Les
mots tant occitans qu’ibériques voisinent et se ressemblent. Latins, voisins,
cousins, les Européens du Sud ont entretenu et perpétué les échanges, souvent
la force de travail contre une rémunération, un différentiel de niveau de vie
jouant, aggravé parfois par les crises économiques et les intransigeances
politiques. Ainsi notre arc méditerranéen, surtout pour ce qui ressort de
l’agriculture, a vu arriver, de Menton à Banyuls, sur un gros siècle
d’Histoire, des Italiens et des Espagnols. L’injuste inégalité sociétale et la
prise de pouvoir par des régimes autoritaires et fascistes de Mussolini et de
Franco, ont poussé les plus exploités, les plus pauvres, à migrer. Parmi ces
migrants d’abord saisonniers, certains se sont installés à terme ; un
mouvement toujours d’actualité, bien que plus modeste.
A
Fleury, on les remarquait surtout pour l’animation aussi entraînante
qu’exotique qu’ils apportaient aux vendanges. Le reste de l’année, au
contraire, la colonie espagnole restait des plus discrètes, solidaire pour
résister aux jalousies, aux pulsions xénophobes confortées par une minorité
d’imbéciles malheureusement plus voyants et audibles qu’une majorité ouverte
mais silencieuse, elle.
« Espagnol
de merde ! », « travailler comme un Espagnol » ! J’avais
moins de quinze ans… pas besoin de demander, de me référer à qui, à quoi que ce
soit pour être vraiment choqué par ces invectives à l’emporte-pièce et sans
fondement ! Comparaison n’est pas raison dit-on mais force est de faire un
parallèle entre ces mouvements européens et les migrations actuelles,
extérieures à l’Europe, sous-tendues par une religion d’essence aussi
hégémonique qu’agressive. Le roi Hassan II ne disait-il pas que contrairement à
un Européen un Marocain ne deviendrait jamais français ?
A
Béziers la place d’Espagne ne l’est plus que de nom et c’est plus flagrant
encore si on évoque l’historique de la colonie espagnole de la ville, celle qui
fait la meilleure paella de la feria.
Luis Iglesias Zoldan, son président, rappelle
que tout fut loin d’être rose :
« Les Espagnols
venus pour travailler dans les vignes fin XIXème ont mis 31 ans avant
d’avoir le droit d’être soignés dans les hôpitaux publics : au départ la
colonie espagnole leur servait de mutuelle…/… les vendangeurs qui arrivaient
par wagons dans les années 60 étaient exploités dans des conditions indécentes… » mais que finalement en restant espagnols de cœur, sans renier leur origine, leur
sensibilité identitaire, ils sont toujours allés vers un multiculturalisme d’intégration
solidaire et fraternel…
Comment ne pas évoquer encore, complètement antagoniste, la menace de
dhimmitude que fait peser l'intégrisme inhérent aux métastases
islamiques !