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vendredi 26 décembre 2025

Au village, l'église Saint-Martin (fin)

 Et ensuite lorgner vers la tribune de l'orgue, privilège des hommes. 

La tribune, l'orgue (souvenir de Régis Escaré l'organiste) ne seraient-ils pas trop riches et ostentatoires ? Un flutiau de berger suffirait non ? 

Bien sûr, plus tard, au fur et à mesure de l'approche puis de l'entrée dans le monde des grandes personnes, tout un faisceau relationnel s'est dévoilé aussi bien ici, dans la maison de Dieu, que dans les boutiques, le terrain de rugby et autres lieux de rencontres et ragots des villageois, hommes et femmes mêlés. Des bancs réservés aux familles riches, de la coquette faisant mine d'arriver en retard afin de bien étaler ses élégances, aux conciliabules discrets ou à venir de critiques et médisances sur les présents ou ceux ne pratiquant guère... même pour ses côtés peu glorieux, l'église reste pour moi le réceptacle globalement positif de notre communauté villageoise, quels que soient les divers degrés de dévotion de chacun... Pour aimer les miens de la petite colonie que nous formons, mon sentiment pour notre église, plus maison commune que la mairie, reste non négociable.         

Heureusement, si le qu'en-dira-ton pesait alors, la pression religieuse se retrouvait débarrassée de sa tyrannie hégémonique de caste intolérante coupable de malfaisances et inégalités institutionnalisées, des bûchers de sorcières, d'hérétiques à l'autoritarisme complice pas si vieux des dictatures les plus ignobles telle celle de Franco, à laquelle seul le décès du caudillo a pu mettre un terme, au rôle ambigu des ecclésiastiques et du pape Pie XII dans la fuite des nazis et oustachis vers l'Amérique du Sud, grâce à un réseau de monastères. L'Église ? des cohortes de privilégiés bien mis, gros et gras, mangeant du castor en période maigre au prétexte que sa queue écailleuse l'apparentait aux poissons, qui pressuraient le peuple trop souvent affamé, tenants de la promesse hypothétique des derniers qui seront les premiers jusqu'aux grands scandales liés à la prédation sexuelle des abbés sur les nones, les enfants, de l'obsédé sexuel abbé Pierre sur les femmes... La diatribe bien méridionale de Joseph, père de Marcel Pagnol, eût pris alors un autre tour. Lui, poursuivant de son courroux le désintérêt moqueur de sa femme Augustine (l'entente familiale avec la tante Rose et l'oncle Jules primant), comparait la religion qui chante « des fables infernales ou paradisiaques » à un « noir bandeau de l'ignorance » sur les yeux du peuple, l'usage du latin n'ayant que « la vertu perfide des formules magiques » ; il en restait là  de son rejet, non sans dénoncer les « impôts écrasants », les « tyrans libidineux » qu'étaient les Borgia. Il était aussi question de la papesse Jeanne. Dans un moment plus ironique , ne fredonnait-il pas aussi la paillardise du Père Dupanloup ? (1)   

Ça c'était avant, depuis les populations se sont libérées de l'emprise collective du monothéisme catholique et chacun, en particulier celui qui se console dans l'espérance de quelque chose après la mort, reste libre, au sein de la chrétienté, de croire à ce qu'il veut bien croire. Mais pour tous, voir ou retrouver son clocher, entre chaleur familiale et froideur sociétale nous attache indéfectiblement au groupe impliqué qui a tant contribué à faire de nous ce que nous sommes. Les cloches sonnent pour tous ! 

 (1) nous, dans le car du rugby, c'était « Le curé de Camaret » sinon “ Richiouchiou ”, en languedocien...