mercredi 5 octobre 2022

Encore sur l'article d'Hérodote "Mayotte française par accident".

 Certes, par accident comme pour tout ce qui advient sur Terre... ici parce que le sultan malgache à la tête de l'île était d'abord parti la vendre aux Anglais vainqueurs de Napoléon mais qui, depuis Maurice, n'en ont pas voulu. Entre parenthèses, La Réunion n'est-elle pas française par accident pour n'avoir pas été mentionnée dans ce qu'ils nous otaient en tant que prises de guerre ? 

Ici, comme pour l'article du pilote de Transall des années 70, un avis contre un article "méprisant et paternaliste", ce qui, contre une gauche vent debout contre la colonisation, ne manque pas de piquant ! 

D'une nommée BC... si, si, c'est une femme...   

Bonjour,

Je suis toujours surprise par l’obsession du colonialisme et le francocentrise (ou euroapéanocentrisme) des articles ou des informations sur les régions d'Afrique ou de l'océan indien. Je lis volontiers Herodote.net aussi parce qu'il ne tombe pas souvent dans ce travers. Ici vous ne l'avez vraiment pas évité. Présenter les choix des Mahorais uniquement en fonction des décisions étatiques françaises est assez méprisant. S'ils ont fait le choix de la France, c'est en connaissance de cause notamment vis-à-vis de l'histoire difficile avec les Comores lié à l’esclavage. Si leur identité était vraiment comorienne, la population n'aurait tout simplement pas hésité. Les Mahorais ont fait un choix conscient entre plusieurs destins possibles et celui de rester avec la France était plus avantageux que celui des Comores. Est-ce si difficile de leur reconnaître cette intelligence? Je ne connais pas Mayotte mais ce que j'en perçois est simplement que l'histoire leur a donné raison puisque ce sont maintenant les Comoriens qui se précipitent chez eux. Si j'ai bien compris, plus personne ne réclame le rattachement aux Comores. La résolution des Nations Unies est donc lettre morte. Il est temps de sortir des raisonnements colonialistes ou postcolonialistes si souvent victimaires et donc méprisant et paternalistes pour les populations locales concernées.

Bien à vous 

MAYOTTE années 70...

 Ecrit par Jean-Pierre (son nom n'est pas dévoilé). Merci à ce contributeur en commentaire à un article d'Hérodote sur Mayotte.  

J'ai été pendant 2 ans de 75 à 77 à La Réunion. J'étais à cette époque pilote de Transall dans l'Armée de l'Air basé à St Denis et nous avons vécu les événements de Mayotte et de l'indépendance des Comores en direct.


Giscard avait décidé de donner l’indépendance à tout l’archipel et lorsque Mayotte a dit non, ce fut un véritable séisme au palais et du jamais vu dans les annales. Comment peut-on refuser d’être indépendant ?


Je peux confirmer que le seul argument avancé pour ce refus et que j’ai pu constater sur place en discutant avec la population, c’est que depuis la nuit des temps les mahorais constituaient une réserve inépuisable d’esclaves des 3 autres iles et en particulier de la Grande Comores. En cas d’indépendance de Mayotte ils ne se seraient pas privés de cette aubaine. 

C-160_Transall_3 wikimedia commons Auteur Dsgn

Aéroport_de_Pamandzi_depuis_la_Vigie wikimedia commons Auteur mwanasimba de La Réunion

L’armée de l’Air et ses Transall a assuré pendant plusieurs années le soutien logistique de l’ile à partir de la Réunion. C’était à l’époque un petit paradis. J’ai dû y aller une bonne cinquantaine de fois en 2 ans et la particularité du trajet aérien était qu’il fallait contourner Madagascar, car nous n’avions plus le survol de l’ile (en raison des ruptures des relations diplomatiques). J’y ai même essuyé un cyclone en 77 et sauvé le Transall d’une destruction certaine.


Les Iles éparses étaient aussi des destinations fréquentes et grâce à elles la France dispose d’un espace maritime considérable dans l’océan indien. 


Pour la petite histoire, en 2014 ou 2015, Hollande a voulu brader Tromelin aux mauriciens, pensant que ce confetti n’avait aucun intérêt pour nous. Heureusement on la arrêté à temps l’homme à la vespa.