lundi 20 août 2018

RETOUR A MAYOTTE... / C'est presque au bout.

Mayotte... son nom seul évoquait par le passé un paradis pas tout à fait perdu.
A présent, mieux vaut ne pas trop dire qu'on y va, à plus forte raison qu'on y revient.

"Mais qu'est-ce que tu vas foutre là-bas ?" dit celui qui a connu, qui en est revenu et qui sait combien l'atmosphère s'est dégradée sur l'île !

Le toubib métro (il vaut mieux consulter tant qu'on est en terre développée... c'est plus facile de mourir à Mayotte, île méprisée et abandonnée) a été encore plus direct. "La valise ou le cercueil !" s'est-il bruyamment exprimé, référence à l'histoire algérienne de la France qui n'en finit pas de nous miner... Il me parle de son collègue rentré définitivement après avoir été menacé d'un tournevis sur la gorge pour quelques euros... "Si la légion plie bagage, il ne vous restera plus qu'à partir avec !"

"Mais non ! dormez tranquilles braves gens, la France éternelle veille sur vous" mentent des autorités aussi incapables qu'incompétentes... ce ne serait qu'un ressenti à partir des plaintes ! Sauf que les gens ne les portent plus, les plaintes ! Allez donc perdre du temps en faux-semblants, en paperasserie stérile et absurde quand les voyous, libérés illico, souvent aussi clandestins que transparents, peuvent continuer à nuire presque en toute impunité ! 

Siège 15B je n'en dis rien à ma voisine mahoraise (elle a répondu "sterehi" [volontiers"] à mon "karibu" [bienvenue]). Vrai qu'elle est native puisqu'elle dit qu'à Mamoudzou elle a peur, que sa fille a pris des coups de marteau parce que mahoraise au milieu des Comoriennes à la rivière... Des coups et pas de lavandières pour ces lessives qui, entre parenthèses, polluent le peu d'eau encore disponible... Elle a peur parce qu'avec une montre et des nippes de marque, on peut vite se retrouver à poil. Son fils, heureusement costaud et pas poule mouillée, a réussi à mettre en fuite ses trois agresseurs... Siège 15C, le métro a résolu le problème du suréquipement inutile et des risques superflus : rien, même pas une télé petite ! Je le crois sur parole : ses jambes poilues sortant du short finissent sur des tongs... "Vazaha (Blanc) sac-à-dos" se moquent les Malgaches...

"Tu regrettes ?" m'a répondu Michel, un local aussi meurtri par ce pourrissement causé pour l'essentiel par une FRANCE lourdement responsable. Oui Michel, maintenant tu sais ce que ça fait, en 2018, de revenir à Mayotte... 

Dommage pour le mont Choungui au loin, le lagon autour... 



Deux heures et 1500 kilomètres plus loin, l'avion fait un tour pour se présenter nez au vent. Les "bacs à sable" de la piste, si importants sans quoi l'Europe interdisait tout trafic (encore un éclat de cette garce hypocrite devant laquelle on s'incline tant ses lâchetés et bassesses peuvent camoufler les turpitudes des classes dirigeantes, nomenklatura administrative et apparatchiks politiques confondus !) ne sont pas visibles. Le fait est que la limitation du trafic arrange bien le monopole d'Air Austral, pas gênée par une quelconque concurrence ! 


Regardez-le cet aéroport étriqué, coincé entre trois intégrismes, celui de la mosquée d'un côté, celui des écolos du lagon de l'autre, celui d'un État dévoyé par-dessus, encore et toujours pour les riches et faiseurs de flouze ! 

Quelle évolution en effet depuis des lustres ? Le néocolonialisme a mis ses pas dans les empreintes d'une France coloniale cramponnée au rocher si ça tourne mal. Petite-Terre a tout d'un camp retranché : la Légion, la Gendarmerie, l'usine de désalinisation, les réserves d'hydrocarbure, la télé-radio, le Préfet... pour ce qui me vient à l'esprit. 

 
      Petite-Terre, grand fourbi, fourmilière avec plus d'illégaux et d'étrangers que de citoyens menés qui plus est par des binationaux français pour la gamelle et comoriens pour toujours conspirer et cracher sur la main nourricière, bloqués qu'ils sont et parce que cela les arrange, sur la page coloniale. 


Dans la rade amarrées, les vedettes bleu-blanc-rouge. Vaquez donc citoyens... Le gros, le Champlain, le patrouilleur doit garder le détroit, secrètement, aussi fantôme que le bien nommé Malin qu'il aurait théoriquement remplacé... Et pendant ce temps, l'équivalent d'un Aquarius de la rotation des sept-cents et quelques immigrants arrive tous les trois jours à Mayotte sans que les autorités n'en pipent mot !  Ce faux-jeton de Le Drian reste plein d'égards envers les grandes puissances... 



RETOUR A MAYOTTE... / Paris- La Réunion

Roissy Charles de Gaulle un 18 août au soir. A gauche, le "H" qui reste du sigle flouté d'une banque suisse aux comptes occultes. A droite le "M" emblématique d'une malbouffe également floutée venue des States. Au centre un A380 cher à ceux qui, occultant la réalité démographique et climatique de la planète, prédisent que les avions seront plus nombreux dans le ciel que les bus sur Terre ! 

11 heures de vol plus tard, après un vol sans problème de 9300 kilomètres, La Réunion, île d'une France tropicalisée... 

Ce n'était pas notre avion. Nous c'était avec Air Austral, la compagnie publique pour le fric injecté et aux bénéfices strictement privatifs, la compagnie qui vous met d'office sur un autre vol, qui vous présente le fait comme une faveur et qui compte sur les moutons résignés des bétaillères pour ne pas trop avoir d'indemnités à débourser... Ce 747 de Corsair arrivera à Orly à 18h 50, heure de Paris et à cette heure là, plus de train dans la modernité de la France TGV... La nuit devrait être longue sinon dispendieuse pour le provincial isolé et coincé dans la capitale !
Les yeux battus, meurtri et fatigué, le migrateur et ses ballots.
 Heureusement qu'à l'horizon des tribulations insatiables des hommes, la nature nous rappelle que ses beautés pourraient très bien se passer de nos gesticulations cupides...

Le Piton des Neiges dans une échancrure du bouclier basaltique.


Ce qu'on voit en dernier de la Réunion, peut-être, au couchant, le rebord abrupt du Piton d'Orange au-dessus du Port ?