vendredi 13 décembre 2019

TOUJOURS LES CHANSONS ! / Deux petites perles bleues...

Est-ce un contre-coup au constat si bien cerné et rappelé par Vincent Lindon qui le ramène à la sienne de trajectoire ? Comment expliquer, ou tenter vainement de comprendre pourquoi, ce matin, loin du soleil faisant un pied de nez à décembre, "deux petites perles bleues... " coulent, cloquent, percent, veulent déborder de ses cils ? A fleur de peau, le spleen existentiel, souvent lié au passage entre enfance, pré adolescence, adolescence sans présager des inflexions qui affectent en bien ou en mal les âges de l'adulte...  "Il pleure dans "son" cœur comme il pleut sur la ville..." et ce sont deux petites perles bleues qui coulent de ses yeux. Deux larmes translucides, peut-être bleues qui l'investissent et envahissent son cœur.


C'est bien le verbe "couler", l'Internet confirme et en dit plus... Et puis il fallait qu'il aille voir d'où pleuraient ces perles bleues qui lui laissent une vague mais triste nostalgie. 



1968, l'auteur-compositeur-interprète est David Christie. Mais oui, "Saddle up" c'est connu et "Notre premier enfant" à l'époque où l'Eurovision comptait tant pour le sentiment européen, c'est lui aussi. Il s'est donné la mort en 1997 ? Pourquoi ? A quarante-neuf ans ? Plus pour comprendre que par curiosité morbide, il cherche une page plus loin.
Sa fille est décédée quelques mois plus tôt d'une surdose de somnifères. Il n'a pas supporté. L'acte en devient moins déstabilisant. Quelques clics plus loin, elle s'appelait Julia, elle n'avait que onze ans, la maman est Nina Morato (il ne connaissait pas non plus...). Oh ! plus cruel, plus insoutenable encore, c'est le père qui a donné les somnifères, la petite avait seulement mal aux oreilles et son père s'est trompé d'ordonnance... 
Ô cette langueur... il pleurait sans raison dans son cœur qui s’écœure... A présent, au-delà des mots si vrais et prenants de Verlaine, il n'est pas sans savoir pourquoi son cœur a tant de peine.  
https://www.poetica.fr/poeme-64/paul-verlaine-il-pleure-dans-mon-coeur/

jeudi 12 décembre 2019

Vincent Lindon : «Aux oubliés de la start-up nation, il ne reste que la rue»

A lire absolument et en vidéo aussi de 4 minutes ! 

https://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/ledito-contrepoint-de-vincent-lindon-1152817

Qu'est-il arrivé au service public, jadis objet de fierté, aujourd'hui ruiné, rogné, raillé ? Ses activités rentables ont été privatisées. Ainsi le gaz, l'eau, le rail, le téléphone, les autoroutes ont-ils été, partiellement ou en totalité, vendus à l'encan..."

"... De l'hôpital au bord de la rupture à l'enseignement sous tension permanente, le système fait eau de toutes parts, noyant les plus faibles. Comment nos décideurs peuvent-ils dormir la nuit ? Ont-ils oublié que rien n'est plus précieux que la santé ? Ne savent-ils plus que l'école est l'outil indispensable d'ouverture sur le monde, où l'on apprend à nos enfants à discerner le bien du mal, le juste de l'inéquitable ?.."

"... Les privatisations au profit de quelques-uns, qui ont déjà tout, les privations pour tous les autres, qui ont déjà rien..." 

"...  Partout ou presque, les citoyens désertent les urnes ou s'égarent dans des votes inutiles. Aux oubliés de la start-up nation, il ne reste que la rue pour dire leur colère ou leur désespoir. Dans la rue, l’État retrouve de sa vigueur : instructions inflexibles à sa police, lourdes condamnations par sa justice..."

Vincent Lindon Deauville 2014 wikimedia commons Author Georges Biard