dimanche 28 avril 2024

RIEN à dire sur la PROVENCE azuréenne (2)

Vadim Bardot Firenze 1962 Author Keystone Gamma Domaine public

BecaudPiano-1953 Studio Harcourt Domaine public.
 

Question célébrités, qui pourrait nier la frénésie autour de Brigitte Bardot (née en 1934), BB égérie, muse, symbole d’émancipation des femmes, de liberté sexuelle (1), prophétesse d’une Nouvelle Vague pressentie par Roger Vadim (1928-2000). BB, encore en 1957 (2), c’est aussi Gilbert Bécaud (1927-2001) qui, pour plus qu’un clip avec elle ou tout aussi bien un tournage Scopitone, lui fait apprécier un marché de Provence. BB, 1963 « Sur la plage abandonnée, coquillages et crustacés... » ; sa chanson « La Madrague », du nom de sa propriété achetée en 1958, introduit déjà un vague à l’âme propre à l’insatisfaction des humains que nous sommes, ici le moment mélancolique où  l’été flamboyant le cède au retour au calme automnal, une sensation que déclinera aussi Bécaud. 


Darry_Cowl, années 50 Studio_Harcourt Domaine public


Louis_de_funes_1978_ws_1-zoom the Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported Author Rolf Gebhardt

Retour sur 1957, Saint-Trop avec le populaire Darry Cowl (1925-2006) pédalant vers Nice sur son triporteur (3) ; dans une même teneur, damant le pion aux yachts à quai des milliardaires, ce sont les
sympathiques gendarmes d’une longue série : Louis de Funès (1914-1983), Michel Galabru (1922-2016), Jean Lefèbvre (1919-2004), Christian Marin (1929-2012), Guy Grosso (1933-2001), Michel Modo (1937-2008), Claude Gensac (1927-2016) la femme à Cruchot. ne restent, hors la pellicule, que France Rumilly (1939), la sœur à la 2cv en accéléré, Geneviève Grad (1944) la fille à Cruchot, Maurice Risch (1944), Patrick Préjean (1944) puisque, entre le premier film en 1964 et le sixième en 1982, il a bien fallu embaucher de nouveaux gendarmes...  

Grace-Kelly-Rainier-1960-Rome Domaine public Author Pertti Jenytin Lehtikuva

Felipe_VI_2015_(cropped) the Creative Commons Attribution 2.0 Generic Author World Travel & Tourism Council

Célébrité des célébrités, plus princesse que Sissi, Grace de Monaco (1929-1982) de l’histoire d’amour... et de procréation (elle dut se soumettre à des tests de fertilité) de la dynastie Grimaldi. Tous les ingrédients “ Images du Monde ”, plutôt “ Paris Match ” dirigé alors par un Gaston Bonheur (1913-1980) aux “ R ” roulés bien de la vallée de l’Aude, y sont : l’inclination vers l’Amérique, les milliardaires, la jet-set, les yachts, le bling-bling, les impôts, la tutelle française en sourdine, la robe mendelssohnique de mariage, la mode et le luxe, autant de symptômes d’un emballement aussi addictif qu’incontrôlable, dans les chaumières, pour le conte de fée vrai tel qu’il fulmine toujours à l’égard d’un Charles III d’Angleterre (1948) à deux milliards ou d’un Philippe VI d’Espagne (1968) à deux millions seulement de fortune... Sur Grace Kelly, bien sûr que son passé de “ croqueuse d’hommes ” est aussi tu que le penchant de Rainier III (1923-2005) pour les belles actrices et le pognon... la dot de deux millions ayant quand même complètement sidéré le beau-père Kelly à propos d’un projet au moins doublement profitable à l’héritier du Rocher alors que l’actrice devait mettre fin à une belle carrière, pour devenir ventre, à 27 ans à peine... 

(1) Une scène de cunnilingus a été censurée et enlevée du film de Roger Vadim « Et Dieu... créa la femme » 1956.

 (2) En 1996, Brigitte Bardot aurait évoqué une liaison avec Gilbert.

 (3) Formidable, le cinéma au village, par contre BB à l’affiche, je ne pense pas l’avoir vue à la vitrine de nos cafés... 


RIEN à dire sur la PROVENCE azuréenne...

« ...En été mon pays à moi
En été c'est n'importe quoi... » 
C’est en Septembre (1978), Gilbert Bécaud (1929-2001).

Bon, déjà deux mots pour redire pourquoi cette visite du Midi ne se poursuit pas sur la Sainte-Baume, les Maures et l’Esterel. Entre les encombrements de la Côte, le rosé surfait, la concentration de célébrités, le trop-plein de publicité pour cette “ Côôôte ”, la “ trahison ” d’un Charles Trénet des “ golfes clairs ” (aussitôt pardonné tant on l’adore !), 

Antibes / Voyage scolaire / 1977
Dépaysement garanti pour les enfants de Givors (Rhône) !

...la mienne de trahison, accompagnateur d’un voyage scolaire, mes petits laissés en HLM, dans les pauvres bras d’une épouse elle aussi, abandonnée dans une vie sans folies (1977), le pathétique des camaïeux bleus d’une céramique  de Vallauris (1986-1987 ?), illusion d’une “ réussite ”, à peine désir d'une satisfaction, surtout pas pour atteindre des sommets, un mieux de toute façon parti ailleurs... Finalement, sans parler de ce panettone pour touristes, farci de vers de Ventimille (voilà ce qu’il en est de vouloir dépenser ses dernières lires avant la frontière... au moins un avantage de l’€), parce qu’ils se sont occupés de nous, de l’aménagement du Languedoc-Roussillon pour cause de saturation estivale entre Toulon et Menton, dans le but d'arrêter le flot vers l’Espagne, enfin pas pour nos beaux yeux, pauvres Languedociens et Catalans que nous sommes, dernières roues de la charrette ! Enfin, faut vous faire un dessin ? trop beau pour être honnête, devrais-je dire pour couper court, dans un pic d’énervement assez comediante, de mauvaise conscience, peut-être pointe de jalousie, sûrement parce que tout cela implique trop, personnellement, à en perdre le détachement extérieur, que cela s'emmêle à la sérénité à aimer, pour ces périodes d’amour vain, où on aime, mais mal, à croire alors que nos marques d’amour en surface se suffisent à elles-mêmes... 

SG2 Renault 1987

SG2 Renault 1987. 

Enfin, ces encombrements ne nous ont pas empêchés de descendre dans Monaco avec un SG2 Renault (1), populo, bleu ouvrier, autrement plus vaillant et altruiste, de ses trois litres de cylindrée (1987, celui des camaïeux bleus à Vallauris !), quitte à faire gitou, que ces bagnoles de l’égoïsme, d’un paraître cachant mal une vacuité pleine de fric. Et encore, dormir dans une rue de Menton (1999, sans savoir que la ville était et doit toujours être interdite aux camping-cars... encore ce paraître dans son penchant à bannir, à ostraciser, à aiguiller sur le côté pour ne surtout pas se mélanger). Pour le rosé ? question de mode moutonnière, question de goût, si on préfère le blanc qui, dans la lumière, chante mieux la vie encore avec des moules (attention au diabète) comme il la chantait avec des clovisses... restent les huîtres, consolons-nous. Et avant tout, le rouge, rubis, plus pénombre de cave, plus passeur d’intimité, de faille intérieure, de profondeur, de battement de sang, de pulsion vitale irrépressible... 

(1) Qu’est-ce que je l’aime encore cet engin ! Trois litres de cylindrée ! Son moteur continue de me parler, alors qu’un V6 ou V12 étranger de bagnole prétentieuse, bof, ça me laisse froid...