mercredi 15 novembre 2017

CEUX DE 14 / La "Grande Guerre"



«... En souvenir de mon père, je me suis mis à Maurice Genevoix, pour voir d’un peu plus près quelle était la triste vie des Poilus de 14-18.
J’ai donc ouvert « CEUX DE 14 » qui comprend cinq volumes. « SOUS VERDUN » (25 août 1914 - 9 octobre 1914) est préfacé par Ernest Lavisse, alors directeur de l’École Normale Supérieure dont Genevoix était élève (il faisait aussi partie du bataillon de Joinville des meilleurs gymnastes français).
La deuxième édition de 1925 rétablit les passages censurés en 1916 (1). Genevoix était lieutenant et fut grièvement blessé en 1915. Il a ajouté à son récit qui s’appuie sur des notes quotidiennes « La mort de près » ainsi que deux romans «Jeanne Robelin »et « La Joie ». Il avait décidé de rendre hommage à tous ceux qui sont tombés à ses côtés : aux noms donnés dans le récit correspondent les noms authentiques, soulignés.

(1) pour la censure, pour ne prendre que cet exemple, il était intolérable de raconter une panique même si elle avait eu lieu deux ans plus tôt. Or Genevoix le fait à trois reprises. La première, la plus terrible, eut lieu le 24 sept 1914 à la Tranchée de Calonne... »
François Dedieu (1922 - 2017), La Saint Martin p. 80, Pages de vie à Fleury II, CABOUJOLETTE, 2008.

C’est de mon grand-père Jean qu’il s’agit (1897 - 1967). Il n’a jamais rien dit sur sa guerre, jamais commémoré ni commenté la moindre date. Je ne l’ai jamais vu au monument aux morts. Au fil des ans, c’est à peine si ses proches ont pu l’entendre donner un détail, par le plus grand des hasards, comme la fois où, en parlanr de monsieur Monbiéla, il a raconté comment il a reconnu en ce  voisin pas très lointain, propriétaire aussi mais pas à plaindre, le comique troupier qui amusait les permissionnaires dans une gare entre Paris et Toulouse, peut-être Limoges. Alors comment a-t-on su qu’il n’écrivait pas justement ? Mamé Babelle, sa mère avait dû s’en confier aux autorités. L’officier chargé de le réprimander n’était pas reparti sans la lettre qu’il avait fait rédiger sur le champ !

«... Papé Jean, lui, né aux Karantes, commune de Narbonne, le 4 juin 1897, engagé « pour la durée de la guerre » en décembre 1915 (1) (il faisait partie, plus tard, de l’association des « moins de vingt-ans » dont l’imprimeur Lombard, à Narbonne, était secrétaire). Au front, on les appelait « les bleuets » et, chose curieuse, il fut longtemps membre d’une société de tir de Fleury baptisée du joli nom « Les Bleuets de la Clape... »

(1) ce qui lui aurait permis de choisir de rejoindre l’artillerie.
François Dedieu / CABOUJOLETTE p. 79.

  

Chez mes grands-parents habitait aussi l’oncle Pierre, célibataire. Papa a toujours pensé qu’il avait été pour lui le grand-père qu’il n’a pas eu. Ils sont ensemble dans le jardin pour les mauvaises herbes, pour arroser. Le jeudi, ils montent tous les deux faire un abri entre ses quelques pieds de vignes du coteau mais rien sur sa vie avant qu’il ne descende de l’Ariège, à peine une ligne sur sa « Campagne contre l’Allemagne ». Comme pour la modeste capitelle élevée rang après rang avec les pierres du terrain mais qui ne reçut jamais son toit...

«... une ou deux larges pierres, bien calées, forment un banc à l’intérieur [...] quelque vieille ferraille [...] crochet pour suspendre la musette [...] Et c’est assez [...] « per parar uno ramado », comme on dit chez nous (pour protéger d’une averse). Voilà, dans l’idée de l’oncle Pierre, ce qui aurait constitué notre «cabane bambou ».
D’où avait-il tiré le nom ? Du cabaret parisien, qu’il ne connaissait pas, son seul grand voyage ayant été, à part le fait de «descendre» de Montagagne, petit village de son Ariège natale, jusque dans la région narbonnaise, le « pays bas », comme disaient ces arrivants, le douloureux périple de la Grande Guerre, qui l’avait amené à quarante-deux ans en Alsace, où il devait être grièvement blessé ?.. » 
François Dedieu / CABOUJOLETTE p. 13

Sans l’Internet et malgré ces bribes qu’on doit à nos racines en partage, nous n’en saurions pas davantage.
Les livrets militaires, l’historique des régiments suivent nos hommes à la trace. (à suivre)

Dessins de Dantoine, en illustration


mardi 14 novembre 2017

LAPALISSADE, façon de parler, manière de présenter les choses / Mayotte en Danger


Lapalissade :
 
EL ANZIZ , le syndicaliste, pointe ce matin un désengagement de l’État. le citoyen mahorais est obligé de faire avec... ère de la débrouille, du système "D".

... Prolongeons car la lapalissade du syndicaliste va plus loin. Les Français de fait de catégorie "D" comme délaissée sont même obligés de rester vigilants des fois que, aussi foncièrement que sournoisement, les autorités passant par-dessus leurs têtes, ont la fâcheuse manie de négocier en catimini avec Moroni... Nous en avons eu la preuve dernièrement avec les cachoteries de la "feuille de route" pour le remplacement du visa Balladur par un visa gratuit qui laisserait la porte grand ouverte à la colonisation des sultans magouilleurs...

A Paris, ils vendraient même leur mère, la République, pour le dire poliment... alors, concernant Mayotte, la fille naturelle en manque de reconnaissance...

  



Façon de parler :
 

la gentille préposée à la météo suggère "un risque de pluie". C'est comme quand évoque une "chance de mourir"...

Scoumoune ou baraka, c'est pourtant tout choisi, non ? 

  Manière de présenter les choses : 

l'ancien président du Conseil Général à propos des maires qui, au nord, refusent de voter pour le président intercommunal. Rebelles à la constitutionnalité de l'intercommunalité, ils feraient ainsi passer leur intérêt personnel avant l'intérêt général à moins... à moins que ce soit pour que l'institution intervienne si ces élections pour la tête du regroupement de communes ont "été biaisées"... 

Ô Zaidani, qu'en termes feutrés ces relents sont évoqués...  Des élus seraient mouillés alors que c'est désespérément sec pour les gens ?..