samedi 17 janvier 2015

LE BAS-PEUPLE GRIMACE, LES HAUTS FONCTIONNAIRES AMASSENT ! / France en danger.

    Dans son bulletin n° 8 de janvier, la FAEN (Fédération Autonome de l’Education Nationale / http://snep-faen.blogspot.com/) condamne d’abord l’attentat contre Charlie-Hebdo : sa réaction datant du 8 janvier, nous pouvons nous demander si elle n’a pas réagi trop vite. La suite de la communication s’avère néanmoins aussi positive qu’édifiante sur la manipulation systématique du peuple, une manipulation favorisée par une prétendue alternance entre des partis finalement jumeaux, bien d’accord pour confisquer le pouvoir à notre détriment et ce depuis trop longtemps. Le pauvre peuple continue de se laisser embabouiner au jeu de la pièce, le pile ou face, avec UMP « tu perds ! » ou PS « tu ne gagnes-pas ! ». A lui de payer, toujours condamné qu’il est à casquer, bon gré mal gré ! A lui de gober puis d’oublier, pour le prochain scrutin, afin de satisfaire à un devoir civique illusoire. C’est aussi vrai que de dire que les menteurs, les malhonnêtes, les hypocrites peuvent prospérer sur la base d’une constitution pervertie.

    Pour le plus grand profit d’un ultra-libéralisme qui en arrivera à nous faire payer l’air qu’on respire (pour l’eau, c’est déjà fait), de serviles politiques sont bien aidés sinon aiguillonnés par des hauts fonctionnaires (souvent les mêmes dans le temps... Que sont devenus ceux de Bercy, qui, sous Villepin, ont vendu les autoroutes au privé ?). Ces tartuffes s’acharnent à mettre en œuvre les moyens légaux du pouvoir non dans le but de servir le peuple mais pour mieux se servir, eux, sans oublier les copains, les coquins. Un système se trouve ainsi légalisé ; il nous en coûte toujours davantage de le nommer « l’État ».
    Le système donc, aux dires de la FAEN, récompense la « manière de servir » de ces gens-là. Ainsi un arrêté du 28 décembre 2014 vient presque doubler la prime annuelle aux recteurs de l’Éducation Nationale ! 25 620 euros soit10 420 d’augmentation ! 68 % d’un coup ! On tousse au ministère : Najat a avancé une simple « mise à niveau » par rapport à la crème des fonctionnaires : mariée à Boris Vallaud, elle sait de quoi elle parle ! Son sens inné du ridicule lui a fait même prétexter une « crise de recrutement » qui nous fait bien rigoler quand on subodore les luttes d’influence entre réseaux, entre courtisans pour décrocher les faveurs des caciques, des apparatchiks du prince !
    Mais, suis-je mauvaise langue, seuls les serviles, capables de démontrer une « manière de servir » conforme au dogme, seront servis ! Ces primes augmentées à l’obéissance, à la docilité, prouvent malheureusement que le bien fondé des réformes à appliquer ne suffit pas à mettre en branle l’altruisme républicain... Dommage que Claude Allègre, le dégraisseur, se soit, jadis, trompé de mammouth ! Mais laissons-les enquêter sur le nombre de collégiens qui se sont fait remarquer pour la minute de silence.... avant qu’ils n’en reviennent à la noble mission qui consiste avant tout à brider les enseignants : les chefs d’établissements aussi touchent des primes pour « la manière de servir » ! Il fut un temps où les doléances remontaient. Depuis une quinzaine d’années, ce sont les coups de bâton qui retombent, les admonestations sinon l’intimidation administrative ! 
        En haut de la pyramide, c’est le Père Noël qui passe, avec, pour nos pauvres recteurs, une hotte débordante : de quoi faire oublier la crise aux bras armés de l’Éducation Nationale ! Concernant ceux qui voient les valeurs de respect, de dignité et d’honneur se diluer dans une abjection institutionnalisée, nous ne parlerons qu’en conclusion du salaire gelé depuis cinq ans, du mois de janvier qui sera inférieur à décembre avec la cotisation retraite qui augmente !
    En espérant, parce que, parallèlement au classement PISA, nous ne sommes que 39èmes (et 20èmes de l’UE !) pour la liberté de la presse http://rsf.org/index2014/fr-index2014.php, que mon propos ne relève pas d’une quelconque apologie illégale, serait-ce celle d’une nouvelle république, souffrez que pendant que le gros ENTASSE et que notre haut fonctionnaire AMASSE, le bas peuple lui, GRIMACE... en attendant qu’on les TERRASSE... Non, non, aucun rapport avec un élu de l’Assemblée Nationale...  



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UN GARÇON MEUNIER 3 / Fleury en Languedoc

UN GARÇON MEUNIER 3. Sylvestre est suspecté.

Interpellé le lendemain à Bize par la gendarmerie de Ginestas alertée par celle de Coursan,‭ ‬Sylvestre allait subir un interrogatoire en règle.‭ ‬Qu‭’‬avait-il fait exactement le samedi‭ ‬10‭ ‬mars‭ ‬1855‭ ‬et dans la nuit du samedi au dimanche‭ ? ‬Il était alors encore employé au moulin de Fleury‭ ?
Non‭ ‬:‭ ‬il avait quitté M.‭ ‬Carrier le lundi cinq février,‭ ‬et c‭’‬est ici,‭ ‬à Bize,‭ ‬qu‭’‬il avait appris la terrible nouvelle.
Mais voilà qu‭’‬il s‭’‬embrouillait dans ses explications.‭ ‬Sûr,‭ ‬qu‭’‬il était parti sur un coup de tête.‭ ‬Tout aurait pu peut-être encore s‭’‬arranger,‭ ‬comme toutes les autres fois.‭ ‬Mais voilà,‭ ‬c’était comme ça‭ ‬:‭ ‬la coupe avait débordé.‭ ‬De toute façon jamais,‭ ‬au grand jamais il n‭’‬avait eu d‭’‬idée criminelle en tête.‭ ‬Tuer quelqu‭’‬un pour se venger,‭ ‬lui Sylvestre‭ ? ‬Cela non,‭ ‬mille fois non,‭ ‬il pouvait le jurer.‭ ‬A quoi bon agir ainsi,‭ ‬d‭’‬ailleurs‭ ?
Ce qu‭’‬il avait fait cette nuit fatale‭ ? ‬Eh bien,‭ ‬il était sorti,‭ ‬comme tous les samedis.‭ ‬Et c’était ici,‭ ‬pas là-bas,‭ ‬où il n‭’‬allait plus que rarement.‭ ‬A quelle heure il était rentré‭ ? ‬Comment le savoir‭ ? ‬Il n‭’‬avait pas regardé la pendule.‭ ‬Et sa montre,‭ ‬elle s’était arrêtée depuis belle lurette,‭ ‬ayant sans doute besoin d‭’‬un nettoyage complet.‭ ‬Mais l‭’‬horloger qui vient tous les‭ ‬lundis du village voisin ne fait pas cadeau de ses services.
Ces hésitations,‭ ‬ces réponses imprécises étaient suffisantes pour faire de lui un suspect,‭ ‬et même le suspect numéro un,‭ ‬d‭’‬autant plus que ses prétendus compagnons restaient introuvables.‭ ‬Sylvestre fut arrêté et jeté en prison à Narbonne en attendant son procès devant‭ ‬la Cour d‭’‬Assises de Carcassonne.‭
-‭ ‬Mesdames et Messieurs,‭ ‬la Cour‭ !
Tout le monde se lève dans la salle d‭’‬audience.‭ ‬Quinze longs mois ont passé‭ ‬depuis le crime.‭ ‬Le procès vient d‭’‬avoir lieu,‭ ‬et la salle d‭’‬audience du Tribunal impérial est trop petite pour cette foule qui a manifesté à plusieurs reprises.‭ ‬On a entendu des cris‭ «‬ A mort‭ ! »‬ Le Président a maintes fois proféré le sacramentel‭ «‬ Silence‭ ‬! ou je fais évacuer la salle. ‭»
Secondé par ses quatre assesseurs‭ ‬– ils n’étaient jadis que trois sous‭ ‬la Révolution,‭ ‬mais ils sont bien quatre depuis mil huit cent cinq‭ ‬-,‭ ‬le Président,‭ ‬pendant la délibération,‭ ‬a demandé aux douze jurés tirés au sort parmi les vingt et un noms de la liste départementale annuelle de répondre en leur âme et conscience aux questions rituelles‭ ‬:
L‭’‬accusé est-il coupable de ce meurtre‭ ?
Ils ont répondu OUI à une petite majorité.‭ ‬Certains ont senti des failles,‭ ‬des zones d‭’‬ombre dans le dossier d‭’‬accusation.
Le meurtre était-il prémédité,‭ ‬préparé avec soin avant son exécution‭ ?
A cette seconde question,‭ ‬la plupart des jurés ont dû répondre NON.‭ ‬Dans l‭’‬exposé précédant les votes,‭ ‬durant la délibération,‭ ‬le juge qui présidait avait attiré tout particulièrement leur attention.‭ ‬Si par deux fois c’était le oui qui l‭’‬emportait,‭ ‬alors obligatoirement le verdict ne faisait plus de doute,‭ ‬c’était la condamnation à mort.‭ ‬Et il avait rappelé le terrible article douze du Code Pénal‭ ‬:‭ «‬ Tout condamné à mort aura la tête tranchée.‭ »
Chacun a repris sa place dans la salle du tribunal.‭ ‬La délibération a été particulièrement longue.‭ ‬Les bavardages se calment,‭ ‬le public redevient attentif.
‭«‬ Gardes,‭ ‬faites entrer l‭’‬accusé.‭ »
Sylvestre pénètre entre deux gendarmes dans cette enceinte qu‭’‬il connaît déjà trop bien,‭ ‬depuis huit jours que dure son procès.
‭«‬ Accusé,‭ ‬levez-vous.‭ ‬Je vais vous lire le verdict.‭ »