mercredi 21 juin 2017

« JE SUIS TRISTE POUR MAYOTTE ! » / L'école à Mayotte


C’est au moins la deuxième fois que Nathalie Costantini, la vice-recteur s’exprime ainsi. Sauf que ces hauts-fonctionnaires plus enclins à conforter leur rang et leur avancement devraient au moins avoir la décence de se taire ! Quelle hypocrisie, quelle empathie affectée alors qu’on applique à la hussarde les oukases de Paris sans jamais faire remonter une réalité locale difficile, de crainte de compromettre la promotion en vue ! 

Ces beaux parleurs font comme si... Jamais ils n’exprimeront que l’éducation (solidarité obligée avec l’Intérieur, les Affaires Etrangères) se retrouve plombée par une surpopulation étrangère que l’État est incapable d’aider chez elle...
Un appareil d’État qui persiste à favoriser Moroni en corrompant, en enrichissant les nantis en place ! C’est ce qu’on appelle la coopération ! Un appareil d’État qui cantonne les migrants à Mayotte (La Réunion, la métropole leur sont interdits). 

Une autorité à la solde des gros intérêts qui ont coupé Mayotte des réseaux de proximité (pas de commerce avec les Comores, Madagascar ou le Mozambique mais une marge prise sur le transport depuis l’Europe !).
Et au vice-rectorat c’est plutôt la prétention du peu qui a été accompli et non l’humilité de l’immense tâche restant à accomplir.

S’il existait un territoire où la réforme des rythmes aurait dû s’appliquer de façon homéopathique, c’est bien Mayotte. Les enfants suivaient la semaine de cinq jours aussi naturellement que monsieur Jourdain pratiquait la prose. Et quand on travaille de sept heures en gros à midi, demie journée à rallonge ou double, les 24 heures obligatoires étaient assurées... avant que le gros de la chaleur ne les accable... 

C’était sans compter sur les fouteurs de merde, les missi dominici de la gouvernance jacobine, ceux qui portent une lourde responsabilité dans le long déclin continu du pays, et particulièrement dans le domaine éducatif, les évaluations Pisa et Pirls en témoignent. 


A Mayotte, en réponse à l’asservissement aveugle de fonctionnaires sommés de fonctionner sans discussion (on sait comment leur conformation de trépanés, leurs réflexes sectaires, leur obéissance aveugle les a rendus si zélés et dévoués, par le passé, au régime de Vichy), l’autoritarisme costantinoviste exprime, jusqu’à la caricature, le service de l’État qui a prévalu et s’est peu à peu substitué à celui des enfants et des citoyens. Ainsi on fait passer les réformes en force et la vice-recteur ose même dire que la gentillesse et la grande patience des écoliers des tropiques autorise la surcharge des divisions et la rotation de deux classes dans un même local... Mieux, que la réforme est réalisable là où elle n’a pas eu honte de l’imposer, la nomenklaturiste (3 heures de coupure dans la journée de l’écolier !)
Sur une île où les 24 heures hebdomadaires étaient assurées avec une semaine sur 5 jours, la vice-recteur alias Constance Cynique, Planchand, "M" le maudit forçant la main sous son chapeau et l’autre vieux schnok qui a dit que pour faire des murs (protection des intrusions dans les écoles et collèges) il n’était pas maçon mais responsable de l’éducation, en bons nervis qu’ils sont de l’autorité parisienne, ont démoli ce qui résistait (malgré les 80 % d'établissements hors normes ! MERCI QUI ?) en imposant les ordres de Paris tout en appâtant des maires, pourtant sous tutelle, avec des subventions... 


Inutile de dire qu’ils vont comme par hasard changer d’avis sous le règne de Macron. Encore des grands serviteurs de Mayotte ouverts à des promotions sous d’autres cieux et dont le dévouement aveugle fera finalement couler l’île mais pas seulement puisque le bateau France gîte déjà à cause d’eux.

Histoires de directeurs de l’enseignement puis de vices-recteurs : entre J.M. Perrin célèbre pour son évocation du vagin trop productif des Mahoraises (malgré les 80 % de naissances provenant des Comores), F. Coux fustigeant l’accent qui serait un handicap et N. Costantini qui, avec ses sbires, s’est comportée en ennemi du peuple, on ne peut pas dire que la France s’honore de rattraper ses enfants les plus nécessiteux... Pardon, il y en eut un en 1994, peut-être invité dans un vol bleu et qui n’obtint que la Lozère pour avoir certainement œuvré pour l’île, lui ! Ne certifions pas, pour autant, que l’époque du gouverneur est révolue à Mayotte ? 

Vivement qu’ils dégagent, nos grands serviteurs pas à plaindre, avec l’espoir que quelque chose change enfin dans nos institutions pour une gouvernance honorable ! Peut-être serons-nous moins TRISTES pour Mayotte, une terre ignorée sinon méprisée alors qu’elle ne représente que 0,7 % des dépenses de la France !

REFORME DES RYTHMES... SCOLAIRES... VRAIMENT ??? UNE IDÉE DU BILAN ET CE QUI NOUS ATTEND...

Pourquoi n’ont-ils pas dit « réforme des rythmes de l’enfant » ? Certainement parce que cela aurait mis en lumière un fond idéologique pouvant être perçu comme irrecevable, un bonapartisme déjà puant. Pourquoi se retenir de le dire ainsi quand une réforme portant sur l’école ne dit rien des enseignants comme des enseignements tout en effaçant complètement les parents. N’est-ce pas la négation de la citoyenneté et des germes de totalitarisme à l’horizon ? Et peut-on s’empêcher de mettre en perspective l’encadrement de la jeunesse tel qu’il fut pratiqué par des régimes tristement connus ?
Dans l’intitulé même de la réforme l’emploi de l’adjectif « scolaires » est abusif puisque tout concerne le péri ou l’extra-scolaire. Et quand les adeptes de la réforme argumentent, ce ne sont vraiment que des lapalissades et des arguties démagogiques qu’ils avancent.
Faute d’avoir sous la main l’évaluation de la réforme gardée sous le coude jusqu’aux élections (n’est-ce pas déjà l’aveu d’un échec ?), attardons nous d'abord sur l’évaluation faite par la ville de Nantes dès le printemps 2014, puis celle des inspecteurs généraux (2015), et la mention de l’avis des professeurs des écoles aussi court que net et arrêté.

NANTES la ville d’Ayrault vous convainc-t-elle ?
114 pages (1) dont la conclusion sur l’évaluation de la réforme à Nantes, une ville acquise aux chambardements gouvernementaux... du blabla, du vent ! 114 pages pour ça :

«... * Les expériences engagées montrent une bonne dynamique d’acteurs et doivent être prolongées. 

* Ce n’est pas tant l’organisation horaire en elle-même qui apporte une plus-value que la dynamique de projet partagé. La réforme fait plus sens pour les personnes impliquées dans de tels projets. 

* L’organisation est très lourde à gérer. 

* La plupart des problématiques évoquées ci-dessus (coordination, information, locaux, etc) ne sont pas propres aux écoles expérimentales, mais ces dernières ont pu proposer des réponses intéressantes pour les résoudre. 

* D’autres écoles ont construit des projets tout aussi intéressants mais qui ne suivent pas le schéma « expérimental » (ex : Ledru Rollin, Garennes). 

* Le temps expérimental n’est pas une réponse en lui-même à la question du rythme. Il doit être intégré dans une réflexion plus large sur le rythme pour ne pas succomber à une forme « d’activisme » comme ce fut le cas dans certaines écoles. (????? NDLR)

* Dans la mesure où le schéma expérimental permet de toucher la plupart des enfants sur un temps d’activité  précis, il constitue un levier particulièrement intéressant à mobiliser dans le cas des écoles en éducation prioritaire...»(????? NDLR)

En 2015, rapport de l’Inspection Générale à la ministre « Efficacité pédagogique de la réforme des rythmes scolaires »
http://cache.media.education.gouv.fr/file/2015/41/0/2015-042_efficacite_pedagogique_de_la_reforme_des_rythmes_scolaires_494410.pdf

« ... * ... la  cinquième  matinée  est  appréciée  pour  les  possibilités  qu’elle  offre  sur  le  plan  pédagogique.  Des  interrogations  se  posent  néanmoins  sur  l’alourdissement  des  semaines  des  enfants et parfois aussi sur l’accroissement de la complexité de leurs journées. 

* Concernant  l’école  maternelle,  la  réorganisation des  après-midi,  plus  courtes  qu’auparavant,  a réduit les temps d’apprentissages après la pause méridienne. Cette réduction affaiblit le bénéfice de la matinée supplémentaire. Pour les petites sections, le bilan semble un peu plus positif, sous réserve de la réelle fréquentation scolaire de cette cinquième matinée.

* À  l’école  élémentaire,  la  réorganisation  des  enseignements  semble  avoir surtout  bénéficié  au français et aux mathématiques, qui étaient déjà favorisés dans les répartitions horaires et qui se repositionnent majoritairement sur les cinq matinées. Les sciences, les arts et surtout l’éducation physique et sportive apparaissent, un peu plus encore qu’auparavant, en danger. (évaluation en interne des impacts dont les parents n'avaient pas à être informés, semble-t-il).  

* Les  taux  d’absence  enfin  inquiètent,  surtout  en  maternelle,  surtout  le  samedi,  et  peut-être 
– mais cela doit être vérifié –- en éducation prioritaire... »

Rien de bien convainquant et deux points assez incompréhensibles puisque, entre les Projets Educatifs Territoriaux, étrangement "acronymés" "PEDT" parce que justement il ne vont pas péter loin, et le travail scolaire, les inspecteurs notent (entre parenthèses, rien d’original) :
«... – assurer l’aide au travail personnel, pour tous les enfants, durant le temps scolaire ;
– offrir  à  de  petits  groupes  d'élèves,  après  le  temps  de  classe,  des  activités  pédagogiques complémentaires ; ...»

Quant à nous faire prendre des vessies pour des lanternes en affirmant que 60 heures d’aide personnalisée (AP de 2008) au bénéfice des élèves rencontrant des difficultés dans leurs apprentissages valent moins que les 36 heures d’activités  pédagogiques  complémentaires  (APC) instituées en 2013, c’est vraiment nous prendre pour des imbéciles... ce qui correspond bien au mépris « démocratique » que des membres d’une corporation d’experts dits "fonctionnaires" porte au peuple. 

Un point de sincérité néanmoins de leur part :
«... On ne peut réfuter cette fatigue, tant elle est souvent rapportée. Et quand bien même il semblerait  hasardeux  de  l’attribuer  directement  à  la  nouvelle  organisation  du  temps  scolaire,  il  est  un fait que le constat de cette fatigue est vécu sur le terrain comme un signe d’échec – provisoire, on peut l’espérer – de l’ambition de mieux penser le temps global de l’enfant... »

12 mai 2016.
98 % des 800 professeurs des écoles parisiens sondés par le SNUipp-FSU-Paris, fer de lance de la contestation des nouveaux rythmes, estiment que les « objectifs ne sont pas atteints ». « Les élèves sont plus fatigués, moins disponibles pour les apprentissages. Leur comportement s’est dégradé »
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/education/article/2016/05/12/reforme-des-rythmes-scolaires-a-quand-l-evaluation-promise-par-le-gouvernement_4918332_1473685.html#JCtvaHrk4io4GShH.99

prévu dans les Macronades à venir :
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2017/04/28042017Article636289619490038685.aspx
«... Dès l'été 2017, un décret devrait donner aux communes la possibilité d'appliquer ou non la réforme des rythmes scolaires. Elles pourront décider de revenir à la semaine de 4 jours ou non. Elles pourront aussi maintenir ou supprimer les activités périscolaires. E Macron tire un trait sur une des réformes les plus importantes et les plus contestées du quinquennat. Les aides aux communes pour financer le périscolaire seront maintenues jusqu'en 2019. Après elles seront réservées aux communes pauvres pour les aider à payer le périscolaire... »