Lors de la dernière guerre, la nourriture reste le premier souci. Article lié à https://dedieujeanfrancois.blogspot.com/2020/11/monsieur-petiot-non-pas-le-terrible.html
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Helianthus tuberosus fleur de topinambour wikimedia commons Author AnRo0002
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Combien
à Fleury eurent recours à ce secours dans l'échange ? Dans quelle
mesure l'entretien d'un potager, ou d'une surface nouvellement dédiée,
participait à l'approvisionnement ? Topinambour dont le goût rappelle
l'artichaut qui pousse tout seul et se récolte de l'hiver au début du
printemps, plein de bonnes choses ? Rutabaga, le "chou-navet" se
conservant tout l'hiver, si décrié car consommé en période de crise même
en dessert, jusqu'à l’écœurement ? Chez mon grand-père ils ont
certainement cultivé : l'anecdote du beurre confisqué se passant en
1943, depuis 1940 et trois années de guerre et d'occupation, il a bien
fallu qu'ils subsistent et résistent. Mon père a eu évoqué et peut-être
écrit qu'ils ont eu semé des lentilles qui venaient bien à la vigne du
Cercle, dans la cuvette de l'étang asséché de Fleury.
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Topinambours wikimedia commons Author Kou07kou | | |
La France vaincue qui peine et échoue à nourrir sa population encourage le retour à l'esprit paysan, et aux semelles en bois puisque 88 % des cuirs était envoyés en Allemagne. Avec les potagers familiaux ou autres jardins ouvriers, l'apport ne compensait pourtant pas ce que le commerce ne fournissait plus. Aussi la propagande promouvait-elle la frugalité ! Il est vrai que de 1940 à 1944, le quart du blé, de l'avoine, de la viande partait en Allemagne. La pénurie provoque la multiplication par quatre des prix de l'alimentation.
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rutabaga wikimedia commons domaine public |
Ce qui est introuvable s'achète au marché NOIR clandestin, illégal. Les marchandises sont détournées du marché officiel. La pénurie fait augmenter les prix jusqu'à dix fois la norme.
Ce que les Allemands achètent participe d'un marché BRUN particulièrement intéressant pour l'occupant qui a surévalué d'un coup le reichmark de 11 à 20 francs français, tout se trouvant alors presque deux fois moins cher pour eux (1,81 fois) !
Avec Adrien Petiot, le correspondant de Chaulet par Sainte-Feyre, l'échange contre du vin a tout d'un marché GRIS toléré dans la limite de cinquante kilos. La valeur des produits est plus élevée que pour le marché officiel mais moindre par rapport au marché noir (1).
Même chose pour le marché ROSE sauf que les colis venant de la campagne sont envoyés par la famille, les cousins.
Certains historiens relèvent que c'est une revanche pour le monde rural
alors que les progrès du Front Populaire ont surtout profité aux
citadins et ouvriers, les congés payés notamment. Ainsi le paysan n'a
pas de problème de pain et de beurre... Les départements agricoles
voient les naissances l'emporter sur les décès.
(1) actuellement il existe un marché GRIS transfrontalier par exemple entre l'Espagne ou l'Andorre où le coût de la vie est moindre, et la France (alcools, tabac...). Dans les années 60-70, la ménagère de Fleury rapportait du beurre par kilos à l'occasion d'une excursion d'une journée en car pour Le Perthus ou le Pas de la Case...
Sources et compléments de lecture et d'information :
https://clio-cr.clionautes.org/les-jours-sans-1939-1949-alimentation-et-penurie-en-temps-de-guerre.html
http://www.histoire-en-questions.fr/vichy%20et%20occupation/restrictions%20rationnements/paysan.html
https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1985_num_92_1_3182
http://www.loubatieres.fr/?p=4271