vendredi 26 mai 2023

JIMAWÉNI

 

Un joli coin à Mayotte au bord de la Baie de Boueni évoquant plus les plaisirs que la bataille navale d'Andriantsouli contre le sultan d'Anjouan et ses mercenaires malgaches : la moitié de sa flotte de boutres perdue à l'entrée de la baie, exactement là, sur les trois kilomètres qui nous séparent  de la presqu'île en face. Certainement une péripétie qui a pesé dans la proposition de vente ultérieure à la France (1841).  

Des roches basaltiques mais à trois pas un sentier mène à une petite plage de sable blond, privée presque mais fréquentée (sept ou huit voitures sur le parc de stationnement amont).





Comme au cabanon du dimanche, une famille amie profite de son voulé ; sans parler des accompagnements, ailes de poulets, canards en sauce, langoustes à la braise, discussions, boissons sous le cocotier et les bambous... et table ouverte aux connaissances, aux amis de passage "Venez manger avec nous... là-bas vous allez attendre..." 
 



Non seulement nous avons attendu mais en plus pour des portions chiches comme de nouvelle cuisine : salade à picorer (deux rondelles de concombre, quatre copeaux de chou-coco, une cuillère de papaye verte), grillade, brochettes, sauces insipides, riz quelconque, salade de fruits basique et même pour le chou coco, une petite langouste (trop cuite) et des brochettes de thon, une addition vraiment salée... 

photo Flo. Dedieu.
 

photo Flo. Dedieu. 




Photo Flo Dedieu.








AU BOUT DU THAU.

 BALARUC-le-VIEUX. 

Balaruc-le-Vieux,_Hérault  2014 Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International Auteur Christian Ferrer

Le muge en est l’animal totémique, symbole d’un conflit à propos d’impôts sur la pêche avec l’évêque de Maguelone. Mais ce n’est qu’en 2002 que son effigie a été bâtie et des chansons crées pour l’accompagner lors de sorties célébrant le Moyen-Âge par l’entremise de Guilhem de Balaruc, troubadour du XIIIe siècle. Partie de la séparation en deux communes datant de 1886, le vieux et petit village présente un plan en circulade à l’abri des remparts. S’élevant à 2680 habitants, la population a été multipliée par cinq depuis les années 60.

BALARUC-les-BAINS. 

Balaruc-les-Bains,_Hérault 2014 Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported Auteur Christian Ferrer

La station thermale d’importance exploite des eaux chaudes (50°) remontant par des failles (certaines doivent donner directement dans l’étang). À deux pas de la côte ouest, un grand cercle d’une centaine de mètres de diamètre, déjà un grand bleu, celui de la Vise, la source qui sourd trente-deux mètres plus bas, participant à raison d’1/10e au renouvellement de l’eau du bassin de Thau.

Quand Brassens descendait, souvent il s’arrêtait directement chez Lolo (Laurent Spinosi), un copain de l’enfance à Sète, installé là et qui avait depuis toujours, la manie de monter des cabanes, genre maisonnette de pêcheur. Nous gardons une image d’un Brassens créateur libre, bourru, un peu ours, peu sociable ; une vision fausse... comment faire en effet pour se faire connaître, sans Paris, sans réseau. Du beau monde à qui il a parlé de Lolo, lui encore, inclassable, inconditionnel de l’étang, peintre d’instinct, le verbe facile, entouré de chats, de singes, de perroquets... en dehors de Manitas de Plata, Sétois aussi, bien des gens connus sont venus manger la bonne cuisine de la cabane... Salvador Dali, Eddy Barclay, Brigitte Bardot qui aurait bien débauché Lolo cuistot pour la servir à La Madrague.

La municipalité a livré une fresque en trompe-l’œil de la cabane et des principaux intéressés ; elle a aussi donné le nom Brassens-Spinosi à une promenade qui longe l’étang.  

POUSSAN. 

Poussan_cochon 2009 Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International Auteur Fagairolles 34

Par souci de précision, citons Poussan qui possède ce petit bout de Thau où se montraient les flamants, en face de la crique de l’Angle et de Balaruc-le-Vieux. Poussan, encore un vieux village plein d’Histoire et de charme (villas gallo-romaines, église St-Pierre deux ou trois fois rebâtie sur ses bases d’avant l’an 1000, remparts avec une seconde enceinte au XIVe suite à la croissance démographique, riches maisons de maîtres datant du grand boum de la vigne au XIXe s., halles de type Baltard avec poutrelles de fer, piliers de fonte).

Le totem, pour remonter au riche colon romain Porcius, est le cochon seize soupapes, pardon seize jambes, c’est un minimum, sous la carcasse, pour le promener...