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dimanche 5 mai 2024

JFK (5) et les sangsues de la politique

2006, tu laisses entendre que tout tourne autour des places de X, Y ou Z, cela même un candide le réalise. Dans les grosses écuries, UMP ou PS sinon PS ou UMP (tant ils en étaient arrivés à une entente cordiale de binôme gagnant), être trop en vue expose à se faire descendre, politiquement s’entend, et plus par les siens semble-t-il que par la concurrence adverse et complice à la fois. L’ambitieux doit s’armer de patience, donner des gages, faire allégeance, ne pas se montrer trop compétent, pas trop intelligent non plus, c’est rédhibitoire. Alors il peut monter raisonnablement du tabouret municipal au strapontin départemental, ensuite si son réseau d’affidés et de flatteurs s’étoffe, s’il a su se montrer bon vassal, fidèle à ne pas faire de vagues, à faire antichambre auprès de la pointe de la pyramide, à ne jamais laver le linge sale en public, la porte peut s’ouvrir vers les fauteuils de la région, la députation, le sénat sinon le parti, enfin dans tous les plis du millefeuille (1)... une ivresse mettant au grand jour les confidences de certains... Copé se voyant président ; cela sans jamais être pressé d'y parvenir, quitte à se présenter pour perdre et faire élire l’adversaire, sachant que le retour d’ascenseur compensera un jour ou l'autre. Attention, plus on est mouton et plus tout est possible, galeux s’entend (chez les tiens, sous Martine Aubry n’aurait-on pas bourré les urnes ? Ségolène s'en est accommodée alors... comprenne qui pourra)... 
Bon, il arrive qu’une fois en place le mouton échappe à ses mentors... si encore cela relevait de bonnes raisons.. Avec de telles procédures, la compétence, le travail, l’honnêteté par dessus tout deviennent des obstacles à une émergence politique valable. Comment s’étonner alors si les dernières quarante années se sont marquées par un empilement de lois toujours reprises et ne donnant pas à s’appliquer et cela, en laissant la bride à une bureaucratie compulsive qui amoncelle textes, règlements, interdictions... quand elle n’est pas payée à ne rien faire comme tous ces préfets sans poste...  

Ta conclusion auprès du site Nice-Premium. Ton envie de changer les choses demeure. Tes illusions itou... D’abord lorsque tu affirmes “ une vie d’homme est longue ”... Oh ! que non, mon ami, c’est bien une réflexion de jeune que tu nous lâches, là ! Regarde comme tu es vite parti... et moi qui suis en train d’avoir vécu en bonus pratiquement la moitié de ton âge, à l’instar d’une mécanique incertaine, sachant que la panne peut menacer dans la seconde, bien que conforté par le démarreur, encore ce matin, qui a impulsé sans hésitation, il faut bien que je me demande si l’alimentation, la carburation, la distribution restent correctes, si les pistons, cardans et roulement restent lubrifiés, si le caoutchouc des durites n’a pas trop durci, si l’étincelle est là, si l’échappement ne se bouche pas. Et encore ! un moteur ça se refait, une mécanique humaine, les organes, les filtres, beaucoup moins, souvent dans un provisoire appelé à ne pas durer... Il n’y a que des politicards dans l’impasse pour faire des vieux une variable d’ajustement ; ce Léo Brumaire (1969), justement, ce sinistre cynique, d’une malhonnêteté infecte (non mais c’est qu’il se prend pour un homme providentiel ciblant 2027 !) à taper sur les seniors, ces boomeurs qui ont l’outrecuidance d’être encore là, eux qui n’ont pas connu la guerre ; ce Lemaire qui lui l’a connue la guerre, au point de mettre la Russie à genoux, ce ministre des mille milliards de dette supplémentaire (800 pour ce que j'en sais), plus pertinent dans l’écriture érotico-porno et l’esbroufe, qui provoque toujours davantage, laissant entendre, faute de ne pouvoir nous éliminer, que nous touchons trop, que nous coûtons trop cher en santé ! Tout ça, pour camoufler son incapacité lamentable de traître retournant sa veste du bon côté (2) (et chez toi, après Muselier (1959), Estrosi (1955) non ?) ! 

Fresque à Casablanca avec le visage de Pierre Rabhi « la nature offre à la fois ce qui nourrit le corps et le guerit, émerveille l'âme, le cœur et l'esprit. » Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license photo de 2023 Auteur Bertrand SOUBEYRAND

Certes plusieurs voies sont possibles pour servir l’envie de changer les choses, en dehors de “ l’ascension au sein d’un parti ”...  « ... ils sont trop verts... » pense le renard de La Fontaine (1621-1695)... “ ...Fis-tu pas mieux que de te plaindre ? ”. Pardon mais tu me rappelles Pierre Rabhi (1938-2021), de ceux qui à raison, non sans courage, ajoutent leur nom à la liste qui a eu, qui a le tort d’avoir raison trop tôt. 2006, tu pointais du doigt le discrédit de « la » politique et « du » politique avant tout motivé par la promotion, le pouvoir, la reconnaissance sociale, les avantages. Tu espérais « une prise de conscience, un coup d’arrêt aux dérives, aux manœuvres et aux mesquineries ». Sans un cataclysme rien ne changera ! les Grecs, déjà, redondaient dans l'inceste et la consanguinité ! 

(1) Étrange comme ils savent nous mettre sous le nez le budget du social, de l'Éducation, de la Sécu, mais rien sur ce que nous coûte le millefeuille politique... plus de 30.000 élus par exemple pour Paris et l'Île-de-France, soit autant que pour tout le Royaume-Uni ! 

(2) Sauf que la chanson de Jacques Dutronc (1943) dit “ toujours ” et que ce “ toujours ” semble voir son obsolescence enfin programmée...