vendredi 18 août 2023

Étangs palavasiens, PALAVAS-les-Flots

 

Monument « L’Espoir Palavas-les-Flots, 2018 license CC BY-SA 4.0 Auteur Anthony Levrot

Issue du démembrement des voisins, la commune date de 1850.

Un site qui vous en met plein la page... mais du vent surtout, de prime abord. Même si la ville expose une offre culturelle (cinéma, conférences sur la philosophie, les Trente Glorieuses... rien sur son histoire, son économie... (les concepteurs se reposent-ils sur Wikipedia ?). Non, ce n’est qu’une première impression : une autre page parle néanmoins du marché aux légumes cultivés à Mauguio, aux produits régionaux et de la vente du poisson frais par les pêcheurs à 8h 30 suite à l’arrivée des bateaux ; un nom est mis sur la redoute militaire du Grau de Ballestras destinée à protéger les maritimes des pirates (XVIIIe s.). Rien sur le Petit Train de Montpellier à Palavas pourtant en fonction sur près d’un siècle (1872-1968) et si célèbre grâce aux caricatures d’Albert Dubout (1905-1976). Pardon, un chapitre « Immersion Palavasienne » évoque Dubout mais une incitation seulement à prendre le petit train-tracteur pour un petit tour de la ville. N’existe-t-il pas un musée du Train à Palavas depuis 1996 ? Pourquoi taire qu’en 1974 la municipalité a inauguré l’Avenue de la Gare Albert Dubout ? Pourquoi ne rien dire du musée Albert Dubout pourtant inauguré dans la redoute de Ballestras, le 14 juillet 1992 ? A qui la promotion de la ville a-t-elle été confiée ? et les responsables n’ont-ils rien de local ? Sont-ils sans Mémoire ? Cela n’est pas sans rappeler la promotion de Saint-Pierre-la Mer Côte Indigo, avec un commentaire parlant pointu... Et ces présentateurs présentatrices au journal de la télé régionale ? Va donc pour la « tramontan’ » et cette pique « en terrain conquis », serait-elle aussi maladroite qu’inconsciente ! Pour Palavas, on retrouve Dubout certes, le maire ayant publié un livre sur l’histoire de sa ville en 2013... Disons que ma partialité, bien que fondée sur un racisme historique, vient d’un saucissonnage intempestif des sites à tiroirs plus axés sur ce que le tourisme peut rapporter à la ville que l’inverse... 

Monument_«_Le_Pêcheur_de_Palavas_»2018 license CC BY-SA 4.0 Auteur Anthony Levrot

LE PETIT TRAIN DE PALAVAS. 

Locomotive_musée_du_train Palavas 2015 Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International Auteur Sacamol

À la fin du XIXe siècle, la mer à une dizaine de kilomètres, l’enthousiasme pour le chemin de fer et seulement un chemin de terre à disposition amenèrent à la création de la ligne Montpellier-Palavas-les-Flots (inaugurée en 1872 après trois ans de travaux).

La ligne partait du haut de la Place de la Comédie (gare de l’Esplanade). Chaque rame habituellement de neuf voitures comportait trois classes (1ère, 2nde, chasseurs et chiens) ainsi qu’un fourgon à bagages.

À la fin du XXe siècle, l’enthousiasme pour la bagnole, le pétrole et la route plus que le prétexte économique et malgré le mécontentement général, amenèrent la fin du Petit train en 1968, après 96 ans de service et une soixantaine de millions de passagers transportés.

Les transitions brutales sont douloureuses, pour ceux qui ont connu leurs chéries grâce au train, pour les ballots de sagnes pour les chaumes, pour les grands paniers de poissons sur la tête des femmes parties à Montpellier, vendre la pêche des hommes et les protestations parce que le car complet ne s’arrête pas, de ces dames à tabliers que Dubout aurait croquées, avec ses mines hilares, les moustaches, les gros ventres aux nez pointus, les femmes joufflues de partout. La locomotive 81 aux abords d’un rond-point, les voitures rachetées par des chemins de fer touristiques (Gironde, Lande, Alsace), la loco 70 au musée du Petit train à Palavas...  

Albert Dubout_-_le_code_de_la_route Creative Commons CC0 1.0 Universal Public Domain Dedication

mercredi 16 août 2023

Les étangs palavasiens 3. LATTES, PÉROLS, CARNON-Plage

 LATTES

Au Moyen-Âge, Lattes est le port de Montpellier sans lequel la ville n’aurait arrêté de prospérer entre les XIIe et XVe siècles grâce notamment à Jacques Cœur, lâchement abandonné (comme le fut Jeanne-d’Arc) par Charles VII, un roi cynique, ingrat, oublieux de son royaume croupion de « petit roi de Bourges » (le problème est que la gentillesse fait perdre à tous les coups). Lattes avec Port Ariane, un port fluvial sur le Lez, à 5,5 kilomètres du Canal du Rhône à Sète qui double, en les coupant, les étangs, Lattes à 7 kilomètres de l’embouchure à Palavas. Ce port est fermé par des portes en fer si les crues combinées du Lez et de la Mosson menacent, ce qui n’empêcherait pas la mort de plusieurs centaines de personnes tant la zone est exposée (cinq fois en état de catastrophe naturelle [1982-2000], neuf fois depuis [2001-2021]). 

Chemins_de_fer_de_l'Hérault_-_Lattes_gare_et_sémaphore 1960 licence multiple GFDL et toutes les CC-BY-SA Collection Musée du Train de Palavas-les-Flots

Lattes, concernant la famille élargie, c’est Marie-Josée, une cousine par alliance morte à 57 ans du cancer du sein avec, collatéralement, le problème de la réversion de la moitié d’une pension à un ex-conjoint, encore une fois, un problème d’incompatibilité du droit et de la morale.

PÉROLS 

Perols_mairie 2019 Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International Auteur Gregdur

Un gros bourg mais à l’origine un village lié aux poissons de l’étang, anguilles et muges. La vie rude d’un petit peuple accablé d’impôts et à peine autorisé à vivre dans des cabanes de pêcheurs. Ensuite la vigne, des progrès, même peu rapides, dans le niveau de vie, une tradition taurine festive aux beaux jours. Une population où les exilés du franquisme puis ceux de l’Algérie ont participé tant dans les vignes que les maraîchages (aujourd’hui la cave coopérative est fermée, les pavillons ont pris la place des vignes).  

CARNON-Plage 

Carnon_Port_et_canal 2009 Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported, 2.5 Generic, 2.0 Generic and 1.0 Generic license Auteur Frachet

Carnon est la station balnéaire de Mauguio. Si la grande commune du secteur se présente sous l’étiquette « Mauguio-Carnon », cela n’empêche pas certains de demander « l’indépendance », un cas de figure récurrent le long du golfe clair, ayant ou non abouti (Carnon, Valras, Saint-Pierre-la-Mer, Narbonne-Plage...). À boire et à manger comme on l’exprime trivialement, les stations balnéaires, du Grau-du-Roi à Cerbère, bien que considérées riches, étaient celles où les impôts étaient les plus élevés. 

Moralité une : le tourisme ne rapporte pas à tout le monde et coûte aussi... 

Moralité deux : pour vivre heureux vivons cachés... 

Moralité trois : rien n’est monolithique, tout se discute...