Préalable : à Isa, ma cousine. Sois gentille si tu repiques une ou des photos,
de mentionner la source "François Dedieu". Tu peux aussi "JF Dedieu"
même si ma modestie en pâtit... je compte sur toi.
Encore une chronique de papa (Pages de vie à Fleury II, "Caboujolette", chapitre "Les Vendanges", pages 277 - 278).
Encore une chronique de papa (Pages de vie à Fleury II, "Caboujolette", chapitre "Les Vendanges", pages 277 - 278).
"... Coquet. Le petit et vaillant cheval
noir répondait au nom de « Coquet ». C'était un Mérens, petit cheval
d'Ariège (le GDEL écrit même « race fçse de poneys (!) ») vaillant
comme pas un. Un jour, racontait mon père, il avait fait quatre gros voyages de
comportes (sans doute seize ou dix-huit chaque fois) de la Pointe de Vignard (notre
vigne la plus éloignée, à quatre kilomètres du village), ce qui lui totalisait 32 kilomètres dont
seize à pleine charge, avec les côtes de Liesse et de Fleury. Il a tenu le
coup, mais en arrivant le soir, trop fatigué, il s'est couché au lieu de
manger. Papé Jean racontait cela avec une admiration non dissimulée. J'ai connu
ce cheval à l'écurie jusqu'en 1935 à peu près.
Nous l'avons sur des photos de vendanges.
Race française… originaire des montagnes ariégeoises. Le mérens a une robe noire. Puissant dans son encolure, il se distingue par un chanfrein droit, un dos long, une croupe ronde et des membres solides. Rustique et résistant, il est encore apprécié pour certains travaux agricoles et convient au tourisme équestre en montagne. (GDEL passim)
Cheval Merens commons wikimedia Author PANDA 81 |
Race française… originaire des montagnes ariégeoises. Le mérens a une robe noire. Puissant dans son encolure, il se distingue par un chanfrein droit, un dos long, une croupe ronde et des membres solides. Rustique et résistant, il est encore apprécié pour certains travaux agricoles et convient au tourisme équestre en montagne. (GDEL passim)
Puis il avait fait son temps : il fallut bien le
changer. L'oncle Pierre et son neveu (mon père) allèrent à Narbonne choisir un
cheval chez le maquignon.
Le mérens fait preuve "... d'un tempérament robuste, une santé à toute épreuve, une ardeur
infatigable. C'est le bénéfice d'une existence indépendante, plus
sauvage que domestique. On n'apprécie bien les chevaux de l'Ariège
qu'après en avoir usé; mais alors on est étonné de la dépense d'énergie
dont ils sont capables, de la dureté qu'ils montrent au travail le plus
fatigant et le plus durable..."
Jules Trousset, Grande Encyclopédie Illustrée d'économie domestique (cité par Wikipedia).
La Larousse Agricole de 1952 ne mentionne même pas le mérens. Il faut dire que depuis 1946, l'armée ne l'élève plus comme cheval d'artillerie en montagne et qu'après les transports, c'est la mécanisation de l'agriculture qui va le faire pratiquement disparaître. Un temps il est engraissé, alourdi comme animal de boucherie. Il ne sera sauvé que de justesse, en particulier, grâce au mouvement de retour à la terre des années 70, ensuite en tant que cheval de loisir d'où sa qualification de poney, ce qui, bien sûr a irrité et pu sembler déshonorant pour mon père.
Combe de Caboujolette / Carrière de monsieur Sanchon. 1934. Depuis, avec les pins la végétation typique à la garrigue, la nature a repris ses droits, les petites vignes ont disparu. |