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mardi 18 juillet 2023

SÈTE 19. Brassens (fin).

Brassens_TNP_1966 Domaine Public Photo retouchée BnF à l'origine de Roger Pic (1920-2001).

Georges_Brassens_TNP_1966 Domaine public Auteur Roger Pic (1920-2001).

Brassens, souvent en trompe la mort (encore avec ce titre de novembre 1976 où il reprend « c’est pas demain la veille, bon Dieu, de mes adieux... », à quelques mois de savoir qu’il a ce cancer), chantant la présence de la camarde mais qui sut si bien en faire une compagne familière afin de nous la faire accepter sans provoquer de notre part une fuite affolée de toute façon vaine (elle nous l’a quand même pris en lui ôtant la guitare des mains, à soixante ans à peine !), nous dresse, avec sa fausse supplique, un des plus tendres tableaux qui soit sur le plaisir de la vie. Une chanson de tous les symboles : sept minutes dix-neuf de durée, en dehors des standards diffusables, il n’en a rien à faire, il fait salle comble tant en France qu’à l’étranger ! Brassens toujours à mettre en avant la liberté, sa liberté. Quoi qu’il en soit, sa chanson sur la mort est pleine de vie, d’une vie qui est là, elle, alors passez-moi les projections sur celle qui serait ailleurs, au-delà, avec les « derniers qui seraient les premiers »...

Entre la ville et la corniche, nous avons peut-être parcouru les deux tiers du tour du mont Saint-Clair. Maintenant côté Thau, remontons en suivant la traversée de la ville pour les pressés, le chemin de fer aussi, sans la corniche, les abords du cimetière de Valéry, le port, la ville des canaux et des ponts. Un cimetière relativement moins marin que celui de « la mer toujours recommencée » penche, regarde pourtant vers le bleu de l’étang. C’est ici, dans le cimetière Le Py, dit " le cimetière des pauvres ", que repose Georges Brassens, pas tout à fait dans son caveau de famille plein comme un œuf où reposent sa mère (1887-1962), son père (1881-1965). Il est avec sa sœur, de neuf ans son aînée, si complice (elle lui signait les bulletins scolaires en cachette des parents...), là où Joha Heiman (1911-1999), « Püpchen », la compagne à qui jamais il ne demanda la main, l’a rejoint. Il y a une croix sur la tombe. Et alors ? Une croyance empêcherait -elle l’esprit critique et la liberté de ton ?

J’essaie de ne pas bafouiller cette marche macabre si prenante et pimpante sauf que je suis le premier à me laisser prendre, à en rester presque estabouzi, pantois, déconfit... arroseur arrosé.   

Georges_Brassens_photo de 1978 prise par Bruno Tosi Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported