mardi 10 septembre 2024

MAYOTTE. BRÛLIS ou feu CRIMINEL ?

 Facebook

La détresse de qui est touché par une catastrophe, ici mon copain de 30 ans, Antoine, anéanti par un incendie qui a ravagé sa plantation. 

Les cocotiers, jacquiers, corossol, 150 pieds d'agrumes (orangers, citronniers), papayers, avocatiers, ananas, jeunes manguiers de culture (dont des José), les bananiers, le manioc... Le banga pour le voulé du week-end au chamba (le barbecue au champ), la structure du bungalow à venir, tout est parti en fumée... les manguiers allaient donner, les ananas étaient en fleur... tout un travail depuis 5-6 ans anéanti... 

Au delà des quelques pu-naise ou pu-tain qui n'entachent pas une réaction toujours digne, si nous pleurons avec lui, loin de toucher seulement sa personne, cette destruction touche tout Mayotte puisque les efforts pour s'en sortir, moins importer, sont balayés. 

Le drame est-il lié à la culture sur brûlis si banale encore à Madagascar et du cercle vicieux de la pauvreté ? Est-ce lié à la solution de facilité ? À Mayotte, outre le fait qu'elle n'apporte pas grand chose, c'est interdit, déjà pour le risque de propagation. La majorité des campagnards l'a compris : ils nettoient leurs champs et parcelles, plusieurs fois par an... 

Outre l'apport à la subsistance quotidienne, ajouté aux vols dus à une surpopulation étrangère, ce genre d'accident ne peut que décourager les initiatives de ceux qui se lancent pour fournir et participer à la vie de l'île. 

Aussi grave est le rapport aux espaces non construits ; suite aux défrichages sauvages d'immigrés qui se comportent en terre conquise, la forêt a déjà fortement régressé... personne n'est sans savoir que la disponibilité de l'eau est liée à cette réalité (l'eau reste coupée un jour sur trois). 

L'incendie pourrait être aussi le fait d'une jalousie, d'une vengeance... Une plainte en gendarmerie a été déposée, une enquête est en cours. 

Plusieurs fois, Antoine m'a invité à voir son champ, ce fut chaque fois partie remise mais ce n'est pas pour autant que ce drame touche moins. Courage mon ami... il faut garder espoir.

lundi 9 septembre 2024

COMME une HUÎTRE à marée basse...

 Je suis mal. 

J'y suis allé pourtant, ce premier jour, sauf que, comme une huître à marée basse, je me suis fermé en attendant que ça passe. Les autres m'appellent " l'Espagnol " ; je ne suis là que de fraîche date ; j'arrive du Brésil. M'étais-je confié ? en attendant, ils savaient. Deuxième rang, deuxième rangée, pas loin devant le poêle. La scène reste gravée avec la maîtresse, une jolie institutrice à lunettes, aux cheveux ondulés, blonde dans ces souvenirs ; elle ne sait que faire ; elle vient d'appeler son mari, de la classe à côté : à ma place, sous l'ensemble jumelé, réussi et moderne de tubes, table et sièges, une flaque, je viens de faire pipi, je me suis fait pipi dessus. 

Que n'ai-je eu le courage du cancre de Prévert ? Subir serait un préalable à la révolte ? Comment ça s'est fini ? Je ne sais plus. «... Huées des enfants prodiges... » ? Femme de ménage ?  Mon clapet était fermé. Ce devait être peu avant la sortie. 

La maîtresse est jolie mais sans rien de chaleureux. Je ne la vois pas empathique, je ne la vois pas sourire. Cette année de Cours Préparatoire ne me laisse pas de souvenirs. Ah si ! la marmite de Maurice Fombeure, au pot au feu avec son dessin du feu qui « lèche », « jaune et bleu »... de ces chaleurs qui réchauffent le cœur. Mais alors, c'est que j'ai appris à écrire ? à lire ? à ouvrir les portes de la poésie ? La jolie maîtresse blonde à lunettes qui ne souris pas doit y être quand même pour quelque chose. 


Mon huître est longtemps restée fermée, comprenons-nous, ouverte à un extérieur capable de la nourrir mais peu encline à s'ouvrir aux autres. Je souris pourtant sur cette photo... sourire dents de lait mais sourire tout de même. 

Il y a quelques années encore, ce si grand petit malheur, jamais je n'aurais osé l'évoquer. La rentrée reste à jamais mi-figue, mi-raisin... Nuance : constructive sinon positive, plus dans ce qu'elle a de doux et sucré que d'amer... Quoi de plus naturel, direz-vous, pour un natif des bords de la Grande Bleue toujours sensible au temps des vendanges, des fruits de mer, et, de la rentrée...