[…] Après Marti, La Sauze. A la première festejada en 1989, on avait pris
La Sauze. On était 400 personnes au ramonétage. Il a fait les beaux jours du
restaurant de Barbier « Lou cabanaire ». Un peu provocateur il
chantait ce qu’il ne chante plus « Torista, torista, daissa ta femna, ton
argent, E tu vai te’n » (touriste, lisse ta femme et ton argent et toi
va-t-en). Et les touristes d’applaudir. […]
« Onte campavi ièr, Uèi i a un buldozèr » (là où je campais
aujourd’hui il ya un bulldozer). C’était en hommage à Chalandon. Chalandon,
ministre de l’environnement avait défini une nouvelle délimitation du domaine
public maritime jusque là limité par les lais et relais de la mer. Le jeu
consistait à l’arrêter. Chalandon a décidé que ce serait une bande de 60 mètres
par rapport au niveau moyen des eaux. Suite aux protestations la limite est
passée à 100 mètres. Les promoteurs ont endigué et ont bâti.
« … E ieu,
paure Occitan, Lo pauc que me demora Es lo magre eslogan :
« Dorifor(e) defora! »
(Et moi pauvre Occitan, le peu qui me reste est ce maigre slogan (Doriphore
dehors ! »)
Le dernier texte est sur les Dromadaires de Gruissan. Or ils tiennent
encore, c’est un peu comme quand on a construit les résidences de Saint-Pierre,
les gens ont dit dins vingt ans tot aco se va ruina (dans vingt ans, ça va être
en ruine)
[…] Il y avait l’entreprise de Vilmain, il jouait le rôle de l’ANPE. Los
que pudion anar a l’escolo et los autris a la vigno ou a la maçonnarie. Lou paire arrivavo :
« Lou drole a quatorze ans, n’en farei pas un ministro, me lo
prendrios pas, apprendrio lo mestier… (Mon garçon a quatorze ans, je n’en ferai
pas un ministre, tu me le prendrais pas comme manœuvre ?)
- Es valent, (il est vaillant) dit Wilmain
- Oh per esse valent, l’es, aprei un pou cabourt mè valent o ! (Pour
être vaillant, après un peu foufou mais vaillant oui).
- I diras que vengue me veire dema. Lou drole arrivavo. (Dis-lui de venir
et le garçon arrivait)
- Voles faire lou maço ? […] Per faire maço te cal saupre las
mathematicos (Tu veux être maçon, il faut savoir les mathématiques).
- Ero pas la causo
qu’aimavi lo mai… (ce n’était pas ma
matière préférée)
- Saves comptar au mens ? Compta per veire ! (tu sais compter au moins ?
Compte pour voir !).
- Un, dos… (Un,
deux…)
- Ba pla, arresto,
dema dos palos de sable et uno de gravier, commences lo mestier ! (ça va, arrête, demain deux pelles de sable et une
de gravier, tu commences).
Bastigueron ame de gaffets.
[…] “Lo dromadari
al país, (les dromadaires au pays)
Plan car lo vos
caldria pagar. (faudrait bien vous
les faire payer)
Crompatz un ase a Paris (Achetez un âne à Paris)
E nos fagatz pas
pus cagar.” (et ne venez plus nous
faire caguer)
Lo temps uèi es fadorla (le temps est fou, fadorla diminutif de fada).
Fa un vent a desbanar lous bious. Es pas una conariè. Lous bious los
castron per los faire travaillar sinon penson a las vacas. (Il fait un vent à
écorner les bœufs. Ce n’est pas une bêtise. Les bœufs on les castre pour les
faire travailler sinon ils ne pensent qu’aux vaches). Quand son castrats de
cops gardon de reflexos d’avant, baillon de cops de banas (Quand ils sont
châtrés, ils gardent des réflexes d’avant et donnent des coups de cornes). I
coupon tabe las banas e calio causir un jorn ame un vent fort per que se
cicatrise mai vite (on leur coupe les cornes et il fallait choisir un jour de
grand vent pour une cicatrisation plus rapide).
Le tourisme est quand même la seconde ressource de la commune. Ces chansons
vous ne les entendrez plus sur les plages, heureusement. Néanmoins ce sont
beaucoup d’emplois précaires et faire l’année avec ce qu’on a gagné pendant
deux mois c’est très compliqué. On a le sens du partage, du vivre ensemble mais
plutôt que le tourisme de masse il faut espérer que se développera un tourisme
plus intelligent sur les ailes de saison de mars à juin puis jusqu’à Toussaint,
dans un premier temps et après toute l’année, un tourisme plus respectueux,
plus facile à gérer (embouteillages, pas de place pour se garer). On y a
échappé quand même « una padenada de tenilhas ame d’al, de jauvert, de
sauço blanco, una cassola de cagaraulos (1) ame d’oli e de vinagre, valon
toutis los restaurants haut de gamme. Anar partajar lo
repas e si voletz redoblar podetz tornar l’an que vèn ! (Une belle poêle de tellines avec de l’ail, du
persil, une sauce blanche, une cassole de petits escargots avec de l’huile et
du vinaigre valent tous les restos haut de gamme. On va partager le repas et si
vous souhaitez redoubler, revenez l’an prochain !).
Note : Vilmain Rouquette, le maçon respectueux des mathématiques, qui a aussi aimé les jeunes en lançant le judo à Fleury (avant 1960) était surnommé "Cagarau", comme son père, sauf erreur de ma part (Jèu).
à écouter :
https://www.youtube.com/watch?v=d1hsUUz_DkQ
et pour l'émotion :
https://www.youtube.com/watch?v=hXC-GOwKuS4