NOTES SUR L'ALIMENTATION TRADITIONNELLE dans un village de l'Aude (SAINTE-COLOMBE-SUR-L'HERS) vers le second XIXe siècle jusqu'à nos jours pour les produits et les recettes qui se perpétuent.
Sainte-Colombe-sur-l'Hers 2019 Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International Auteur Lucas Destrem (vue vers le Sud). |
Dans la revue FOLKLORE, numéros 147-148, Automne-Hiver 1972, Myriam Marfaing a recueilli les témoignages de ses mère et grand-mère.
Ste-Colombe-sur-l'Hers, un village entre 400 et 700 d'altitude, à la limite du département de l'Ariège, comptant 440 hab (ils étaient dans les 700 en 1962, le double vers 1850). L'artisanat à domicile ou à l'usine (tissage, corne) forme, avec les cultures, l'essentiel de la vie économique, donc une bivalence ouvrière et paysanne.
Privilégié par l'altitude, la géographie et le climat, le pays ne souffre pas de la faim. La cuisine traduit les influences à la fois ariégeoises et méditerranéennes. On mange ce qu'on fait pousser au jardin, les produits de la chasse, de la pêche, les champignons.
Les repas principaux sont du matin et du soir, le midi se contentant d'un en-cas comme du pain frotté d'ail. Les recettes sont nombreuses, particulièrement pour les œufs, les pommes-de-terre.
Haricots_plats 2008 Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported, 2.5 Generic, 2.0 Generic and 1.0 Generic Auteur Spedona |
Le MATIN, la soupe que des herbes parfument : au chou en hiver, aux fèves au printemps, aux barraquets (haricots verts) en été ; ces soupes sont améliorées serait-ce de lard ou de l'os de jambon réemployé, sinon de lard et d'ail en pommade, ou avec une rouzole frite préalablement (farce de pain, d'œufs, de cansalade, d'ail, de persil). Un peu seulement de salé de porc ou de volaille (dinde, poule, oie, canard) le dimanche (les Celtes seraient à l'origine des techniques de conservation sel-graisse.
Les pots en grès contiennent aussi les confits de même que les foies gras (frais, il pouvait se manger cru, en fines lamelles simplement salées et poivrées).
Le SOIR, presque toujours des haricots secs, la mounjétado ou estouffèt, nourriture primordiale (ici des cocos de Pamiers, non trempés, plus longs à cuire mais meilleurs), accompagnés d'une rouzole. Parfois des lentilles avec ce hachis. Ou alors du milhas, à la base, une bouillie de farine d'orge ou de millet.
Vicia_fabaFève Légumineuse, 2008 Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported, 2.5 Generic, 2.0 Generic and 1.0 Generic Author Lamiot |
Les HORS-D'OEUVRE : du jambon (frit plutôt), du saucisson ou saucisse sèche, avec des figues (une modernité comme de nos jours avec le melon) ; salade du jardin ou sauvage ; fèves, petits pois à la croque-sel.
Les DESSERTS : surtout des fruits frais de saison, sinon secs ou séchés l'hiver (prunes, figues).
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