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mardi 13 août 2024

C'ÉTAIT UN PETIT JARDIN... (II)



C'EST UN PETIT JARDIN...

C'était, c'est un petit jardin 
Toujours au pied des pins
Gardant ses petits riens
Qui font tant qu'on y tient...
Salades et romarin, 
Citrons, kumcat, golden,
Pêches, abricots, raisins,
De Monet presque, le bassin
Aux nymphéas et carassins...  
 

C'est un petit jardin
Fidèle au ru du coin
Busé par des humains
Toujours briques et parpaings...  
 

 

 
Sûr, du Dutronc, Jacques pour son petit jardin condamné à être bétonné... de 1972 et surtout pas “ remastered ” comme ils disent... Et comment ne pas avoir une pensée pour Françoise Hardy ?  



 
En attendant, à l'amitié car un jardin tout comme un livre amènent à l'amitié, à l'ami des partages du cœur... au nom des années qui jalonnent, de ce qui ne fait que passer à commencer par ce jardin de juin où je crains d'aller voir tant le soleil accable et qu'avec le changement, l'orage du 14 juillet et le ciel gris du 15 août sont à archiver pour les générations futures.   




 

lundi 27 mai 2019

LE CHANT DE L'EAU, LE LONG DU BOUQUET / Fleury-d'Aude en Languedoc.

Partir sur les traces et ce qui reste d'un gentil ruisseau, par une de ces rares journées d'un mai 2019 si frais, c'est une vraie exploration tant paysagère qu'intérieure. Un cadre familier mais qui au fil de l'inspiration sait improviser et tirer des tréfonds du vécu des porte-bonheur toujours brillants.  

Au fond le village et toujours les constructions et non des moindres, qui mitent le vallon. la petite vigne de ma quinzaine de charrieur n'est plus. Les referons-nous ensemble les vendanges de l'amour ? 

  Rive convexe, rive concave...

Le petit bois mais pas de cornouillers 


"... Il passe et court et glisse
Et doucement dédie aux branches,
Qui sur son cours se penchent,
Sa chanson lisse..."

 La vigne un jour dit au roseau... 

Le rossignol y chante et le jour et la nuit... mais le couvert épais le dissimule si bien

Bien à 60-70 centimètres en contrebas, le ruisseau passe sous la chaussée, sa cascatelle n'érodera plus l'empierrage et le goudron. L'ai-je rêvé qu'il passait jadis sur la route ?  

Au village de mon père, les sureaux sont fleuris

Un no man's land pour mon âme nomade qui cherche, compagne des racines qui s'abreuvent, le mât levé vers le ciel de la pouzolanco de l'oncle Noé, puisant l'eau sacrée dans sa conque. 


Un passé de plus en plus flou.


Dutronc chantait "C'était un petit jardin... 
Mais un jour près du jardin
Passa un homme qui au revers de son veston
Portait une fleur de béton..."
 A la place du joli petit coin... Il y a les six voies de l'autoroute de notre système en banqueroute...  





L'abattoir de Soldeville, un des deux bouchers du village " Oh ! combien de bovins, combien de bêtes à cornes, venues sur cette terre sans renfort de saxhorns, dans la mort fatidique se sont évanouis..."  


Il reste un petit jardin

Mais donnant désormais sur une avenue... Le ruisseau du Bouquet doit couler sous le trottoir. 

Et le lavoir est devenu le siège d'un club de cassaires, de chasseurs. 

1964. Marie Laforêt chante Les vendanges de l'Amour.  Sur les rives du Bouquet se murmure la fable de la vigne et du roseau. Le rossignol chante jour et nuit et les sureaux sont fleuris... pardon de détourner une chanson vieille de plus de trois cents ans ! 
1972. Jacques Dutronc chante un petit jardin aussi malheureux que la maison près de la fontaine de Nino Ferrer. 
Pour l'abattoir aux effluents sanguinolents qui devaient rosir l'eau du ruisseau, la corrida de Cabrel sonnait faux. Alors si c'est très discutable d'en appeler à un grand homme tel Victor Hugo, pour qui le veut reste et restera toujours le chant de l'eau, surtout si la baguette magique de Mélusine nous transporte depuis les bancs de l'école... 

Merci Émile dont la poésie a si bien enchanté nos esprits ! Pour les enfants elle se terminait, non sans raison, avec "Le bruit de l'eau" mais la suite fait penser aussitôt à Maupassant dont il était contemporain... Enfin, je le dis très subjectivement... faudrait reprendre et relire...   
En attendant, pour les petits, les grands, et plus particulièrement les grands qui veulent rester petits :   
  
Le chant de l'eau.

L’entendez-vous, l’entendez-vous
Le menu flot sur les cailloux ?
Il passe et court et glisse
Et doucement dédie aux branches,
Qui sur son cours se penchent,
Sa chanson lisse.

Là-bas,
Le petit bois de cornouillers
Où l’on disait que Mélusine
Jadis, sur un tapis de perles fines,
Au clair de lune, en blancs souliers,
Dansa ;
Le petit bois de cornouillers
Et tous ses hôtes familiers
Et les putois et les fouines
Et les souris et les mulots
Écoutent
Loin des sentes et loin des routes
Le bruit de l’eau.

Émile Verhaeren.  

Et que le grand l'apprenne au petit en revenant de l'école, si par chance ils cheminent dans un vallon. Magie garantie sur la frimousse du petit. Et si quelques éclats de rosée brillent dans le regard du grand, ce ne sont que les perles fines que Mélusine fit danser au clair de lune...