Par un temps gris ce jour-là pourtant en juillet (il va pleuvioter vers dix heures), en remontant l'Allée des Naufragés, dans la paix des cyprès et des pins, une sérénité que même la présence du grand soleil méditerranéen favoriserait, au souvenir des marins perdus en mer ou à l'escale,Victor Hugo nous accompagne encore.
"... On demande: « Où sont-ils ? Sont-ils rois dans quelque île ?
Nous ont’ ils délaissés pour un bord plus fertile ? »
Puis, votre souvenir même est enseveli. ..."
"... Le corps se perd dans l’eau, le nom dans la mémoire.
Le temps qui sur toute ombre en verse une plus noire,
Sur le sombre océan jette le sombre oubli. ..."
"... Bientôt des yeux de tous votre ombre est disparue.
L’un n’a-t-il pas sa barque et l’autre sa charrue ?
Seules, durant ces nuits où l’orage est vainqueur, ..."
"... Vos veuves aux fronts blancs, lasses de vous attendre,
Parlent encore de vous en remuant la cendre
De leur foyer et de leur cœur ! ..."
"... Et quand la tombe enfin a fermé leur paupière,
Rien ne sait plus vos noms, pas même une humble pierre
Dans l’étroit cimetière où l’écho nous répond..."
"... Pas même un saule vert qui s’effeuille à l’automne,
Pas même la chanson naïve et monotone
Que chante un mendiant à l’angle d’un vieux pont !..."
O flots ! que vous savez de lugubres histoires !
Flots profonds redoutés des mères à genoux !
Et c’est ce qui vous fait ces voix désespérées
Que vous avez le soir, quand vous venez vers nous !"
Victor Hugo
Les Rayons et les ombres, 1840
Pour compléter cette visite, le carnet de randonnée du site ami... mais remarquable http://www.maclape.com/articles/auzils/auzils.html