mardi 16 janvier 2018

NADAL D’ARIEJO III / Clovis Roques, un conte en occitan (suite)

Un article du Midi-Libre datant de 2022 jours, am aco sios pla avansat… mais ils ont de ces idées sur internet ! Donc a visto de nas voilà un peu moins de six ans, le journal fait écho à la ville de Clermont-l’Hérault qui honore Clovis Roques (1876-1958), ancien habitant de la  rue des Calquières où il s'installa en 1919.


Clovis Roques, né le 4 septembre 1876 à Salles d’Aude, étudia les beaux-arts à Toulouse. Lieutenant dans le génie en 1914 – 1918, il participa aussi à la Campagne de France (1939 – 1940). Il est à l’origine de la création de la Forêt des Félibres en hommage aux hommes de lettres du Sud morts pour la France durant la Grande Guerre.

En 1919, il se fixe à Clermont-l’Hérault où il est peintre-vitrier. On lui doit les fresques malheureusement disparues de l’ancien Théâtre Municipal (il reste de belles peintures murales chez les particuliers).


Majoral des Félibres, il pratiquait et écrivait en languedocien avec beaucoup de naturel. Il nous a laissé « Lo que cercaba lo bonur », « Nadal d’Ariéjo » ainsi qu’une ode à Mistral. Très actif, il créa l’Escola Peyrottas en 1928, ce qui permit de réunir les Félibres à l’occasion des fêtes de la Sainte Estelle en 1935 et 1952. On lui doit aussi la création du Syndicat d’Initiatives.


Reconnaissante (1), sa petite ville a posé une stèle avec, sculpté, son portrait dans le bronze.


« E se jautet de ce que brilha. Aimet Clermount é sa familha. »

« Il se moquait de ce qui brille. Il aimait Clermont et sa famille.



(1) Est-il passé par l’Ariège avant la guerre ?

(2) il semblerait que ce ne soit plus le cas : rien à propos de Clovis Roques sur le site de la mairie ou encore sur wikipedia 


vendredi 12 janvier 2018

LE CINEMA (fin) / mon village en Languedoc...



Le dessin animé entretient les ardeurs et malheur si à la place, ils passent un documentaire aussitôt hué, conspué parce que trop cérébral, intellectuel ! Par contre, Félix le chat, Mickey, Donald, Pluto, Dingo, Duffy Duck, Tom et Jerry, Bugs Bunny, le petit pic-vert, Droopy déjà cité, Bip-Bip et le coyote, et Speedy Gonzalès sont des copains depuis toujours ! 
 

Le genre de film aussi est familier : les péplums,  les westerns, les opérettes avec Mariano, Dassary, Bourvil, les films de guerre, les épopées de cape et d’épée avec Jean Marais, le cinéma français plus psychologique que d’action  n’étant pas de nos âges. 
 
 Après Cartouche (Ah Belmondo !), dont j’ai raté et le tournage à Pézenas pour cause de vacances scolaires (été 1961) et la dernière rediffusion d’arte, le Capitan était au programme. Quand pour diverses raisons et surtout parce qu’on veut garder ce que l’enfance a de merveilleux, après avoir  hésité tant la crainte d’en ressortir déçu et triste est latente, on regarde pourtant un vieux film, quel plaisir de constater que le réalisme obligé du monde des grands n’a pas entamé la magie des jeunes années ! 
 
Même si bon nombre d’acteurs ne sont plus, la vie l’emporte, les montrant beaux et jeunes, dans un sentiment qui se renforce lorsque l’Internet livre un nom absent pour un visage pourtant si connu. Je veux parler de Guy Delorme (1929 – 2005), ce grand second rôle jouant toujours les méchants, œil vif et barbe pointue, si énergique l’épée en main. Et le nain Piéral (1923 – 2003), et Marcel Pérès (1898 -1974) l’aubergiste attitré, et Paul Préboist (1927 – 1997) en voleur à la tire « coupe-bourse » ! Et Jean Marais (1913 – 1998) en François de Crémazingues de Capestang ! Et Bourvil (1917 – 1970) et la belle italienne de service Elsa Martinelli (1935 – 2017)…
Il nous reste Pierrette Bruno (1928) et Dominique Paturel (1931), « non crédité » pour son apparition dans ce film. Demeure surtout ce pan de la vie au village, bien délitée avec nos localités devenues dortoirs parce que les terrains, les maisons y sont plus abordables. Aujourd’hui la mondialisation déborde jusque dans nos campagnes sans demander la permission ; dans le monde d’alors c’est le village qui s’ouvrait au monde notamment grâce au cinéma. 

Et nos acteurs alors, nos compatriotes ? Le patron, monsieur Balayé, appelé Droopy une fois par la bande du fond, ce qui nous fit bien rire, l'obscurité aidant. Il me faudrait évoquer madame Calavera qui, à l’entracte proposait ses cacahuètes (on disait alors « pistaches ») et des réglisses roulées… Je ne savais pas alors qu'elle vivait avec monsieur Pantazi, de nationalité russe bien que moldave, ancien légionnaire. Il me faudrait citer aussi l’Amicale Laïque, présidée par Louis Robert, le cousin directeur d’école, qui présentait des films le mercredi soir (pas classe alors le jeudi !). Inoubliable « L’Auberge Rouge » avec Fernandel en moine et les congères dues à la Burle d’Ardèche ! Le « Comte de Monte-Cristo » aussi, en deux parties ! Me revient en mémoire pour nous qui n’avions pas comme en ville, le passage de « Connaissance du monde », le film du père Barthe, missionnaire chez les Papous anthropophages, avec cette fleur géante qui sent la viande pourrie dont on croyait avoir retenu le nom de là-bas « tsiriparapara » (Rafflesia arnoldii)… 


Et dire que je n’ai rien dit de Charlot, des Marx Brothers, de Max Linder, de Laurel et Hardy, des   débuts de Louis de Funès, le braconnier Blaireau dans « Ni vu ni connu », de tout ce qui est oublié d’un passé pour le moins formidable qui voyait venir à nous des films dont certains de première catégorie…