Mardi 27 septembre 1994 : « …
Les vendanges battaient encore leur plein dans le Minervois héraultais et nous
avons vu d’assez nombreuses « colles », ce qui nous changeait des
machines froides et rébarbatives de notre « pays bas »…
Mardi 24 septembre 1996 : « …
Depuis ton départ, le temps a pris une allure automnale dès avant l’arrivée
officielle de la nouvelle saison, les matins se sont révélés plus frileux (11
ou 12 degrés à peine) et la pluie s’est mise de la partie pour contrarier des
vendanges qui n’ont plus le charme ni l’ambiance d’antan et font circuler dans
nos rues ces monstres modernes que constituent ces énormes machines obligées
quand même de s’arrêter si les propriétaires ne voulaient pas ajouter trop d’eau
dans les bennes, à cause des secousses imprimées aux ceps. Avec le cers
salvateur et un timide soleil retrouvé, les travaux ont repris, même s’ils
passent pratiquement inaperçus. La récolte est faible en degré et ne va sans
doute pas constituer un fameux millésime… Et les vendanges d’autrefois défilent
dans ma tête, avec leurs couleurs et leurs bruits, la théorie des chariots se
dirigeant vers les vignes à l’allure de nos anciens chevaux de trait,
percherons, bretons, ardennais, voire ariégeois ; leurs travaux pénibles
aussi, surtout les premiers jours où il fallait s’habituer àvoir les autres
libres dès l’arrivée au village, alors que les tout petits exploitants que nous
étions devaient achever leur journée de labeur à la lueur vacillante de la
bougie, les jours devenant plus courts et les comportes devant impérativement
être vidées dans les foudres. Avec cela, papé Jean commençait parfois sa longue
journée àquatre heures du matin, pour profiter un peu de la pression de l’eau
qui permettait de laver les cuves. Et chaque jour il fallait bien étriller Lay,
et lui permettre de manger avant le départ…
18
heures. Nous sommes allés cet après-midi à Bouisset et avons constaté avec
plaisir que quelques « colles » de vendangeurs se trouvaient dans les
vignes, bien entendu avec des tracteurs et la hotte, mais sur la droite de la
route en allant vers les Cabanes un garçon chargeait sa remorque avec des
comportes de bois, chose rarissime de nos jours. Malgré le vent, et sans doute
grâce à lui, le soleil était de la partie, ce qui ne gâtait rien… »
Correspondance / François Dedieu.
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