dimanche 15 septembre 2019

PER VENDEMIA, Pau VEZIAN / poème en occitan sur les vendanges

PER VENDEMIA

Au rajas dau sourrel, à travès lei gavel
Desfruchant aderé lei souca panoulhousa,
Lei galoi vendemiaire, èbri de vin nouvel,
Boujoun lei rasinas dins lei semau moustousa.

Lei pourtaire garrut van dors lou toumbarel
Adurre sus lou cap la frucho sabourousa...
Au coulas dei chival dindoun lei cascavel
Quoura fau desmalha la carreta terrousa.

Lei carrau soun founsut : lou couble atrahinat
Tout en s'espòutirant s'adralha dors la tina 
Ounte lei bèu rasin van èstre escrachinat... 

Dei Cevenas d'azur fin qu'à la Mar latina 
Raja a desbord lou vin - gloria dau bèu Miejour -
Que coungrelha la gau, lou rire, amai l'Amour !

Vendanges_dans_l'Aude_Vignoble_de_Narbonne La Clape.

Pau Vezian (nascut a Galargues (Gard) en 1869, mòrt en 1952) foguèt un escrivan occitan de Lengadòc. Felibre del país de Vidorle, escriguèt sas òbras en grafia mistralenca e dins un occitan que se sarrava mai del provençal que de la varietat locala (montpelhierenc oriental). Faguèt de poesias mas tanben de libres sus la fauna e la flòra de l'airal.
En 2014, l'estudiosa Anny Herrmann publiquèt un quasernet inedit trobat per la felena de l'autor jol títol Poèmes de guerre.
in Wikipedia. 

vendredi 13 septembre 2019

L'ONCLE MAURICE, TOUMASSOU, FERNAND et LA FEMME D'ALFRED / Les vendanges à Fleury-d'Aude.

« … L’oncle Maurice.
Ma mère (sa nièce) me racontait un jour qu’il avait acheté une très grande vigne, sans doute dans la plaine, et cela sans argent ! Il comptait sur la future récolte pour payer. Le sort devait le combler. Dès les premières vendanges, tout fut presque apuré. La chance, cette fois, était avec mon oncle… »

« … En vendange.
Toumassou, dans la vigne du Prat où on trouvait près de vingt escargots par souche :
« S’en pas aïci per lous cagaraous (1) ! »
Il lui arrivait d’en manger un, cru, à l’occasion, pour impressionner un auditoire dégoûté… » 

(1) « On n’est pas là pour les escargots ! » Préméditait-il qu’il serait le premier à revenir dans la vigne pour les ramasser ?

« …Un chariot de comportes.
Pour charger les comportes pleines sur le deuxième rang, on balançait aussi la comporte en comptant « un, deux, et trois). Et le 3 coïncidait avec l’arrivée de la charge sur le plateau. Un jour, Fernand Monbiéla (de Poitiers, mari de l’institutrice de l’école maternelle, par ailleurs comique troupier déjà apprécié dans ses chansons par papé Jean à une gare de triage durant la guerre 14-18), sans doute peu partisan de cette méthode, remarqua ironiquement : « Et si nous comptions jusqu’à mille ? » Cela aurait été beaucoup plus fastidieux que la situation enviable de ce jeune médecin qui conseillait à sa jolie patiente, en l’auscultant : « Respirez bien, mon enfant, et comptez jusqu’à mille !.. » 

Au Baous, vendanges 1967.
« … Le Baous.
Les « pins à pignons du Pech de la Pistole » ont notamment poussé dans ce qui fut une jolie petite vigne d’Alfred le coiffeur. Aux vendanges, ils traversaient notre Baous en travers, le petit sentier creux qui aurait dû les desservir étant devenu tout à fait sauvage et inutilisable. La femme d’Alfred, l’Alfrèno, après sa mort, jugea bien superflu, par exemple, de tailler la vigne. Elle estimait « les arbres, on ne les taille pas. Alors, pourquoi tailler la vigne ! » Pas de taille, pas de labour, aucun travail : on a vu le résultat, un joli bois de pins a remplacé la jolie vigne… »

Notes : Lou Baous ("baus" sur les dictionnaires d'occitan), tènement à cheval sur les communes de Fleury et de Salles. La garrigue y est géologiquement différente et plus récente qu'au cœur de La Clape. 

Les textes sont principalement tirés du livre "Caboujolette / Pages de vie à Fleury-d'Aude II / 2008 / François Dedieu.