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mardi 9 décembre 2025

CRABES, CLAIRONS, TORTUES (19)

Crabe, pas “ tambour ” du tout, pour le boulevard, le panier aussi, entre coups souvent tordus des acteurs politiques et les desseins secrets des piliers ponctuels de la République servis par son bras armé marchant au clairon. Quant aux tortues, pas celles qu'on attendait, que pourraient-elles nous signifier ?  

Labattoir, à l'époque la seule mairie qui mariait civilement (1) je ne me souvenais pas de la station d’essence jumelle, côté mer. Reliant des îlots construits au dessus du corail, route-digue, le boulevard des Crabes laisse une impression de vide, même les pêcheurs ont déserté la crique où ils débarquent le poisson (2), sinon, concernant la végétation, inutile de rappeler les dégâts causés par Chido. À droite, un coup d'œil, toujours ; l' « Ylang », “ notre ” voilier de la virée au Banc du Geyser, de notre “ croisière ” aux Comores aussi, ne s'y trouve certainement plus en réparation. Pourtant, à sec, les coques sont si nombreuses qu'il est facile de l'imaginer concrètement (3).   

Le Rocher de Dzaoudzi, lui, a gardé une sorte de sérénité paradoxale, très vieille France : 

« ... Au temps béni des colonies, 
Entre le gin et le tennis, 
Les réceptions et le pastis, 
On se s'rait cru au paradis, 
Au temps béni des colonies... » 
Le Temps des Colonies 1976 / Michel Sardou

Inutile d'ajouter que bien des dehors d'un “ concubinage ”, le “ mariage ” demeurant si peu dans les intentions de la France, ont alimenté et dénotent encore chez certains, une nostalgie affleurante quoique inconsciente de ce “ temps des colonies ” sinon d'un néocolonialisme récurrent.  

Hors d'âge, le Rocher de Dzaoudzi, a su garder une végétation comme à l'écart des cyclone ; ensuite, 11 novembre ou pas, toujours cette impression de ville fantôme ; 

La Résidence du gouverneur (Dzaoudzi, Mayotte) 2017 under the Creative Commons Attribution 2.0 Generic license. Auteur Jean-Pierre Dalbéra from Paris, France. 

« Dans les années qui viennent, il est prévu que le musée, actuellement hébergé dans l'ancienne caserne, soit définitivement installé dans l'hôtel du gouverneur (la Résidence) construit sur "le Rocher" à l'emplacement du palais du sultan Andriantsouly qui a vendu Mayotte à la France en 1841.

L'hôtel du gouverneur, avec ses vantaux et sa structure métallique est un vestige de l'époque coloniale.

L'édifice appartient au conseil départemental, il est actuellement désaffecté, notamment en raison de la présence de termites qui ont fortement fragilisé les parties en bois. Le bâtiment est en attente de restauration.

L'inauguration du musée en 2015 www.cg976.fr/actualite/292/inauguration-du-premier-musee-...

Le musée de Mayotte dépend du conseil départemental de Mayotte (101ème département français depuis le 31/03/2011)

www.cg976.fr/nos-missions/a-vos-cotes/culture-patrimoine » (commentaire de la photo sur le site Wikipedia). 

les bâtiments coloniaux épargnés, imposants pour certains : prison au mur borgne ? caserne plutôt et possiblement musée aujourd'hui, maison du gouverneur, sur les fondations du palais d'Andriantsouli, sultan de Mayotte (180 ans en arrière), qui fut aussi préfecture, actuellement en travaux (surtout contre les termites), avec ses canons tels les gros jadis au dessus des remparts, aujourd'hui dans le cantonnement de la Légion Étrangère ; la résidence du préfet, les cases réservées aux officiels de Paris en visite (on le sait lorsque les couleurs bleu-blanc-rouge sont hissées) (4). Et aussi un hôtel boîte de nuit qui a compté (qu'en est-il à présent ?), appartenant à Adrien Giraud (1936-2018), homme politique influent au parcours trouble parfois, de ceux accros aux mandats, voulant toujours plus, jamais rassasiés d'honneurs, lui, a couronné sa richesse économique par un poste de sénateur ; 

Entrée de la zone militaire du DLEM 2017 under the Creative Commons Attribution 2.0 Generic license. Auteur Jean-Pierre Dalbéra Paris

enfin la présence du DLEM, la Légion au quartier Cabaribère participe à conférer au Rocher une continuité historique faussement apaisée par la présence des tortues géantes d'Aldabra (5). 

(1) Lucie et Marcel gendarme à Sada (1995)... mais je ne n'entrouvre pas davantage un de mes trop nombreux tiroirs gigognes... 

(2) Géoportail indique une « halle au poisson »... le présent m'aurait-il de beaucoup dépassé ? 

(3) 1996, une coque acier mais plutôt cocotte-minute, proche d'être percée par endroits, un danger dont nous n'avons pris conscience qu'après. 

(4) dans cette continuité historique, Petite- Terre a longtemps regroupé tout ce qui est stratégique (aéroport, carburants, centrale électrique, sièges de la Légion, de la gendarmerie, de la radio et télévision...) au cas où l'île aurait représenté l'ultime point d'appui de la France à Mayotte (dans les années 90 l'armée organisait encore des “ évacuations de ressortissants ” ???)... Quant à la première unité de dessalement (1997 ?), sa localisation est, semblerait-il (?) due à la limite du corail, donc à la proximité immédiate de l'océan.  

(5) D'une espérance de vie dépassant 150 ans, Jonathan serait né vers 1832 (193 ans en 2025 !?)... Accusant, pour les mâles, jusqu'à 300 kilos, elle est plus grosse que la tortue des Galapagos.

vendredi 29 août 2025

Carte Postale de Mayotte 2 (fin)

 ... ainsi que ses neveu et nièce (ma sœur et moi ) attendant un train (1957). Si le hasard fait mal les choses, dans le taxi qui m'amène au D.L.E.M. (Détachement de la Légion Étrangère à Mayotte) je comprends, un peu dans une même circonstance quarante-te-un ans plus tard, que vie privée et armée ne se mélangent pas... Tonton tu n'aurais pas dû... Quand j'arrive, le scooter rouge pétard métallisé, moderne, japonais, est déjà là. 

Entrée de la zone militaire du DLEM 2017 under the Creative Commons Attribution 2.0 Generic license. Auteur Jean-Pierre Dalbéra Paris. 

Entre la préfecture et l'hôpital, au delà de la route qui traverse « Le Rocher », le point ultime à défendre au cas où... les artilleurs d'Hyères préparent la parade lors de leur entrée en caserne chez les légionnaires. Un chant grave scande les pas ; du carrefour seuls les pantalons de treillis et les rangers noirs sont visibles tant les frondaisons garnies sont basses. De la caserne aussi, dans l'air moite, monte une complainte mâle toute de courage et de sacrifice... le bataillon relevé engage sa sortie et descend de la plate-forme sommitale du DLEM ; il disparaît et réapparaît après un coude derrière les casernements ; à l'entrée, le lieutenant-colonel Mauguen, suite au salut réglementaire, a eu un mot et la poignée de main pour chacun des officiers d'un cordon grisonnant et ventru... l'expérience fait durer dans la Légion ; la barrière du poste de garde est relevée ; une haie d'honneur de képis blancs patiente, en tenue « terre de France », le famas contre la poitrine... actes rappelant le sable chaud, la Bandera de Gabin yeux dans les yeux avec une Michèle Morgan énamourée... le régiment en partance passe le cordon et la haie au garde-à-vous... le soldat du chant tombe pour la patrie et ne reverra pas sa mère ; gagné par la cérémonie, le scooter rouge pétard applaudit son émotion. Au carrefour, je ne distingue pas grand chose aux paroles du 54ème d'artillerie défilant à son tour en sens inverse ; dans la masse, impossible de reconnaître mon fils ; j'apprendrai qu'il n'en faisait pas partie, encore occupé aux bagages entrants et partants... 

DLEM insigne régimentaire du Détachement de la Légion Étrangère à Mayotte.

Immobilisés par le cérémonial, les taxis pestent une impatience mettant à mal le minutage d'une journée ordinaire, la ronde entre l'arrivée des barges, Labattoir (seule mairie habiliter à officialiser les mariages civils), Pamandzi, l'aéroport et le retour. Même ressenti pour des métropolitains plutôt goguenards, peu enclins à ressentit une empathie pour des militaires qui pourtant garantissent l'intégrité d'une France où le soleil ne se couche jamais, un intérêt pourtant bien là quand un père a son fiston dedans... 

PS : Gilbert single vers les Mitsiu. Le mois dernier, il a réussi sa sortie au Banc du Geyser : 90 kilos de poissons !