mardi 17 décembre 2024

PROVENCE du RHÔNE (21) Mollégès, Eygalières, les Baux, des villages très prisés...

Château_et_Eglise_à_Mollégès 2008 under the Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported license. Author Vi..Cult...

Mollégès, encore un village au riche passé, référence faite aux Dames de Mollégès avec Sacristane des Porcellets (1), fondatrice, en 1208, de l'abbaye Sainte-Marie. Historique, le village, et aussi un cadre de vie apprécié : Jean Drucker (1941-2003), dirigeant de télévision, Guy Marchand (1937-2023) (2), personnalité artistique aux multiples facettes, y ont vécu. 

Plan_d'Orgon 1871 Paul Guigou (1834-1871) Domaine public.

À Plan d'Orgon, le hameau qui en population a dépassé Orgon, outre Daniel Pellegrin, raseteur cocarde d'or en 1970 et Benoît Molin, pâtissier connu (télévision, livres...) vit Francis, copain d'enfance et ex-chauffeur routier... 

Orgon avec un poète médecin, Antoine Pomme (1620) ainsi que les ancêtres d'Edmond Rostand mais ce sera seulement pour noter que le pont ferroviaire de 2009 sur la Durance (335 mètres, 9700 tonnes) est le plus long et le plus massif de France. 
Remplaçant parfois des bacs sur la Durance, seize ponts sont construits au XIXème, ce qui fit dire à Mistral : 

« As bèu, Durenço,                    Tu as beau, Durance,
Faire esfrai                                    Porter effroi 
Pèr me coupa la routo                Pour me couper la route,
Iéu, sus lou pont te passarai        Moi je te passerai sur le pont
E tu passo dessouto. »                Et toi passe dessous. 

Village_d'Eygalières_et_Alpilles 2022 under the Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license. Auteur Mathieu BROSSAIS

Eygalières, un village provençal typique, tranquille, loin des turbulences bien qu'ayant, pour ces raisons, causé un attrait certain pour nombre de célébrités : Brialy (1933-2007), Capuçon (1976-), Drucker (1942-) et Saval (1942-), Gaccio (1958-), Grant (1960-), Prost (1955-), Namias (1944-), Sabatier (1951-), Thibault (1927-2017), de Turckheim (1955-), y ont ou y ont eu une maison. Cette attraction ne date pas d'hier,  avec les peintres Mario Prassinos (1916-1985), Raymond Guerrier (1920-2002), Jacques Winsberg (1929-1999), les écrivains Fernand Mourret (1854-1938), Philippe Hériat (1898-1971), Charles Galtier (1913-2004) un premier Lubéron-Luberon en quelque sorte... 

Baux_de_Provence 2008 under the Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported license. Auteur Benh LIEU SONG

Un mot sur les Baux-de-Provence où Jean Reno (1948-) réside et participe à la vie municipale (3). Quelques dizaines d'habitants à l'année seulement habitent ce village classé parmi les plus beaux de France, alors que plus d'un million de personnes le visitent chaque année. Pour Noël, le village perpétue une tradition semi-millénaire avec une messe de minuit, une crèche vivante, un bélier attelé apportant un agneau nouveau-né et, pour les bergers qui se passent l'agneau, une adoration de l'enfant Jésus...  


   

(1) Les Porcellets (avec un cochon sur le blason !) formaient une riche famille consentant des prêts énormes, respectée jusqu'en Orient. Opposée à l'archevêque d'Arles désireux de liguer dans la croisade de l'Église contre les Albigeois, elle est liée à l'assassinat de Peire de Castelnau, légat du pape (1208)... 

(2) Acteur de cinéma, de télévision (Nestor Burma), musicien accompli (piano, saxo, clarinette), sportif, crooner (« La Passionata »  1965, « Moi je suis tango » 1975, « Destinée » 1982...). Après Lacoste (Lubéron) et Eygalières (Alpilles), il s'installe à Mollégès où il est inhumé.  

(3) Jean Broussolle (1920-1984), des Compagnons de la Chanson, y est enterré. 

 

vendredi 13 décembre 2024

PROVENCE du RHÔNE (20) Nostradamus, Marie Mauron, Charloun Rieu.

François qui s'enquiert si souvent de ce que dit « Lou Tresor dou Felibrige », le dictionnaire monumental de Frédéric Mistral, lui-même phare de notre vieille langue, à l'image des tours pour les marins, à distance les unes des autres sur la courbe du Golfe mais plus nombreuses qu'on ne croit à suivre la côte plus en détail, digère mal sa frustration si sa page dédiée au maître de Maillane reste étique. À chacun, finalement, d'approfondir ou non... François, se fourvoierait-il dans sa façon de revisiter cette Provence du Rhône, a fait sien le proverbe gitan « Ce n'est pas le but du voyage qui compte, c'est la route », une route qui conduit non loin, à Saint-Rémy-de-Provence. 

Saint_Remy_Les_Antiques 2006  under the Creative Commons Attribution 3.0 Unported license. Author Marc Ryckaert


Un mot sur le site riche des ruines romaines des Antiques et des vestiges archéologiques de la cité de Glanum, il y a tant à voir et à dire en suivant le Rhône. C'est toujours le cas avec, en prime, des vies remarquables. 

Nostradamus portrait Domaine public Source Croatian Wikipédia



La vie de Michel de Nostredame dit Nostradamus (1503-1566) demeure impactée par les pandémies de peste (1520 et vers 1535, il perd sa première femme et ses deux enfants certainement en raison de ce mal). En 1544, il étudie la peste à Marseille puis est appelé à Aix pour aider contre la contagion. Vers 1547, en prévention de la maladie, il met au point un médicament à base de plantes, non sans résultat ; on l'appelle là où le mal sévit. 
À partir de 1550, il publie ses premiers almanachs (calendriers, conseils de santé, de beauté, recettes de fruits confits, prévisions météorologiques, prédictions astrologiques). 
1555, publication de son « Traité des fardements et confitures » mais ce sont les « Prophéties » qui assurent sa célébrité. 
Alors ces prophéties ? Entre les termes souvent ambigus sinon énigmatiques de l'auteur, les coquilles des imprimeurs, les interprétations divergentes, l'inspiration de faits passés, les emprunts à des auteurs antérieurs, la voyance de Nostradamus prête à bien des interrogations. 

Marie_Mauron_lisant_en_son_verger_1970 under the Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported license. Author Zoé Binswanger Zürich

Plus proche de nous, plus les pieds sur terre tant l'amour de son pays demeure exclusif, Marie Mauron (1896-1986), née Roumanille, institutrice, bien que démissionnaire en 1941, d'un temps où on pouvait rester auprès des siens. Surnommée la « Colette provençale », à ses dires, elle n'aurait jamais pu vivre à Paris. Tous ses livres sont bilingues, français-provençal. Née et décédée à Saint-Rémy comme tous ses ascendants depuis que les registres existent (autour de 1600), du roman à la monographie en passant par la poésie, les contes et légendes, les biographies, les monographies, elle chante surtout sa Provence dans plus d'une centaine de ses œuvres, depuis le Rhône jusque dans les alpages de la transhumance. Majorale du Félibrige en 1969, ses derniers livres font montre d'un engagement souvent jusqu'à la révolte contre la synergie dangereuse des puissances d'argent, des investisseurs à tous crins, impliquant même l'État. 

« Mais quel péché véniel, dans le Midi, d’exagérer un peu pour l’amour du pays ! » Marie Mauron. 
 

Pour dire combien cette basse vallée du fleuve est féconde, un de ses livres de 1949 honore un compatriote, du Paradou, non loin de Fontvieille et à onze kilomètres à peine de chez elle par les Alpilles (392 m.), « Charloun Rieu » (1846-1924) , agriculteur toute sa vie dans les oliviers, poète conteur attendu pour ses chansons dans les villages qu'il parcourait à pied.  

Vincent_van_Gogh_-_Landscape_from_Saint-Rémy_-_Google_Art_Project 1889 Domaine public Collection Ny Carlsberg Glypotek