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samedi 20 avril 2019

L’AQUEDUC SOUTERRAIN DE FLEURY (4ème partie) / Fleury d'Aude en Languedoc.

Long de 1000 mètres a quicon proche, à quelque chose près, le tunnel évacue l’eau de l’étang. De l’entrée à la sortie, le dénivelé est de quatre mètres (entre 30 et 26 mètres d‘altitude). Contrairement à la direction générale, son parcours est plus sinueux. Le creusement s’est fait par tronçons raccordés depuis des puits verticaux au nombre de 20, inégalement répartis et paradoxalement moins nombreux au passage difficile : les plus profonds (11,5 m.) se trouvant dans le contournement du moulin, au lieu-dit “ Les Traoucats ”. 

Le Chemin des Arbres Blancs / Vue prise en direction du village / un regard en béton d'un des puits de l'aqueduc est reconnaissable au bord du chemin, à droite.
 
Ce même regard, vue prise vers le sud.


Au pied sud du moulin. A l'arrière-plan, le chemin dit "de Vinassan" avec l'entonnoir nécessaire au déblaiement de l'éboulement des années 1830. 

C’est la partie la plus délicate. Les Chroniques Pérignanaises relèvent que pour libérer le passage, suite à un éboulement causé par un trop fort débit, on dut creuser un entonnoir afin d’accéder à la partie bouchée (Conseil municipal de 1836).

En 2012, un article du Midi-Libre informe que la municipalité a confié la gestion du souterrain au Syndicat Mixte du Delta de l’Aude, l’entretien des fossés en amont et de l’aqueduc ne pouvant plus être assuré par l’association des propriétaires riverains. Une inspection de l’ouvrage a permis de dresser un état des lieux. Suite à la visite menée par trois courageux dont un hydrogéologue et un ingénieur, le constat est rassurant. Si le secteur des Traoucats (Troucats sur la carte IGN) doit être consolidé, la sédimentation qui a jointé et cimenté le conduit a joué ce rôle.
Concernant la construction à l’origine ou les réfections ultérieures, l’article précise que la „partie qui date du XIIIè siècle est en bon état“ et la plus récente „en très bon état“. Néanmoins des racines sont à éliminer et des puits et accès doivent être sécurisés.     

 https://www.midilibre.fr/2012/04/03/l-aqueduc-souterrain-de-fleury-est-il-en-bon-etat,480816.php

Sur le site de la mairie de Fleury on peut lire : Il faudra en effet attendre l’occupation romaine, dont témoignent l’immense aqueduc souterrain qui fournissait le village en eau potable (c’est la fontaine du Bouquet qui est évoquée, des escaliers permettaient d’y accéder encore à la fin des années 50, après le passage sous l’Avenue de Salles, le ruisseau se retrouvait à l’air libre, à partir de là. Mais à partir de quand a-t-il reçu les effluents de la Cave Coopérative, certes sains, puisque nous y cherchions les gros lombrics comme appâts, mais incompatibles avec une source d’eau potable ?). Au milieu d’indications historiques par ailleurs très intéressantes, de la part du rédacteur, le conditionnel “ témoignerait ”, eût été préférable.

http://www.communefleury.fr/decouvrir/un-peu-d%E2%80%99histoire/de-la-prehistoire-la-rome-antique

Visiblement tout n’est pas encore dit sur l’aqueduc souterrain de Fleury !

* Les Traoucats (les terrains troués) liés au volcanisme dans les on-dit du village, à rapprocher des apports plus scientifiques  :

« Lous veses lous Traoucats ? », « Tu les vois les Traoucats ? » disait l’oncle Noé à tante Céline alors que depuis la maison de mon père on ne peut que deviner l’endroit à droite du moulin. Le promeneur peut y remarquer un trou d’importance, en entonnoir, laissé en friche. Certains ont parlé de bombe, d’autres d’une bouche de volcan. L’oncle, lui, y faisait des trouvailles étonnantes (j'ai entendu parler d'une horloge qu'il sut remettre en état), le trou servant de destination à des escoubilles variées, moins volumineuses que nos encombrants et déchets d’aujourd’hui. 


L'aqueduc souterrain passe sous cette vigne aux abords du village, derrière l'Horte.

Après le puits n°20 qui s’ouvre dans une maison de l’avenue de Salles, l’aqueduc souterrain débouchait, nous l'avons dit, au niveau de la source du Bouquet, accessible par un escalier et offrant une eau appréciée. De nos jours, il faut rejoindre l’autre entrée discrète du jardin public, côté Salle des Fêtes, et chut, au fond d‘un regard fermé par une grille... “ L’entendez-vous, l’entendez-vous... ”, le gentil ruisseau dans son tunnel, cette eau qui nous vient des garrigues de la Clape et de ces terres gagnées sur ce qui fut un lac poissonneux ?

Et même s’il est utile de nuancer un historique trop monolithique car toujours écrit sans nuances aucunes par les dominants, libéré des contingences historiques (qui doivent donner à réfléchir et surtout pas à asséner des certitudes par essence doctrinaires), plutôt que d’ignorer, il est bon, en regardant le moulin, de savoir que dessous passe l’aqueduc souterrain de Fleury : une jolie histoire à raconter aux enfants après avoir tendu l’oreille, au fond du jardin public, sur  le babil mystérieux de l’eau qui court sous terre... Pour les pesticides et glyphosates, nous leur dirons une autre fois... plutôt que de gâcher une jolie histoire par des préoccupations inquiétantes      

PS : des photos manquent dans la rédaction de ces articles. Si quelqu'un veut bien mener une expédition au bout du monde pour des clichés sur le ruisseau du Bouquet, des garrigues de la Clape à la plaine de l'Aude... Avis aux explorateurs qui ne rêvent pas systématiquement de Grand Nord ou d'Amazonie...