Le
18 juillet 1944, à Bretton Woods, Henri Morgenthau, ministre des
finances de Roosevelt accuse la BRI (Banque pour les Règlements
Internationaux) d’être instrumentalisée par les nazis... Il se garde
bien de revenir sur la période antérieure à décembre 1941 qui a vu les
États-Unis continuer à exporter vers l’Allemagne nazie, la BRI, en tant
que prête-nom, se chargeant des transferts d’argent.
La BRI, intermédiaire entre les banques centrales européennes, a son
siège à Bâle, en Suisse. En 1944, elle est contrôlée par la Reichbank
qui possède plus de 70% des actions. En outre, ses actifs, à hauteur de
300 millions de francs suisses, sont aussi investis en Allemagne. Il
serait anecdotique de souligner que le directeur général est français,
un nommé Fournier, de la Banque de France mais aux ordres d’un
commissaire allemand. Est-ce utile de préciser aussi que le directeur
adjoint est allemand, ancien de la Reichbank, membre du parti nazi ?
Serait-il accessoire encore de dire que le président de la banque, T.H.
Mc Kittrick est américain ?
Dans cette logique, la BRI qui, malgré la guerre, touche, rubis sur l’ongle, les intérêts de ses investissements en Allemagne, se permet en retour, de bénéficier de devises fortes ; ainsi l’or pillé par les nazis s’en retrouve blanchi. La banque suisse qui a aussi transporté de l’or vers le Portugal pour le compte de l’Allemagne traitait qui plus est la vente du métal précieux au profit d'Hitler.
Avant la guerre, alors que tous les signes de son imminence sont tangibles, les gouvernements occidentaux (Angleterre, France, États-Unis) sont bien les seuls à toujours croire qu’elle est évitable (1). Dans ce but, le gouvernement anglais, ne voulant surtout pas déplaire à “Monsieur Hitler”, a favorisé le versement de la valeur de l’or tchèque vers l’Allemagne. Pauvre Tchécoslovaquie, lâchée par ses alliés, envahie et dépouillée d’avoirs censés être en sécurité en Grande-Bretagne ! C’est à mettre sur la liste des lâchetés anglaises et françaises (2) qui eurent un effet inverse à celui escompté. Triplement même puisque, Hitler encouragé dans sa politique d’agression qui augmenta d'un tiers ses capacités guerrières grâce à l'équipement et aux chars tchèques (usines Škoda principalement) bénéficia aussi des fonds nécessaires au développement de sa machine de guerre. Pis, cette politique d’apaisement se conjugua avec une impréparation certaine des alliés alors que la probabilité de la guerre se renforçait.
La presse britannique, elle, témoigne néanmoins de cette indignité en dénigrant la BRI, une banque qui récompense avec 23 tonnes d’or (804,591 millions d’euros / cours du 18 oct 2017) l’occupation illégale d’un pays souverain. La question est posée à la Chambre des communes, le 15 mai 1938 et Chamberlain dit vrai mais ment à la fois en affirmant que l’or tchèque n’a pas été livré. Le 31 mai 1938, une dépêche de l’Associated Press en Suisse viendra confirmer la transaction.
Johan Willem Beyen (3), président de la BRI de 1937 à 1940, laisse
aussi entendre qu'il s'agit d'un jeu d'écriture, "que c'est très
technique", que l'or est toujours là.
Mc
Kittrick, sur le point d’être nommé à la tête de la BRI, a préféré
considérer que la situation était seulement comparable à ce qui s’était
passé en Autriche (22 tonnes d’or transférées en Allemagne suite à
l’Anschluss, l’annexion).
Alors
qu’elle ne l’a pas fait en faveur des Soviétiques pour l’or des pays
baltes, La BRI a livré l’équivalent de l'or que la Banque Tchécoslovaque
avait mis en sûreté à Londres.
A
la fin de la guerre T.H. Mc Kittrick fut reconduit dans ses fonctions
et la BRI n’eut aucun compte à régler concernant la dénazification.
Beyen, son président fut ministre des Affaires Étrangères des Pays-Bas jusqu'en 1956 et honoré lors du Traité de Rome (1957) pour "son rôle majeur dans la création du Marché Commun" (Wikipedia).
Cher copain de taverne, toi qui a voulu mettre ce malaise entre nous, tu as une idée, à présent, pour ton or volatilisé... Je ne sais pas si tu es intéressé par mes déductions mais en cinquante ans, l'image de la France idiote utile se fait moins floue. Les alliés ont toujours joué de ses fiertés mal placées pour la faire suivre comme un âne qui trotte. Elle qui se voulait entre les deux blocs se retrouve engagée avec une Europe atlantiste en froid avec la Russie, complice obligée des dominateurs de Washington, représentants de commerce d'un monde pas aussi libre qu'il le prétend.
Beyen, son président fut ministre des Affaires Étrangères des Pays-Bas jusqu'en 1956 et honoré lors du Traité de Rome (1957) pour "son rôle majeur dans la création du Marché Commun" (Wikipedia).
Cher copain de taverne, toi qui a voulu mettre ce malaise entre nous, tu as une idée, à présent, pour ton or volatilisé... Je ne sais pas si tu es intéressé par mes déductions mais en cinquante ans, l'image de la France idiote utile se fait moins floue. Les alliés ont toujours joué de ses fiertés mal placées pour la faire suivre comme un âne qui trotte. Elle qui se voulait entre les deux blocs se retrouve engagée avec une Europe atlantiste en froid avec la Russie, complice obligée des dominateurs de Washington, représentants de commerce d'un monde pas aussi libre qu'il le prétend.
(1)
Le bellicisme allemand est analysé et annoncé bien avant 1930... Est-ce
la hantise du bolchévisme, l'intégrisme capitalistique et le désir pour
l'Occident de pousser Hitler contre Staline qui ont favorisé la montée
en puissance du totalitarisme nazi ?.. La réponse n'est-elle pas dans la
question ?
(2)
« Vous avez eu à choisir entre la guerre et le déshonneur ; vous avez
choisi le déshonneur, vous aurez la guerre. » Winston Churchill à
Neville Chamberlain, premier ministre, à propos des Accords de Munich
(1938). Churchill a eu le mérite de dénoncer en temps utile les volontés
hégémoniques de l’Allemagne. Pas écouté face à la politique
d’apaisement de Baldwin puis de Chamberlain, il a même été hué pour son
avis à propos des accords de Munich (sept. 1938) : « Nous avons subi une
défaite totale et sans restriction » !
(3)
considéré comme un des « Pères de l’Europe » ! Après Monnet et Schuman
dont on sait qu’ils acceptèrent l’agent de la CIA, ne sautons pas comme
des cabris pour une UE vraiment pas en odeur de sainteté...
Source : Marc-André Charguéraud / Le Banquier américain de Hitler, Ed. Labor et Fides, 2004.
photos autorisées :
1. Holoubkov Panzer-35 Auteur MoRsE assumed
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