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mercredi 15 octobre 2025

Serait-ce désastre ? 2.

[...] Serait-ce désastre le contraire d'astre ? C'était par un dimanche d'octobre de beau soleil...


Consolation du repas familial sous le mûrier-platane... apéritif et vin, je m'en voudrais si les gendarmes qui n'en sont jamais à contrôler le 30 à l'heure dans notre petite Camargue, en venaient à “ éthylotester ”  les pédaleurs ! 

« La mer, la mer, toujours recommencée ! » Paul Valéry. 

Passer les maisons encadrées de verdure, aloès, tamaris, pin, olivier, et ces petites fleurs jaunes rappelant le parterre garni du no man's land covidien.  Promeneurs et passants sur le front-de-mer, de ci, de là. Sur la plage, le bord, encore des gens, bien qu'épars, au sec ; une dame en deux pièces d'été, à entretenir un bronzage déjà brun, sur le sable, dont le pêcheur de loups aux cannes plantées, droites et tendues, tous, sauf le courageux, le seul, le nageur intrépide, peut-être Francis, le copain d'enfance au village qui se baignait encore il y a peu... en lien avec la photo du voilier drossé sur un banc de sable. 



Échoué à présent le coursier du Golfe, sur la grève carrément... Personne pour le réclamer ? le retrouver ? le récupérer ? Orphelin, bateau fantôme au gréement intact, enroulé sur le mât, la grand-voile pliée sur la bôme. La mer l'a poussé au bord ; résistera-t-il au prochain coup de tabac ? Brinqueballé, secoué, repoussé, il arrive au navire ce qui arrive à l'humain bousculé, mis sur la touche, abandonné dans un monde cherchant le progrès dans l'erreur... Il suffit d'un déséquilibre sur la corde raide, pour si peu que la santé, l'âge s'y mettent, la vie peut vite défaillir, faillir, finir fracassée, comme un voilier jeté à la côte... Allons, plaisantons, digressons avec cette vieille loi de la mer, sûrement désuète, faisant du premier occupant le nouveau possédant d'une épave...  

Retour. Écailleuses les croûtes de goudron, telles les feuilles de tamaris en grand, si désagréables au guidon. Toujours autant de circulation, toujours quelques inconscients au volant... homo bagnolus... c'est de plus en plus dangereux de pédaler... Toujours pas de chants d'oiseaux, sinon les cris braillards de goélands pas sympas mais protégés, de ceux qui noient les pigeons inexpérimentés ou tourmentent cruellement les baleines au pied de la Peninsula Valdés... univers de prédation en écho à Mad Max... 

En bas de La Clape, deux papillons, simples piérides, consolation et affliction, tout comme les frênes et leur superbe. En bas de La Clape coule l'Aude ; oh ! un poisson qui saute, entendu, pas vu, réminiscence instantanée du temps où, inconscients d'une nature généreuse qui ne durerait pas, nous partions de bon matin, à bicyclette pour une partie de pêche, sans Paulette, plutôt entre copains ! En face, La Bâtisse, la campagne au pigeonnier percé, à l'allée majestueuse de vieux pins, carte postale idéale de la rivière (des scènes du Petit Baigneur y ont été tournées). 
Affliction alors qu'une compagnie de perdrix monte vers la garrigue, dans un silence seulement troublé par les bruissements d'ailes. 
Au Pont des Pastres, prendre à gauche afin de se hausser sur le coteau en direction du village un tant soit peu hors de portée des colères du fleuve et caché aux razzias mauresques. Bucoliques, des grelots... Oh ! un troupeau qu'on entend sans le voir, présence rare évoquant pâtres et bergères ; et l'endroit s'appelle « Pastural ». Puis pan ! un coup de fusil ! c'est vrai que pour « perdrix », le chasseur dit « perdreau ». (à suivre )

mardi 14 octobre 2025

Le contraire de « astre » svp ? 1.

Aller manger à la mer par un beau dimanche d'octobre ne se refuse pas. 

Belle journée en effet, beau soleil, juste un petit marin contraire : à vélo ça compte. Sauf que ce plaisir se retrouve vite contesté : pauvres amandiers de la saignée crayeuse descendant dans la plaine, tous secs, morts sûrement ; la chapelle de Liesse, en bas, s'en défend au prétexte que le Ciel protège mais la paisible ambiance est trompeuse, qui pourrait encore croire qu'elle n'a rien d'une survie atone ? 

Chemin familier de notre plaine de l'Aude, tranquille, mais les petites feuilles écailleuses jaune-brun des tamaris (1) ne doivent-elles pas, elles aussi, inquiéter ? Allons, ces chevaux au pré, superbes demi-traits, immobiles à vous suivre d'un regard curieux ? Cette buse, de dos, perchée, motivée sans doute par tout ce que les chevaux attirent ? 

L'Aude au pied de la pointe nord de La Clape, en face, le domaine de La Bâtisse, rive gauche. Archive. 

Au bout, le miroir de la rivière, les grands pins sur l'autre rive, le pigeonnier au toit apparemment intact (ce n'est pas le cas sur la pente opposée) ? Allons, tout va comme avant, l'automne suite à l'été, l'astre du jour nous soutient. 
Déjà des voitures sur ce chemin en principe limité aux riverains mais si pratique pour couper vers Les-Cabanes-de-Fleury sans passer au village, beaucoup d'autos même, ensuite, sur la traverse de quelques kilomètres au pied de La Clape, rejoignant Saint-Pierre, limitée, elle, à un 30 à l'heure plus que théorique avec certains indifférents sinon hostiles aux cyclistes... Ah ! un signe des temps, la bagnole ! une pub sur trois pour de piètres solutions tout élec ou hybrides... bien qu'au prix fort ! 

Caudié d'Anglès (Rivière-le-Bas). Archive. 

Le chaudier est à niveau mais plus de massettes dans le fossé à sec, la roselière semble de toujours mais les grands roseaux ne sont pas allés au bout de leur croissance on dirait. Et, à y repenser, pas un chant, pas un oiseau. Puis l'odeur fétide de la station d'épuration, c'est bien vent d'Espagne. Quelques flaques en bordure de l'étang, plutôt relents de résurgences que restes d'un coup de mer viril. Le vieux pin “ de Moyau ”, le dernier des deux ou trois jadis : la cuisse droite pique, le genou gauche voudrait renâcler. Les vignes tests aux rangées numérotées : essais de cépages ou de chimie agressive ? Boède, qualifiée de campagne même si on dit parfois “ château ”, pour La Négly par exemple. Le petit azerolier est mort, ça ne date pas d'aujourd'hui, les figuiers pourtant font comme de rien. L'Oustalet, la campagne, “ petite maison ” pour l'étymologie, mais bâtisse au Conservatoire du Littoral du Parc Naturel Régional, un poney club, une mini ferme en face de l'alignement des logis ouvriers de soixante-cinq ans en arrière, sous la charpente. Trois vaches, retraitées, sauvées du boucher par des enchères, des ânes, enfin un au moins, les autres, des ânesses, pleines plutôt que gonflées de foin ; une douzaine de véhicules, des gens qui mangent dehors, sur les tables pique-nique. Vent de face pour finir, jambes proches de mollir. Pissevaches, une quarantaine sinon plus de camping-cars, et toujours des bagnoles. « Roulez vieillesse ! » pour parodier le leitmotiv du patron des auto-tamponneuses à la fête du village ! Ultime raidillon, descendre du vélo par manque d'entraînement, le souffle court, les jambes flappies, la plante des pieds en surchauffe... (à suivre)

(1) chez nous, on dit familièrement « tamarin », wiki dit « tamarix ».