jeudi 21 novembre 2019

QUAND LE POLITIQUE, LUI QUI MONTRE LE CIEL... / Mayotte en Danger

Quand le politique montre le ciel... alors on lui demande à quoi il sert, lui qui tergiverse pour une retenue collinaire qui a bien pris deux ans de retard...


lui qui se fait rouler dans la farine (n'est-ce pas monsieur le préfet ?) par l'entreprise qui devait construire et mettre en service une deuxième centrale de dessalement (non fonctionnelle à cette date)...

lui qui va nous clamer que c'est la faute à pas de chance si la première usine de dessalement tourne au ralenti suite à un incendie en 2018... mais à part ça tout va très bien...



lui qui lors de la pénurie de 2017 a durant des mois, et loin de toute impartialité, seulement pénalisé les habitants du centre et du sud (eau coupée 2 jours sur trois, plus d'hygiène, plus d'école, plus de restauration, plus de tourisme... )...



lui qui, enfin elle, la nommée Ericka Bareigts, éphémère ministre des Outremer qui nous assura de la solidarité indéfectible ultramarine qui, au pis, nous dépannerait avec une rotation de tankers d'eau de la Réunion, sauf que les Créoles ouverts à tous les apports laissèrent entendre qu'il n'était pas question d'apporter "leur" eau...


lui qui a osé offrir au privé la distribution de l'eau alors que le premier imbécile venu sait pertinemment que si ces gens-là pouvaient nous mettre un compteur sur le soleil ou sur l'air qu'on respire, même pollué, la pompe à fric ne se désamorcerait pas... D'ailleurs, à l'époque, Vinci, puisqu'il faut l'appeler par son nom (SMAE), faisant aux Mahorais la guerre, ne concéda qu'une ristourne (le geste auguste de l'arnaqueur) et il fallut une fédération du refus, celle des Assoiffés de Mayotte pour faire valoir qu'il n'était pas question de raquer pour une distribution d'eau non potable !

lui qui, de fait, et pour la bonne et simple raison que la logique du système l'exige, a laissé au public (canalisations, réservoirs, réseaux d'évacuation et assainissement) le SIEAM, pour que les frais et les investissements restassent à la charge de l'élec-ci-con (électeur-citoyen-contribuable et con tout court !) et les bénéfices pour le plus grand profit des actionnaires de Vinci, l'eau à Mayotte étant trois fois plus chère qu'à la Réunion ! Veni, vidi, "vinci", boni...  


Alors quand le politique montre le ciel, lui qui s'incruste, vu que les mandats multiples lui permettent de manger à tous les râteliers, on lui dit d'aller se faire voir ailleurs, qu'on n'a pas besoin de lui pour l'eau qui tombe du ciel. On lui dit que "la démocratie mûre" (les mots sont du premier ministre Édouard Philippe qui ne veut pas reconnaître que le système est sur et sent même le pourri !), il faut la renouveler... 


En attendant, ce sont toujours les mêmes qui trinquent. Les gens prévoient de stocker l'eau d'en haut ou du tuyau parce que quand le politique montre le ciel, lui qui n'est qu'une métastase mettant à mal le vivre ensemble démocratique, il n'a même pas honte de n'avoir pas assumé les charges de son mandat... 



Alors, du monarque-républicain Emmanuel Ier aux députés et sénateurs, pour finir avec les édiles du département ou des communes, pour s'en référer et reprendre un Grand de Mayotte française, Younoussa Bamana, pour ne pas le nommer, des mots que même les enfants se plaisent à répéter : "Nous n'en voulons pas du système "à la merde, à la con" !"  
 


jeudi 14 novembre 2019

PETITE HISTOIRE BÉBÊTE D’UNE TONDEUSE / Mayotte manque d'eau...

Oh ça n’arrête pas de pousser, d’envahir même sous le climat tropical, sur la terre volcanique si fertile. A la main c’est un travail de défricheur-débroussailleur, de la plus basse caste de ces journaliers dont l’effort n’est pas sans rappeler le travail forcé sinon pire et aujourd’hui de toute façon, peu payé quand il est fait appel à une main-d’œuvre clandestine (1). Pas d’exploiteur chez moi, pas d’exploitant non plus, juste le désir de quelques légumes sains, d’un jardin propre. La tondeuse fil, ne m’en parlez pas : plus de temps à s’occuper du fil que des herbes. Alors une tondeuse classique ! A main, poussée, mais sans fil, écolo quoi, chouette ! Mais le prix ! Dommage… Alors pas plus chère, à main aussi, poussée aussi mais avec un moteur, avec fil pour l'alimentation et tant pis pour l’empreinte carbone !

Il faut la prendre en métropole, manière de court-circuiter les intermédiaires gourmands qui prennent même une marge sur le transport. La mettre dans les bagages ? Faut être un peu sinoc quoique… si ça rentre dans une valise. Et le poids ? Pas de problème de ce côté-là, moins de dix kilos. Et quand il s’agit de se préparer à partir, pourquoi ne pas bourrer les vides ? Ouais ! des boîtes de légumes secs… ça aussi on devrait s’y remettre si la protéine animale pousse à culpabiliser ! 


Montpellier, Paris, Amsterdam, Nairobi, Pamandzi : les valises sont bien arrivées et entières. 

« Bonjour chérie, tiens, un cadeau, qu’il va être beau et propre ton jardin ! » 

Quoi ? Qu'ois-je ? Qui a dit que c’est bien une idée de beauf ? Je vous signale que pendant des décennies, c’est le genre de cadeau respectueux pour la fête des mères, entre la cocotte-minute, le mixer et le caddie pour les commissions, et plein d’amour, du moins de soi, pour que maman soit mieux encore au service de la tribu ! Laissez-moi déballer plutôt.
Zut deux cartons de légumes secs ont crevé… pour les haricots ça va encore mais pour les lentilles il faut des doigts fins… 

« Chérie tu peux… Non ça ira, excuse, te dérange pas, le petit va s’en charger ! » 

La tondeuse est montée, vérifiée, rangée dans le débarras en attendant les pluies. Un mois, deux mois ; début novembre, enfin la pluie des mangues et aussitôt l’invasion verte parce que tout pousse tout seul à les entendre... et attention, parce qu’au milieu des tiges tendres du cynodon ou du bermuda grass (et oui ça fait chercher sur internet) il y en a une, qui replie ses feuilles au moindre contact (2), aux pompons mauves, amie des bourdons mais hargneuse de tous ses piquants petits mais si nombreux et aigus, ce ne doit pas être le kikuyu et même Kirikou le sentirait passer. Raison de plus pour étrenner la tondeuse.
Oh ! mais un rat a troué le plastique tissé du bac de ramassage ! 

« Chérie un rat a abîmé ton cadeau ! » 

Et quand je soulève, j’entends des choses à  l’intérieur, ça s’entrechoque, ça percute ! Et oui, ce bruit de maracas, encore des haricots, ceux qui ont appâté le rat. Il faut démonter, faire taire l’idiophone et ne plus tenter le rongeur qui s’est même fait les dents sur une ailette de plastique dur. Oh ! il y a bien une vingtaine de graines dedans ! Oh l'envie de tenter une plantation exotique ! Parce que le haricot, surtout celui de la leçon de choses du cours moyen, c'est quelque chose ! 


Une rallonge, carrément un prolongateur. Une Mac quelque chose, la tondeuse, Onnery, Icket ou Arel... non je rigole, Allister puisque je m'avance à faire la pub d'une bécane banale mais au destin pour le moins inattendu. Et pas made in China ! Anglaise my dear ! dernier geste avant les taxes que nous vaudront le brexit ! Et elle marche ! 

« Que c’est gentil, chérie, en plus tu dis que tu me laisseras toujours jouer avec ton cadeau ! » 



(1)  Il y a longtemps que le commun des îliens ne veut plus se salir les mains... quoique d'aucuns disent que de leur faire gagner de l'argent, c'est mieux que de promouvoir l'oisiveté et le vol...  Et en métropole quand le clientélisme politique promeut l'assistanat et qu'on ne trouve plus personne pour les vendanges ou la cueillette des fruits ? quand on subit l'immigration ?.. Qu'est-ce qu'on attend pour les dégager ?!?! Je parle des politiques plus insidieux pour la société (la démocratie et aussi la paix dans le monde) que les immigrés et les assistés !
(2)   Une sensitive, le mimosa pudique.    

Le mimosa pudique avant et après.