vendredi 23 mai 2025

La MONTAGNE NOIRE (5), forêts et landes.

André David, Roger Bels et Marcel Sinsollier, mon bon prof d’Histoire-géo1, un des « brillants soleils », aligné avec ceux qui vous remontent à la surface, grâce à qui, à me pencher, derrière papa que j’ai souvent déçu, j’ai pu accrocher ma vie, positiver, bâtir peut-être du positif, du bon sur du mal… à prendre sur moi, à force, plutôt que la facilité ’à imputer aux autres… De l’Ariège au Lauragais, jamais finie, cette portion de carte du tendre me révèle, tend à l'introspection… Pas plus tard que mercredi, une compatriote, généalogiste passionnée à ses heures, a confirmé qu’on disait bien « de Dieu » devenu « Dedieu », nom de famille répandu en Ariège, à propos d’un enfant trouvé. Et là, la Montagne Noire, abordée jusque là en papillonnant autour des filles du Poumaïrol, sort des brumes en me mettant face à moi-même. Je me revis déjà en enfant compliqué, puis en ado veule, vous m'en voyez bien désolé ; Baudelaire (1821-1867) me l’a bien fait comprendre :

« Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage, 

Traversé çà et là par de brillants soleils

Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage… »

Il en a fallu du temps pour un début de lucidité, restons modeste… Baudelaire, déjà marqué à 40 ans...

« …Qu’il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils… »

Charles Baudelaire la quarantaine Domaine Public grossissement du portrait par Étienne Carjat réalisé par Nolwist. 


Comment son spleen aurait pu évoluer s’il avait vécu plus de 46 ans ? “ Vermeils ” ou pas, ce qu’il me reste est que pour le peu qu’il y a à passer sur cette Terre, il faut dire aux autres qu’on les aime, que sacrée est leur existence, qu’elle constitue l’essentiel de nos fruits récoltés. Parce que, « Avec tout le mal que je t’ai fait… », une fausse citation je pense, mais c’est vrai que je ne vaux pas mieux qu’Ugolin implorant Manon des Sources...

Bien qu’exposé à la face du monde, merci Montagne Noire, de si bien me protéger, sous ta cape, des rafales et des intempéries. Une sérénité feinte qui permet d’évoquer tes aspects économico-démographiques. 

Verreries-de-Moussans Eglise St-Thomas 2017 wikimedia commons Author Fagairolles 34

C’est Serge, non, des deux amis partis pour le Poumaïrol2, Serge qui est admiratif de la beauté, de la hauteur des arbres, si grands, si étonnants pour les purs méditerranéens qu’ils sont ? Et Roger, en pensant à l’exploitation abusive des forêts, de seulement poursuivre : « Beaucoup de petites industries du verre dans le coin ; il en fallait du bois ! ». Un peu court, avouons, plus étique encore, à lire la somme de paramètres livrés par André David :

Sur fond de Pyrénées, Saissac 2010 under the Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license. Auteur Jcb-caz-11

page 85 « les gens de Saissac sont obligés d’aller à quatre lieues de leur bourg, du côté des Cammazes, chercher le bois qui leur est nécessaire ; dans les fours comme dans les foyers domestiques, on ne brûle plus guère que des broussailles, sur tout le versant Sud. Au Nord, les forêts sont encore toutes délabrées… ». (à suivre) 

1 Je me revois, lors du contrôle des cahiers, penché à son bureau… il tourne les pages et sans la moindre répulsion pour les marron et orange combinés, association criarde de ces feutres multicolores dont j’abusais tant ça venait de sortir, il me complimente pour la justesse du schéma de la cluse dans un synclinal du Jura ! Inoubliable !

2, Voir les épisodes « Poumaïrol 12 et 13 »



mercredi 21 mai 2025

REMORDS tardifs pour CARNAVAL...

Tout lasse, tout passe dit-on, seuls quelques rappels sont capables de réveiller des pages oubliées. Si, à l'instar de Louis XVI notant « Rien » dans son journal à la date du 14 juillet 1789, il s'avère aussi global que laconique d'en dire autant sur les bas de la fête de Carnaval au village, d'en mentionner les hauts ne relève pas de la gloriole passéiste... 

Ainsi, l’esprit carnaval s’est néanmoins maintenu et parfois plus que maintenu jusque dans les années 90. Trente-cinq années plus tard, dans une dynamique mémorielle remarquable, Georges Sabatier, ancien correspondant pour la vie locale du quotidien L’Indépendant, nous ressort les articles d’alors. En mars 1992, avec le renouvellement du bureau d’Inox pétanque, est annoncée une reprise joyeuse des défilés carnavalesques après une pause due à une première Guerre du Golfe : 16 chars, 10 groupes, 5 bandas, les majorettes et tous les masques… Mystère sur les thèmes baladés par les tracteurs ainsi que sur le leitmotiv du Roi Carnaval. Depuis la coopérative par l’avenue de Salles, le tour du village suffira-t-il à contenir un défilé marquant pour une commune de moins de 2500 habitants ! Post scriptum d’importance, Carnaval sursoit pour un mois à son châtiment seulement différé d'une semaine, à Saint-Pierre-la-Mer, la station balnéaire. 

Bal masqué à la salle des fêtes 1990 / Avec l'autorisation de Georges Sabatier, correspondant rédacteur et photographe du quotidien L'Indépendant. 

Suite à l’apéritif offert par la municipalité, afin de renouer avec le plaisir toujours vivant de la danse conviviale, un grand bal masqué sera animé par l’orchestre Jacques Franck. 

Bal masqué à la salle des fêtes 1990 / Avec l'autorisation de Georges Sabatier, correspondant rédacteur et photographe du quotidien L'Indépendant. 

Bal masqué à la salle des fêtes 1990 / Avec l'autorisation de Georges Sabatier, correspondant rédacteur et photographe du quotidien L'Indépendant. 

À l’heure où le “ plaisir solitaire ” semble avoir pris le pas sur la liesse communautaire, n’étaient-ce que les derniers éclats d’un bouquet final ?

Note : l'école primaire reste fidèle à sa célébration annuelle de carnaval ; c'était cette année 2025, le 31 mars, par une très belle journée !