« … Je me fous du
monde entier
Quand Frédéric me rappelle
Les amours de nos vingt ans,
Nos chagrins, notre chez-soi,
Sans oublier
Les copains des perrons
Aujourd'hui dispersés aux quatre vents.
On n'était pas des poètes,
Ni curés, ni malins,
Mais papa nous aimait bien.
Tu te rappelles le dimanche ?
Autour de la table,
Ça riait, discutait,
Pendant que maman nous servait,
Mais après... »
Quand Frédéric me rappelle
Les amours de nos vingt ans,
Nos chagrins, notre chez-soi,
Sans oublier
Les copains des perrons
Aujourd'hui dispersés aux quatre vents.
On n'était pas des poètes,
Ni curés, ni malins,
Mais papa nous aimait bien.
Tu te rappelles le dimanche ?
Autour de la table,
Ça riait, discutait,
Pendant que maman nous servait,
Mais après... »
Tu te rappelles le
dimanche ? Le fil des mots tient jusqu’aux copains dispersés aux quatre
vents puis, pour qui aime se ressourcer dans son pays, son cocon, auprès des
siens, quelques bribes de la chanson reviennent…
https://www.youtube.com/watch?v=JjcWAqKXOYo
Claude Léveillée en 2006 (1932 - 2011) Wikipedia Auteur Victor diaz Lamich |
J’ai 10 ans. 58 ans plus tard, regardant en
arrière, je me reconnais, j’avoue être déjà moi. Pas encore la télé, la radio, ces notes au
piano… La chanson… un art mineur prétendent parfois ses humbles exécutants, dont
Joe Dassin, tout en retenue et presque gêné d’en récolter les dividendes… Un
art mineur ? Allons donc ! chacun de nous peut jalonner ses ans avec
les mélodies qui ont contribué à modeler son entité tant individuelle que
sociale.
https://www.youtube.com/watch?v=1-3SzQ8LkOY
Les Compagnons avec Edith Piaf / Apport de daniela sur ipernity. |
Oui, les Compagnons de la Chanson, pardon mais
pour ceux de mon temps… et puis ce succès partagé à huit (neuf jusqu’en 1969
avec l’ami regretté qu’ils n’ont jamais voulu remplacer). Désolé mais ces
engagements psalmodiés pour dénoncer le monde d’aujourd’hui… C’est d’une
tristesse, nos jeunes qui ne se donnent plus le droit de rêver.
Oh, le Mexicain, l’arlequin de Tolède, le gondolier, le gitan, Vénus étoile de la
nuit, la cloche, Rio si tu y vas, Roméo qui sent si bon l’amour, qu’il fait bon
vivre, le marchand de bonheur ! Taper ses mots en rythmant « Une
chanson c’est peu de chose… », oh, faut se reprendre, pardon pour ces
digressions, ces tiroirs dans les tiroirs comme la Vache qui n’en finit pas de
rire dans ses boucles d’oreilles !
La vache qui rit Commons Wikimedia Auteur Flavio Ensiki |
Hier, une case dans la boîte enfonçait à peine
moins avec l’évocation de Pérec « Je me souviens ». Paris et son
métro me donnent des haut-le cœur, dommage. Néanmoins, pas le lieu de brandir
ma liberté guidant le Languedoc…
Hier encore, dans la boîte du tiroir, Arte
fêtant (attention, des heures durant !) ces fleurs sauvages qui scandent
nos saisons, ces fleurs accusées de tous les maux, condamnées comme mauvaises
herbes que les bons produits de Bayer-Monsanto se promettent d’éradiquer. La
jonquille qui fleurit sur un siècle, le sabot de Vénus qui compte une moitié de
tiges en plus, trois mille désormais… trente ans après. Les coquelicots dont
les graines espèrent des dizaines d’années durant… Exaltant ! Magnifique !
Sinon « … pour aimer les coquelicots et n’aimer que ça, faut être idiot… Comme
un p’tit coquelicot mon âme… » (Marcel Mouloudji, 1953)
https://www.youtube.com/watch?v=7y-AD4a4l0g
Marcel Mouloudji en 1973 Wikipedia Auteur JPRoche |