dimanche 30 octobre 2022

COMME UN OISEAU SUR LA BRANCHE... au-dessus de l'eau

 Non, ne fermez pas mon livre (car ce doit devenir un livre !) pour le poser plus loin, ces deux pages passées, je ne vous imposerai plus ma petite personne et ce que je dis du passé est plein de vie, j’ai encore envie de raconter, gai comme un passereau sur la branche alors que notre présent voit nos oiseaux disparaître. Qui donc, malgré une indispensable foi en l’avenir, peut croire en un ciel sans nuages, un comble à l’heure des bouleversements climatiques, les lendemains ne pouvant que déchanter parce que plus de la moitié de la vie animale a disparu depuis les années 70 et que le mouvement s’est accéléré ces dernières décennies ?  

S’ils doivent nous enchanter, que ce soit en prolongement des acquis antérieurs, d’un passé dont il est dangereux voire mortel de vouloir se passer.

C’est dans cet esprit constructif que je veux dire, ne serait-ce qu’à mes fils qui un jour prendront le temps de lire, du moins de feuilleter, j’espère, les bavardages de leur père, que nos traces peuvent être plus qu’un sillage sur la mer (A. Machado). Oui mes garçons bien aimés, partis sur le chemin de la vie, et le dernier qui partira puisque des sources d’amour coulent plus fort, plus loin, une fois l’âge adulte atteint alors qu’ici celles des parents se font ténues au point qu’on les entend à peine ("Puisque tu pars" J.J. Goldman). 


De l'eau toute l'année, ne serait-ce qu'un filet hors la saison des pluies. Ici en aval d'un défilé rocheux où une retenue serait possible... Pas de nom, peut-être chez les locaux, pour ce ruisseau descendu du Pengoua Bolé (env. 250 m. seulement)
 

« L’entendez-vous, l’entendez-vous, le menu flot sur les cailloux ? »

 C’est bien qu’Émile Verhaeren ait évoqué le petit ruisseau, l’eau est si importante sous toutes les latitudes. Importants aussi tous les lieux de vie de notre espèce. Ces vers, j’aime me souvenir que le « petit » les récitait à Mayotte. Oh même grandi je suis sûr qu’il les redirait, qu’il n’a pas oublié (il vient de faire 16 ans et passera son bac en juin 2023). 

A Dobriv (district de Rokycany : République Tchèque, statue de Jean Népomucène avant le pont dit 'des Suédois" (XVIIe s.) sur le Padrtského potoka (potok signifie ruisseau) ou carrément la Klabava, sous-affluent de la Vltava par la Berounka 

la Klabava à Dobriv depuis le pont dit "des Suédois"

De jolis ruisseaux déjà rivières coulent aussi en Tchéquie, le pays des grands-parents du côté de ma mère. 

La rivière Saint-jean à Cambuston (St-André, La Réunion)

De même à La Réunion, pour y avoir travaillé, je crois pouvoir soupeser ce que les rivières qui descendent des reliefs volcaniques peuvent exprimer des gens si dépendants de la géographie propre aux  lieux de vie. 

Ruisseau du Bouquet au pont des pastres (Fleury d'Aude) (lire la série sue le dernier affluent). 

Alors si ici je reste attaché à un autre petit ruisseau, improbable lui (il faut un souterrain pour qu’il puisse passer entre deux collines, ce cours d’eau est une création des hommes), celui du Bouquet, au village qui nous vit naître, mon père et moi et presque mon grand-père, Fleury-d’Aude, c’est qu’on peut mieux parler de ce qu’on connaît...  

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