mardi 21 août 2018

VOYAGE EN TCHÉCOSLOVAQUIE (4) / Le Massif-Central.

Sur le Causse, la magistralado (lou magistral est l’autre nom du mistral en languedocien) a lavé le ciel, chassant cumulus et nimbus tels ceux qui menaçaient, hier, en fin d’après-midi, vers Montpellier. 
Millau au bord du Tarn / Diapo de papa 1965.
Millau 2014.
 Millau au bord du Tarn a-t-elle changé ? La ganterie de grand luxe s’y maintient un peu. Papa s’en était payé une paire, pour conduire, moins fins que pour les dames, sauf que les grands rabats sur les bras semblaient plus adaptés à une moto qu’à une auto voyageant jadis vers les lentilles du Puy ou le couteau de Thiers… 
Depuis la vallée du Tarn, connue pour ses cerises, un naturaliste observe les falaises aux jumelles : les vautours au repos sans doute.
L’A75 passe le Causse Rouge, puis de Séverac avant celui de Sauveterre. Avec l’altitude et le crépuscule, il fait bon. A partir de Marvejols, la fraîcheur ferait presque oublier la canicule de la journée. 

Le viaduc de Garabit sur la Truyère. Diapo de papa 1965.
Viaduc de Garabit 2014.
 Toujours plus haut, sur près de 100 kilomètres, entre les monts d’Aubrac et la Margeride, le trajet ondoie entre 800 et 1100 mètres, et il fait relativement froid. Vue sur le viaduc de Garabit illuminé. Mais pour la pause, nous attendrons de redescendre un peu la Planèze de Saint-Flour, ce sera plus un réveillon qu’un souper ! Et dire que quand il fait chaud c’est la fraîcheur qu’on souhaite de même que la chaleur quand il fait froid. Jamais content le sapiens plus bête que savant car cupide avant tout… et carrément méchant ajoutait le chanteur aux cheveux en pétard.
Repos repas sur l’aire de La Fayette, à moins de 600 mètres d’altitude. 240 kilomètres parcourus en 3 heures. Super pour un camion en vacances ! Départ à 23h 45.
Clermont-Ferrand, Vichy, il faut profiter de la fraîcheur pour avancer. 

Château Lapalisse (Puy-de-Dôme) Wikimedia Commons Author Rensi / Illuminé la nuit qui plus est ! bravo pour Lapalisse, modeste localité de l'Allier. 
Nous rapprochant et étant de ce fait toujours moins loin de Lapalisse ce bourg lié à ce monsieur de la Palice moins connu en tant que valeureux maréchal de France mort à la guerre à plus de cinquante ans que pour des lapalissades dans lesquelles il n’est pour rien !
Quelques kilomètres de N 7 « On est heureux nationale 7 » chantait un Trénet plus parisien que méditerranéen, le temps de prendre, à gauche, la route de Beaune. Le Donjon, un château mais sans tour maîtresse… à moins... Digoin, sa faïence… Circulation fluide, pas de gêne due aux phares en face mais la fatigue se fait sentir depuis que Flo, jusque là copilote dévoué dans la lecture des panneaux et du choix des échappatoires aux ronds-points, s’est endormi avec tous nos sujets de discussion.
Trois heures du matin : Paray-le-Monial. Arrêt sur le parking de la même grande enseigne qu’à Lodève. 633 kilomètres parcourus depuis Saint-Pierre. Flo part sur le lit derrière. Après avoir posé les volets, je descends celui de devant. Difficile de trouver le sommeil malgré la fatigue, sans doute cette boisson énergétique : mon corps reste nerveusement palpitant. L’agacement  me fait un instant penser aux trépidations de la machine à BB ! Pour s'endormir comme pour le reste "Cado couilloun a sa reuzo !" ... chacun a sa combine !    

lundi 20 août 2018

RETOUR A MAYOTTE... / C'est presque au bout.

Mayotte... son nom seul évoquait par le passé un paradis pas tout à fait perdu.
A présent, mieux vaut ne pas trop dire qu'on y va, à plus forte raison qu'on y revient.

"Mais qu'est-ce que tu vas foutre là-bas ?" dit celui qui a connu, qui en est revenu et qui sait combien l'atmosphère s'est dégradée sur l'île !

Le toubib métro (il vaut mieux consulter tant qu'on est en terre développée... c'est plus facile de mourir à Mayotte, île méprisée et abandonnée) a été encore plus direct. "La valise ou le cercueil !" s'est-il bruyamment exprimé, référence à l'histoire algérienne de la France qui n'en finit pas de nous miner... Il me parle de son collègue rentré définitivement après avoir été menacé d'un tournevis sur la gorge pour quelques euros... "Si la légion plie bagage, il ne vous restera plus qu'à partir avec !"

"Mais non ! dormez tranquilles braves gens, la France éternelle veille sur vous" mentent des autorités aussi incapables qu'incompétentes... ce ne serait qu'un ressenti à partir des plaintes ! Sauf que les gens ne les portent plus, les plaintes ! Allez donc perdre du temps en faux-semblants, en paperasserie stérile et absurde quand les voyous, libérés illico, souvent aussi clandestins que transparents, peuvent continuer à nuire presque en toute impunité ! 

Siège 15B je n'en dis rien à ma voisine mahoraise (elle a répondu "sterehi" [volontiers"] à mon "karibu" [bienvenue]). Vrai qu'elle est native puisqu'elle dit qu'à Mamoudzou elle a peur, que sa fille a pris des coups de marteau parce que mahoraise au milieu des Comoriennes à la rivière... Des coups et pas de lavandières pour ces lessives qui, entre parenthèses, polluent le peu d'eau encore disponible... Elle a peur parce qu'avec une montre et des nippes de marque, on peut vite se retrouver à poil. Son fils, heureusement costaud et pas poule mouillée, a réussi à mettre en fuite ses trois agresseurs... Siège 15C, le métro a résolu le problème du suréquipement inutile et des risques superflus : rien, même pas une télé petite ! Je le crois sur parole : ses jambes poilues sortant du short finissent sur des tongs... "Vazaha (Blanc) sac-à-dos" se moquent les Malgaches...

"Tu regrettes ?" m'a répondu Michel, un local aussi meurtri par ce pourrissement causé pour l'essentiel par une FRANCE lourdement responsable. Oui Michel, maintenant tu sais ce que ça fait, en 2018, de revenir à Mayotte... 

Dommage pour le mont Choungui au loin, le lagon autour... 



Deux heures et 1500 kilomètres plus loin, l'avion fait un tour pour se présenter nez au vent. Les "bacs à sable" de la piste, si importants sans quoi l'Europe interdisait tout trafic (encore un éclat de cette garce hypocrite devant laquelle on s'incline tant ses lâchetés et bassesses peuvent camoufler les turpitudes des classes dirigeantes, nomenklatura administrative et apparatchiks politiques confondus !) ne sont pas visibles. Le fait est que la limitation du trafic arrange bien le monopole d'Air Austral, pas gênée par une quelconque concurrence ! 


Regardez-le cet aéroport étriqué, coincé entre trois intégrismes, celui de la mosquée d'un côté, celui des écolos du lagon de l'autre, celui d'un État dévoyé par-dessus, encore et toujours pour les riches et faiseurs de flouze ! 

Quelle évolution en effet depuis des lustres ? Le néocolonialisme a mis ses pas dans les empreintes d'une France coloniale cramponnée au rocher si ça tourne mal. Petite-Terre a tout d'un camp retranché : la Légion, la Gendarmerie, l'usine de désalinisation, les réserves d'hydrocarbure, la télé-radio, le Préfet... pour ce qui me vient à l'esprit. 

 
      Petite-Terre, grand fourbi, fourmilière avec plus d'illégaux et d'étrangers que de citoyens menés qui plus est par des binationaux français pour la gamelle et comoriens pour toujours conspirer et cracher sur la main nourricière, bloqués qu'ils sont et parce que cela les arrange, sur la page coloniale. 


Dans la rade amarrées, les vedettes bleu-blanc-rouge. Vaquez donc citoyens... Le gros, le Champlain, le patrouilleur doit garder le détroit, secrètement, aussi fantôme que le bien nommé Malin qu'il aurait théoriquement remplacé... Et pendant ce temps, l'équivalent d'un Aquarius de la rotation des sept-cents et quelques immigrants arrive tous les trois jours à Mayotte sans que les autorités n'en pipent mot !  Ce faux-jeton de Le Drian reste plein d'égards envers les grandes puissances...