« Et chez toi, à Fleury ? c'est pas le tout de critiquer les voisins ! »
S'ils ne dénient pas le besoin de soleil, qu'est devenu le sens profond de la saisonnalité ? l'angoisse de décembre aux nuits toujours plus prenantes ? le réconfort ensuite, aux jours toujours plus pugnaces ? Qu'en est-il, dans un Sud pionnier et favorisé, de la liesse quand l'amandier fleurit ? Et, pour carnaval, qu'en est-il de la symbolique des signes du printemps chassant l'hiver ? Mathumones de Sardaigne, sorcières d'Alsace, fous, hommes sauvages d'Allemagne, gnomes de Bâle, ours des P.O. et Pyrénées, pas plus de compassion que de pitié pour tous ces pleureurs de la méchante saison défunte !
Alors à Fleury ? Au moins ne pas fanfaronner, ne pas voir la paille chez les voisins. La symbolique de carnaval en a pris un coup aussi, comme chez les copains, Néanmoins, en toute modestie, avec l'âge qui l'autorise, pourquoi ne pas rappeler ce que représentait carnaval par un passé plus ou moins éloigné ?
Extraits de Caboujolette, Pages de vie à Fleury II, 2008, auteur François Dedieu.
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Oreillettes de Titi de Fleury qui, après les crêpes de la Chandeleur, aime suivre cette tradition de carnaval... |
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De la part d'une correspondante amie qui, bien qu'émigrée, tient à la tradition... |
OREILLETTES : «... À « l’hôtel » rue de la Poste, chez « Marie de l’hôtel » la mère de Georges Bonnet chez lequel tu as vendangé une année, celle à qui des jeunes réussirent une fois, il y a bien longtemps, à chiper une grande corbeille d’oreillettes (1)... ».
(1) la coutume était d'en faire des kilos en une seule fois. La cuisinière en remplissait une grande corbeille à linge en osier. Certains de ces brigands ont dû la faire parler pendant qu'un ou deux autres subtilisaient la corbeille laissée « à côte », à savoir dans la salle à manger qu'on ne chauffait pas.