lundi 25 novembre 2024

PROVENCE du RHÔNE (17) Jean-Henri Fabre (1823-1915) fin.

Garance Rubia_tinctorum 2010 under the Creative Commons Attribution 4.0 International license. Author Robert Flogaust- Faust... Est-ce qu'il suffit de constater que sa tige est de section carrée pour la désigner ? 

... avec ses conclusions sur la reproduction de la truffe, il va aider à l'économie locale, de même avec la teinte rouge tirée de la garance, une production du Midi mise à mal, néanmoins, par la mise sur le marché d'une teinture artificielle. Sinon, le rouge pour le pantalon de nos soldats, une incitation pour la balle allemande... 

Livres scolaires, cours pour les adultes.. 1870, malgré le soutien de Paul Duruy, ministre de l'Instruction, victime d'une cabale pour avoir expliqué la fécondation des fleurs à d'innocentes jeunes filles, touché dans son honneur, il démissionne de son poste. Touche à tout, mais avec quel brio, Fabre, toujours locataire à 49 ans, quitte La Vinarde avec fracas parce que le propriétaire a élagué l'allée de platanes. 

Harmas_de_Jean-Henri_Fabre_à_Sérignan 2011 under the Creative Commons Attribution 2.0 Generic license. Auteur Renaud Camus. Il disait « l'Harmas » mais, avec une maison presque un mas, plus une terre laissée libre qu'une friche abandonnée. Euphémistique venant de lui et de sa modestie naturelle... 

C'est deux ans plus tard, grâce à ses livres, qu'il achète son Harmas, en guise de patrimoine.
Il se fait aider par deux jardiniers mais les moyens manquent pour ses recherches. Affligé qu'il soit si peu aidé, le préfet saisit le ministre Gaston Doumergue. Afin de le faire connaître, le docteur Legros, député du Loir-et-Cher publie de lui une biographie traduite dans de nombreuses langues. À Maillane où il est venu honorer Frédéric Mistral, le Président Poincaré, devant une nombreuse assemblée, rend un hommage vibrant à Jean-Henri Fabre. 

Jean-Henri_Fabre à 60 ans, coiffé de son chapeau de félibre. Domaine public Souvenirs entomologiques série 11 Delagrave 1924



Entomologiste, biologiste, chimiste, mycologue, aquarelliste, pédagogue, poète, « L'Homère des insectes » selon Victor Hugo, est reçu par Mistral comme « Félibre des Hannetons », « Felibre di Tavan ». 
Ses recherches sont encore confirmées comme valables aujourd'hui. 
 
Un mot sur sa vie privée : marié à 21 ans, son destin ne l'a pas laissé indemne, de ses sept enfants, trois étant décédés avant l'âge adulte. Chez lui, les œuvres de François Rabelais toujours en vue, l'ont certainement aidé à prendre du recul sur des aléas que nous partageons tous plus ou moins, de quoi se souvenir des mots profonds de Marcel Pagnol sur la vie des hommes « ... quelques joies très vite effacées par d'inoubliables chagrins ». 
Veuf et remarié en 1887, entre 65 et 70 ans, il a encore trois enfants avec celle qui était sa domestique, fille de l'épicière du village, Marie-Josèphe Daudel (1), de quarante ans sa cadette. 
En 1914, il est soulagé de savoir que son fils Paul est sorti vivant de la Bataille de la Marne (du 5 au 12 septembre 1914). 
Le 11 octobre 1915 Jean-Henri Fabre s'éteint dans son Harmas, chez lui... 

François, tu te demandes en espérant que non, si Paul Jean Fabre, né en 1896 dans le Vaucluse n'est pas ce fils, combattant et mort pour la France, à 19 ans, le 13 mai 1915 !... Des chances que non, vu que ce Poilu était natif  de Courthézon et non de Carpentras où l'épouse de Fabre a eu résidé avec les enfants, auprès de ses parents... 

« François, ton copain José 1949-2024 ». 


François, toi qui par le biais des vers à soie, des champs de mûriers de la Grange-des-Prés de Pézenas (mis à mal par l'autoroute) et surtout de ton pauvre copain José (1949-2024), tu allais presque l'oublier ta belle découverte de Fabre... de quoi rester modeste pour ce que nous produisons, pour ce que nous valons...  

(1) coïncidence, déjà fin des années 50, il y avait une épicerie Daudel à Saint-Pierre-la-Mer. 

BALADE FAMILIÈRE, les arbres 1

 L'autre nuit, de mèche avec le Mistral, le Cers qui déboule d'un coup ! Hier, suite à un matin calme, à peine une heure après, le Marin soudain et furieux, emportant par deux fois mon béret ; une heure de coupure aussi, pour l'électricité. Dévarilhés, perturbés, affolés nos vents, pour cause de confusion climatique.

L'après-midi, une température idéale pour la balade. Le coin est connu, depuis des dizaines d'années, l'enfance, disons le ; on croit avoir tout vu et pourtant la balade sait toujours apporter sa part de surprises, d'inédit, à commencer par les arbres qu'on ne sait pas toujours voir mais qui accompagnent si bien la vie des Hommes...

« A » comme amandier.

Arbre, ce vieil amandier, toujours là et qui manquerait tant s'il n'y était plus, aux beaux jours, verdoyant, je me promets toujours d'aller le prendre en photo...

Arbre, vieil amandier presque en hiver. Poser la main sur sa peau crevassée, son corps fendu par les années ; lui parler comme à un ami, déclarer qu'on attend son message de fleurs, promesse de renouveau, de beaux jours, au moins lui dire bonjour... 

Arbre, vieil amandier, merci viticulteur de l'avoir laissé même si la mésange n'y niche plus... 

« B » comme boutelhetier :

Arbre, boutelhetier... assez de boutelhets cette année mais seulement peau et noyaux, juste pour le dicton qui dit qu'alors les raisins ne seront pas abondants... 

Arbre, trop beau ce boutelhetier ! 

Arbre, le boutelhetier, l'azerolier manière de vous le mettre à portée, sans quoi ne reste plus que le dico... Souvenir des pâtes de fruit parfumées et des gelées aux feux ambrés ou cuivrés dans leurs prisons de verre, aux couleurs de l'automne annoncé.