mercredi 5 avril 2023

Jean GAU navigateur solitaire.

 JEAN GAU (1902-1979).

L’Orb, avant son embouchure à Valras, passe à Sérignan. On raconte l’histoire d’un jeune garçon qui, sur ses radeaux de fortune, en descendant jusqu’à la mer, se plaisait à rêver de voyages. Le garçon qui demandait à entrer à l’École Navale de Brest osa préciser au père qui refusait, que de toute façon, le bateau, il l’aurait un jour. La suite est-elle liée à ce conflit père-fils ? Il faut prendre bien sûr ce qui est dit vaguement et ce que le premier intéressé n’a pas dit, avec une même prudence. D’abord sur le site de la mairie : « ...ayant eu des démêlés avec la justice, quitte tout pour New-York, prend la nationalité américaine... »... une autre source précise qu’il serait parti « ... à cause d’une réputation de bandit à Sérignan... ». Même les dates du départ ne concordent pas : 1927 ou 1928 ? Un troisième texte tiré du livre « Les Navigateurs Solitaires » 1968  Le Livre de Poche n° 2438 Jean Merrien (très jolie couverture) affirme qu’il s’est marié en 1926... et qu’en 1935 « il embarque une ravissante Betty pour la Nouvelle-Écosse ». Et comme l’intéressé qui a au moins gardé du père viticulteur un accent roulant les galets du Crès, ne parle, lui, sur la principale vidéo disponible, que de la Tahitienne qu’il retrouve dix ans plus tard, avec la fille en commun dont elle ne lui a jamais parlé...  

Orb_River  Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license. Author Krzysztof Golik / La ripisylve a été dernièrement nettoyée des embâcles de bois flotté ainsi que des déchets accrochés à la végétation des berges 

Ses deux bateaux perdus, son projet de livre avorté chez Arthaud, complètement démuni, Jean Gau meurt à Pézenas en 1979, chez ses amis Bussière. Quelques mois après sa mort, Jean Bussière va témoigner de sa vie dans « Jean Gau, Navigateurs Insolites » 1979. Un livre rare aujourd’hui sur le marché contre 70 voire 85 euros !   

Avec onze traversées de l’Atlantique, deux Tours du Monde sur des bateaux achetés grâce à ses économies d’abord de plongeur, puis de cuisinier, Jean Gau, à l’égal des plus grands : Slocum, Gerbault, Moitessier, méritait bien de son village natal. En septembre 2021, des panneaux jusque sur sa tombe et une exposition lui sont consacrés (certains médias parlent de réhabilitation... serait-ce en lien avec sa jeunesse qui lui a porté tort, on dirait, à Sérignan ?). 

L’exposition a été retenue par « Escale à Sète » l’événement maritime bisannuel (2022) majeur en Méditerranée. Et si le Shtandart, réplique russe de la frégate de Pierre le Grand a été refusé par la préfecture,  ne refusez pas cette courte biographie d'un homme qui le vaut bien.  

lundi 3 avril 2023

SÉRIGNAN, mars 2023.

Sérignan-la-Plage_l'attente_de_la_pêche_-_Archives_départementales_de_l’Hérault_-_FRAD034-2FICP-06164-00001 Wikimedia commons

Un nom lié à celui de Valras-Plage puisque Valras, si elle reste la plage de Sérignan, forme une commune à part depuis 1931.

Ce genre de divorce se fait toujours contre, rarement avec, à l’instigation de groupes allogènes qui naturellement n’ont que faire des autochtones. Les derniers arrivés se sentent brimés, les locaux, eux, se voient amputés d’une part de leur Histoire, d’un vécu. Comme l’impression qu’une fois encore, l’argent pourrit tout car entre petites communes c’est plutôt une mise en commun qui se fait. Au bord de la mer, c’est souvent la manne touristique qui est à l’origine de la discorde. N’est-ce pas suivant ce principe qu’une station de ski ou balnéaire se crée ?

Notre commune de Fleury-d’Aude est concernée avec des vélléités comparables, à Saint-Pierre-la-Mer. Les tenants d’une séparation de corps se disaient les vaches à lait voilà encore quelques années... un argument non recevable et pouvant leur être renvoyé, vu que les territoires littoraux, censés être riches sont ceux où l’on paye le plus d’impôts... comprenne qui pourra...

À moins qu’il n’y ait braise sous la cendre, pour le moment, le litige semble d’autant plus en sommeil que l’élection municipale a changé la donne. Pour ne pas sortir du sujet, à savoir l’exploration d’un Sud singulier, géographiquement culturel, disons d’abord, pour faire court, que ce qui s’est passé lors du scrutin de l’ère covidienne rappelle la fable « Le chat, la belette et le petit lapin »... sauf que, signe des temps, ce n’est pas un Raminagrobis de la politique qui a pris les rênes, de ceux qui, politicards professionnels, vieux briscards au niveau national, ont fait du « après moi le déluge », ce que les jeunes, vieux dans la tête, à leur suite, sont loin d’arranger... Reconnaissons que ce ne pourrait se comparer avec le niveau local... Donc, pour finir, le nouveau maire, plutôt accepté que contesté, est de Saint-Pierre... peut-être un préalable pour demain, afin de prévenir un divorce qui, par définition, relève avant tout d’un échec et qui de ce fait, ne peut être que mal vécu.