mercredi 31 mars 2021

VOLEURS NATURICIDES, destructeurs et pollueurs / Ariège.

Ariège : plus de 300 chênes centenaires abattus sans autorisation dans les Pyrénées par des bûcherons espagnols

Plus de 300 arbres centenaires déracinés et coupés sur une dizaine de parcelles boisées de Perles-et-Castelet, une commune des Pyrénées ariégeoises. Les propriétaires, dévastés par l'action de bûcherons espagnols, montent une association pour porter l'affaire devant la justice.

Exit la forêt de chênes centenaires sur la commune de Perles-et-Castelet en Ariège. Elle n'est plus que souvenir pour les propriétaires des parcelles boisées qui ont été "exploitées" sans autorisation par des bûcherons espagnols.
Exit la forêt de chênes centenaires sur la commune de Perles-et-Castelet en Ariège. Elle n'est plus que souvenir pour les propriétaires des parcelles boisées qui ont été "exploitées" sans autorisation par des bûcherons espagnols. © Pascal Dussol / FTV

Des arbres abattus par centaines et des habitants abattus également devant l’ampleur du désastre. Les faits remontent à fin février 2021. Des bruits répétitifs de tronçonneuse attirent l’attention de Hélène Rameil, la propriétaire d’une parcelle sur laquelle se trouve une forêt de chênes centenaires. Elle et son mari sortent pour localiser l’origine du bruit et tombent sur des bûcherons espagnols en train de couper tous les arbres sur leur propriété. Le maire du village intervient et les hommes finissent par quitter les lieux. Au petit matin, le bois a disparu.

Hélène Rameil confie que ces chênes centenaires avaient été légués par les grands-parents de son époux. Au delà du préjudice financier, qui leur importe finalement peu, c’est surtout un préjudice moral pour leur famille.

On dirait qu’une tempête est passée, c’est un véritable « massacre à la tronçonneuse" ! Il y avait des chevreuils, des sangliers, des murs en pierre sèche construits par les ancêtres, il n’y a plus rien ! Cette nature ne nous appartient pas ! Elle doit être transmise à nos enfants.

Hélène Rameil, propriétaire d'une des parcelles de chênes centenaires

Un désastre écologique

Et au delà de cela, il s’agit aussi et surtout d’un gros préjudice environnemental. En effet, la zone a subi une grosse pollution au gasoil, des ordures ont été entassées, des murs en pierre sèche qui délimitaient les parcelles ont également été détruits, « les parcelles sont saccagées » comme le confie cette propriétaire emplie d’émotion.

Danièle Segato, une autre propriétaire de bois coupé et volé, confirme le « désastre écologique ». 

De la forêt entretenue par les propriétaires, il ne reste rien. Sauf l'impact écologique durable.
De la forêt entretenue par les propriétaires, il ne reste rien. Sauf l'impact écologique durable. © Pascal Dussol / FTV

Elle fait ainsi l’inventaire : « Certains arbres faisaient plus d’un mètre de diamètre. Le ruisseau a été dévié, il y avait des flaques de gasoil partout, des ordures laissées sur place. Ils ont tout détruit de manière inqualifiable. Et le pire, c’est qu’ils continuent à agir impunément dans l’Ariège et dans l’Aude »

En cause : une entreprise de bûcheronnage espagnole

Les auteurs des faits sont pourtant identifiés. Des bûcherons espagnols qui disent « ne pas parler français et obéir aux ordres de leur patron : tout couper ! ». Ce sont pas moins de 300 arbres qui ont été coupés sur une dizaine de parcelles en tout, même si toutes les parcelles sont impactées de manière inégale.

Danièle Segaro se confie, les larmes aux yeux et la gorge serrée : «cela fait 32 ans que nous entretenons cette forêt, que nous débrouissaillons, que nous faisons tout notre possible pour préserver la nature et aujourd’hui, nous sommes anéantis par ces actes »

La dizaine de propriétaires spoliés a décidé de monter une association « pour avoir plus de poids devant la justice et faire punir ces gens ». En attendant, le « saccage » continue sur d’autres communes, conclut-elle.

 

 

SAINT-SATURNIN, l'église de Nissan / par le site "Nissan Lez Ensérune".


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Nissan Lez Ensérune

L'église SAINT-SATURNIN
L'église SAINT-SATURNIN de NISSAN lez ENSÉRUNE est classée Monument Historique depuis le 16 février 1965 et a été construite aux XIIIème et XIVème siècles. C’est un magnifique et imposant bâtiment d’architecture gothique méridionale qui domine le village. Son édification qui a abouti à son aspect actuel s’est étalée sur plusieurs siècles.
À l’origine, c’est l’ancienne église (mentionnée pour la première fois en 1099 dans une bulle du pape Urbain II) d'un prieuré relevant de l'abbaye de Psalmodie dans le Gard. Quelques vestiges de ce prieuré sont encore visibles dans la cour du presbytère à l'ouest de l'édifice. Le tombeau des Prieurs est situé dans le chœur de l'édifice, vers le nord, sous une pierre du dallage gravée d'une croix.
La partie la plus ancienne est la nef à quatre travées construite au XIIIe siècle, le reste date du XIVe siècle, notamment le clocher. Une chapelle a été ajoutée au XVIIe siècle. La voûte qui précède cette chapelle porte la trace des symboles des quatre Évangélistes, en partie effacés.
Grâce à l’abbé Joseph GIRY arrivé à NISSAN en 1949, elle abrite des œuvres d'art, parmi lesquelles les fonts baptismaux, une table d'autel wisigothique et une table d'autel carolingienne à lobes.
Sur le mur sud-est du transept, est préservée la fresque du Couronnement de la Vierge avec des anges musiciens (XIVe siècle).
Dans le mur Sud, les vitraux datent du XVIIe siècle et proviennent de l’église de la Madeleine à Béziers, où ils avaient été remplacés par des verrières simili-romanes. Ces trois rosaces ont été ouvertes à la fin du XIXe siècle et ont permis de rendre l’église moins sombre.
Le bénitier est en marbre de Caunes.
Le Christ, espagnol, planté sur une croix en T date du XIVe siècle.
Dans la chapelle dédiée à la Vierge s’y trouve la pièce maîtresse : la statue de la Vierge, datée du XIVe siècle et classée Monument Historique en 1951. Elle était à l’origine dans la chapelle Notre-Dame de Miséricorde.
Au centre, il y a un lustre assez particulier : c’est une crémaillère espagnole, en fer forgé, que Marcel DELOUPY avait modifiée pour en faire un éclairage.
La tribune a été ajoutée en 1872 et est contemporaine de l’agrandissement de l’église vers l’ouest et de certaines chapelles latérales.
Au-dessus, se trouve l'orgue construit en 1834 et classé Monument Historique.
La grille en fer forgé, qui isole du reste de l’église le lieu d’initiation qu’est le baptême, provient du château de CABANES près de COURNIOU. Les grilles latérales ont été trouvées par l’abbé GIRY chez un chiffonnier. Elles proviennent du palais Masséna à NICE. La grille est timbrée, au centre du fronton, des deux L entrelacés et opposés, chiffre (monogramme) de LOUIS XIV qui date cette grille du XVIIe siècle. Au-dessus, un petit motif a été ajouté pour donner une fonction religieuse à cet ensemble : c’est une colombe, symbole du Saint-Esprit, qui plane sur les lieux.
Quant au sol, il est fait de revêtements de cuve à vin : tuiles faïencées du XVIIe siècle rapportées de COURNONTERRAL par l’Abbé GIRY en deux voyages avec sa 2CV chargée à ras bord… « et j’ai voulu dessiner au sol, avec ces panneaux brillants, qui sont en conformité avec le miroitement de l’eau (l’eau du baptême) la croix grecque, croix à branches égales, qui est une croix non de mort, mais de résurrection ».
Le clocher, importante tour carrée surmontée d'une flèche pyramidale en pierre, a été quant à lui construit au XVIIe siècle.
Et les cloches ?
Actuellement dans le clocher de l’église deux cloches sont datées du XIXe siècle : la cloche gros bourdon qui porte la date de 1872 et la cloche Maxime CUQ de 1816. Une autre est plus ancienne : 1714.
Une autre fut placée en 1792 sur la tour du beffroi communal. Elle est datée de 1492. Cette cloche, où figure la plus ancienne représentation connue des armes de Nissan, a été classée Monument Historique le 30 novembre 1912. Elle a été descendue de la tour en mai 2007 pour réparations. Elle se trouve maintenant dans le local d’Initiatives Nissanaises. Elle a été remplacée en 2009.
La municipalité a financé des réparations afin de préserver et de mettre en valeur ce magnifique patrimoine. Ceci fera l'objet d'une prochaine publication.
Sources :
- Église Saint-Saturnin de NISSAN-lez-ENSÉRUNE, sa Foi et son Passé par l’abbé J. GIRY
- Histoire de Nissan de la Révolution à l’aube du XXe siècle (2ème partie) par Claude VAYSSIERE
 
Merci de partager cette publication pour faire connaître notre patrimoine si intéressant !
 
Photos "Nissan Lez Ensérune"