit pour un mois à son châtiment seulement différé d'une semaine, à Saint-Pierre-la-Mer, la station balnéaire. 

Bal masqué à la salle des fêtes 1990 / Avec l'autorisation de Georges Sabatier, correspondant rédacteur et photographe du quotidien L'Indépendant. 

Suite à l’apéritif offert par la municipalité, afin de renouer avec le plaisir toujours vivant de la danse conviviale, un grand bal masqué sera animé par l’orchestre Jacques Franck. 

Bal masqué à la salle des fêtes 1990 / Avec l'autorisation de Georges Sabatier, correspondant rédacteur et photographe du quotidien L'Indépendant. 

Bal masqué à la salle des fêtes 1990 / Avec l'autorisation de Georges Sabatier, correspondant rédacteur et photographe du quotidien L'Indépendant. 

À l’heure où le “ plaisir solitaire ” semble avoir pris le pas sur la liesse communautaire, n’étaient-ce que les derniers éclats d’un bouquet final ?

Note : l'école primaire reste fidèle à sa célébration annuelle de carnaval ; c'était cette année 2025, le 31 mars, par une très belle journée ! 

mardi 20 mai 2025

Sébastien SAFFON (1974-2025)

On se dit qu'il y a erreur, confusion sur le nom, que ce n'est pas possible... et puis c'est confirmé... c'est soudain, c'est brutal... 51 ans ! dans la nuit du 17 au 18 mai ! On se prend une claque ! “ La vie plus forte que la mort ” ? Des jours on n'y croit plus du tout... 



Depuis l'Aude Avignonet en Haute-Garonne, c'est tout à côté. Il partageait son pays tampon entre Aquitaine et Languedoc en donnant vie aux carnets d'Émile, son grand-père ; il le revivifiait si bien avec « Ceux de la Borde Perdue » ses deux tomes. Il persistait à sublimer ses vallons fertiles (1) avec sa trilogie « La Combe »  (« Le Silence de la Combe », « Un Château pour les Pigeons » et devant paraître ce mois de juin, « Des Ombres sur les Murs »). 

Modeste sur la qualité de ses écrits, il a mis vingt années pour passer le pas ; l'accueil fait à “ la Borde Perdue ” l'a à la fois rassuré et encouragé à poursuivre. « Il y a du Giono et du Michelet dans ce magnifique roman... » écrit La Dépêche en novembre 2023. 

Bien sûr il faut joindre à l'hommage que son enthousiasme restait égal en tant qu'élu de 2022, membre de sa MJC, comédien amateur d'Avignonet.  

Dessin Fotor d'après une photo détournée La Dépêche (pourquoi ne mentionnent-ils plus « du Midi » ?)

Plus personnellement, il était le collègue vivant d'Histoire-Géo ; je n'ose pas penser au grand désarroi des enfants de ses classes, lundi... Oui, professionnellement, d'une contemporanéité, d'une vitalité permettant d'évoquer sereinement notre communauté d'enseignants passionnés, David, le géographe que la Grande Guerre faucha, nos profs aussi, le « Jack », « Sinsolle » encore dans nos propos récemment encore, ou même « Chiquito » que notre cruelle inconscience de gosses n'arrêtait pas de chahuter...    

Depuis la Montagne Noire, le Lauragais c'est tout à côté et un vieux encore là, pas loin, dans son ombre, pleure aussi le petit frère en littérature qui, tel un aîné, montrait si bien le chemin des émotions partagées. 

Ce matin, après l'orage d'hier au soir, sous sa grisaille, le Marin continue de pleuvoir. Derrière le seuil de Naurouze il devient vent d'Autan, celui qui jadis faisait tourner les moulins. Ce matin, les journaux disent qu'il a apporté la grêle et causé des coulées de boue. Mais il y a pire chez les Saffon... Émile, le grand-père, n'est plus là pour noter les intempéries sur son journal ininterrompu, et Sébastien qui l'a rejoint, non plus. 
Le vent a tourné, « la virada dau Cerç » on dit en occitan... un Cers qui voudrait bleuir le ciel encore nuageux mais qui l'ouvre déjà un peu au soleil...  

« Quand on aime la vie, on aime le passé, parce que c'est le présent tel qu'il a survécu dans la mémoire humaine. » 
Les Yeux Ouverts; 1980, Marguerite Yourcenar. 

(1) il y a quelques jours à peine, il postait encore des photos de ses coteaux bien verts au printemps.