mardi 1 août 2023

L'ANGLAIS (fin)

Charles_de_Gaulle_au_micro_de_la_BBC Domaine Public. Auteur inconnu

Voilà ce que nous coûtent ces hommes dits providentiels... Seul De Gaulle fait exception, lui reprocherait-on le « je vous ai compris » sur la Guerre d’Algérie... mais pouvait-il en aller autrement avec une situation dont il héritait ?   

Faire la guerre à tout le monde ne peut que mener à la catastrophe et sur terre, les Anglais assurés de leur suprématie maritime, ont toujours bénéficié de coalitions contre la France révolutionnaire puis Napoléon, toujours isolés. L’Anglais, coupable d’une mise en coupe réglée du monde, tout comme le Français, l’Espagnol, le Portugais, le Néerlandais, l’Étasunien, dans une disposition naturelle à coloniser... Que dire d’Homo Sapiens dans son rapport à Néanderthal ? Et les Bantous, manière de répondre aux Africains si prompts à stigmatiser les colonialismes, ne sont-ils pas partis du Golfe de Guinée pour essaimer jusqu’en Afrique-du-Sud ? 

Winston_Churchill_at_a_conference_in_Quebec 1943 Domaine Public National Archives and records Administration

Reprocherait-on aux Anglais de ne pas avoir écouté Churchill, d’avoir ressenti, tout comme les Étasuniens au contraire une inclination pour Guillaume II puis Hitler, à cause d’un vieux sentiment anglo-saxon partagé, chapeau quand même ! Force est de le reconnaître et dans notre déveine complète, lorsque nous sommes alliés, c’est eux qu’il faut suivre pour que Chamberlain puisse faire passer les accords de Münich pour un succès... Perfide Albion ? Ou frustration de notre part nordique trop mâtinée de sudisme : les grands racistes fascisants comme Renan, Michelet, Méry, Céline, Derrida (cela remonte bien à la IIIe République)... regrettant d’être catalogués dans les Latins, ces pays méditerranéens abâtardis ?

Les rosbifs ? de Gaulle quelque peu ingrat bien que foncièrement réaliste, ne les voulait pas au sein de la CEE.

Au chapitre tourisme, plus rares qu’aujourd’hui et dans les années 50-60, que les Allemands, les Hollandais ou encore les Belges, ils emmenaient leur nourriture pour ne rien acheter, disait-on. Si nous avions les phares jaunes, eux les avaient orange ! Qui s’en souvient ? À présent ils se font discrets tout en occupant une part non négligeable de nos campagnes, dans les Corbières notamment... où d’Européens ils sont passés au statut d’étrangers, ce qui ne va pas sans difficultés...

Suite au Brexit, l’hôpital se moquant de la charité, on ricane sous cape de leurs difficultés... Les merdias voudraient nous persuader qu’ils ne sont plus rien, seulement des vassaux des Étasuniens... Et nous on a un président des déficits exponentiels, un « après moi le déluge » qui s’est autorisé parce qu’il a réussi à entraîner Van der Leyen en Chine, à prétendre que l’Europe n’a pas à faire de suivisme concernant Taiwan. Juste pour se faire mal voir... l’essentiel étant de favoriser le business en mettant de côté l’État policier chinois, la main-mise du parti, l’autoritarisme du premier dirigeant, la soumission des entrepreneurs libres néanmoins de s’enrichir... Notre roitelet n’en est pas à une gaffe près et comme il ne peut postuler pour un troisième mandat (quelle marionnette nouvelle les puissances d’argent vont-elles pouvoir promouvoir à sa place ?), alors que cela ne lui aurait pas déplu de faire un peu comme Poutine, c’est sûr qu’il va se placer pour un destin européen... ou attendre 2032... mais ce n’est qu’un point de vue alors qu’en partant de Sète, je me suis pris pour l’analyste politique que je ne suis pas... Un Sétois célèbre, Paul Valéry, était au fait de l’Histoire manipulée pour droguer les consciences, instiller de faux souvenirs, faire naître des folies de grandeurs et saluer d’un seul élan éthylique Mussolini, Franco, Hitler ou Putain au balcon, sur l’estrade, haranguant une foule par définition dans un état second...

Bien Français en cela, du dénigrement des Anglais jusque pour le rugby, j’en suis venu à l’estime pour ce peuple plus solidement ancré et solidaire dans ce qu’il est et représente, que nous...  Finalement nos piques ne traduisent que le dépit du faible au fort : cette réalité est sous-jacente lorsque Liz Truss en était arrivée à refuser de dire si Macron était ami ou ennemi. Quelle idée aussi de parler d’amitié en politique, chaque pays regardant ses intérêts (de Gaulle l’avait noté). Croyez-vous que Scholz soit un « ami » de la France ? Dans ce cas, la définition de facebook suffit : un « ami » n’est que quelqu’un à qui nous prêtons attention... je vous laisse compléter... Dans les relations de pays à pays, restons-en au terme « allié » qui nous sort d’un embarras certain...  L’Allemagne n’a jamais eu à la bouche l’expression « couple franco-allemand » : encore une preuve de notre faiblesse séculaire... je vous laisse prolonger ou contester sinon les deux...   

dimanche 30 juillet 2023

L’ANGLAIS. Avril 2023.

 

Angevin_Empire_1190 Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International Author Blank map of Europe svg.

Juste quelques points à méditer.

L’Anglais a toujours été un problème : avant 1200, l’empire Plantagenêt (dit aussi " angevin ", couvre à l’ouest plus d’un tiers de la France actuelle (vu que " L'Angevine ) n'existe pas en tant que pays...

Par la suite, même avec une population de moitié, il nous a souvent mis la pâtée (Crécy 1346, les chevauchées du Prince Noir jusqu’en Languedoc 1355, Azincourt 1415...) et les seuls dont ils ont eu à subir l’invasion sont d’une part les Vikings danois (vers 850), d’autre part, Guillaume le Conquérant (1066), lui aussi, promu par Rollon, duc de Normandie.   

Concernant la France, l’Anglais la presse jusque depuis la Méditerranée : en 1710, bien que chassé au bout de cinq jours, l’ennemi héréditaire va s’emparer de Sète.

1713. Le traité d’Utrecht concrétise la victoire de la politique anglaise.

1763. Le traité de Paris donne le Canada, la Louisiane, Cap-Breton et le Sénégal à l’Angleterre qui prend aussi la Floride à l’Espagne : l’Amérique du nord sera anglo-saxonne !

Sète : entre novembre 1807 et septembre 1808, à plusieurs reprises, ils vont tenter de mettre le feu à la ville.

Napoléon lui, voulut rivaliser sur mer. Tout comme quand la page de 1415 fut tournée pour se gargariser de Marignan 1515, bien sûr sans s’étendre sur la défaite de François Ier à Pavie (1525), la captivité à Madrid qui s’ensuivit (1426), l’Histoire de France ne tient pas particulièrement à évoquer ce chapitre, pas plus que tous ces épisodes historiques qui nous ont connus plus que piteux. Mais je ne suis qu'un mauvais Français...  

Turner (1775-1851) The_Battle_of_Trafalgar_(1822) Domaine Public

Certes, 1805 c’est Austerlitz, sauf que c’est aussi Trafalgar et le « coup de Trafalgar » profite à qui vous savez, pourtant avec moins de bateaux, moins d’hommes... Voyons justement les vaisseaux de type Bucentaure, 80 canons, l’arsenal d’origine avec les dates de construction et ce qu’ils deviennent pendant les guerres révolutionnaires et à partir de 1798 avec Napoléon :

Le Tonnant, Toulon 1787-89, pris par les Anglais en 1798 ; un des vaisseaux qui conduiront Napoléon à Ste-Hélène.

L’Indomptable, Brest 1788-1790, participe à Trafalgar 1805; coule dans la tempête avec 1200 marins à bord.

Le Sans Pareil, Brest 1790-1793, capturé par la Royal Navy 1794.

Le Formidable, Toulon 1794-95, capturé par les Anglais 1805.

Le Guillaume Tell, Toulon 1794-95, capturé par les Anglais à Malte en 1800.

Le Franklin, Toulon 1794-97, capturé par les Anglais en 1798. Ne sera désarmé qu’en 1887.

Le Dix-huit fructidor, Rochefort 1794-99, démoli en 1834.

L’Indivisible, Brest 1735-99, capturé par la Royal Navy en 1806.

Le Bucentaure, Toulon 1802-1804, capturé à Trafalgar ; la tempête le libère mais le fait sombrer le lendemain devant Cadix.

Le Neptune, Toulon 1801-03, capturé par les Espagnols 1808.

Le Robuste, Toulon 1804-1806 incendié devant Sète en 1809 pour ne pas que les Anglais le prennent.

Combien de pertes humaines ? Combien de forêts dépouillées pour tant de navires ?

C’est l’histoire de ce dernier navire qui m’a incité à donner ce point de vue sur l’Angleterre.  

Sans parler de la défaite en Espagne en lutte si longtemps contre l’usurpateur et son frère Joseph (1808-1813), de la terrible retraite de Russie (1812), ajoutons la perte des comptoirs en Inde (laissés à condition de n’y laisser ni troupes ni fortifications, la perte de Maurice (La Réunion ne fut laissée que suite à un oubli sur le papier, les traités... et si Mayotte revint à la France, c’est que l’Angleterre n’en voulut pas !). Mais je ne suis qu’un mauvais Français !

1898 c’est Fachoda où les Anglais voulant relier l’Égypte à l’Afrique-du-Sud, arrêtent les Français voulant en faire de même entre le Niger et Djibouti... (à suivre)