mardi 22 septembre 2020

21 septembre 1971

 

Lettre aux parents...

C'est un mardi. 400 kilomètres pour savoir si je suis reçu, est-ce raisonnable ? Je n'ai gardé que l'essentiel de cette campagne qui me vit prendre ma première responsabilité d'adulte. Et dans les archives classées et gardées précieusement par le brave homme qui fut mon père, ma lettre du 21 septembre 1971. 

Je ne suis parti de mon village audois qu'à 10 heures mais la 403 beige a bien ronflé. Pas un mot de ma part sur le copain de Narbonne venu passé aussi le concours de l'Ecole Normale d'Instituteurs... Pourtant il me semble me souvenir que bien qu'en échec il me fit part de ses vœux amicaux... 

La Croix Rousse, la colline qui travaille, en haut de la Saône et du Rhône, quartier des canuts au travail de la soie, je l'aime déjà inconsciemment. Maintenant je sais qu'elle est le décor d'un acte où le soutien inconditionnel d'un père joua le premier rôle. J'en étais, dussé-je en rester modeste, l'acteur principal. Il n'empêche, seule cette force tranquille pouvait me rendre aussi confiant que léger... Bien sûr que je vais le décrocher ce concours ! Même ma monture s'est moquée des 400 kilomètres ! 

"... Rue Anselme, 18 h 05 mn, la cour d'honneur était pleine de candidats silencieux, qui écoutaient les noms des élus, quelques pas de plus, et j'entends Demalla... Déric... il me faudra attendre la fin pour savoir si je suis admissible ; le professeur a fini la liste et ceux qui comme moi sont arrivés un peu en retard vont le rejoindre... il feuillette des papiers verts et les donne, dans le lot, Dedieu Jean-François. je resterais donc jusqu'à samedi à Lyon. Sur les 140 élèves qui se sont présentés, ils en ont gardé 78 pour l'oral. Pour ma part, je passerais l'oral jeudi à 13 h 30 mn ; Vendredi je saurais à quoi m'en tenir, si je suis reçu, je passe la visite médicale samedi matin dès 8H. ; dès lors tout sera précipité... la rentrée ayant lieu le lundi 27 Septembre à 10H. Voilà ce qu'il en est actuellement pour l'examen..." 

Ces mots il faut bien les assumer 49 ans plus tard... Demalla ? Déric ? des noms inventés puisqu'ils ne seront pas en FP1B (mon nom est le premier sur la liste de cette classe). Et le futur instit se doit de bien conjuguer au futur ! "Je resterais" ! "Je passerais"! Pourtant le "s" d'aurais a été barré... Etourderie peut-être... 140 candidats ? La vanité m'a donc fait dire 400 à tort pendant un demi-siècle... pourquoi ? 60 d'entre nous vont être admis... 18 vont donc échouer à l'oral... Et l'orthographe, maître ? La majuscule à "Vendredi" après un point-virgule ? Majuscule à Septembre alors que les noms de mois ne sont pas des noms propres (1) ? Mais à 20 ans, sous réserve des progrès restant à accomplir, on ne peut qu'être pardonné...   

(1) et ils prennent la marque du pluriel ! "Les octobres sont plutôt doux..." sont plutôt étranges surtout ! 




lundi 21 septembre 2020

LA PHILO BOBO D'ENTHOVEN.

Vous voulez passer une nuit reposante ? Avant tout fuyez le réseau public de télévision aussi clientéliste et zélateur du pouvoir en place que les chaînes d'info... 

Sur une chaîne d'info, ces jours-ci, un nommé Szafran Maurice qui doit être spécialiste en virologie comme moi je suis pape, a encore sali Raoult. Étrange, l'interlocuteur (son nom m'échappe) qui lui faisait face a été le premier à charger la mule du professeur marseillais, gourou des complotistes, à en croire le tandem. Encore deux qui, à contrario, feraient mieux de promouvoir le remdésivir, recommandé par les Hauts Con-seillers de la Santé Publique à titre "compassionnel" sic ! (hic ! 2076 € le traitement [wiki] ça fait cher la compassion non remboursée par la Sécu pour un aller simple au cimetière !). 

Et ce débat n'ayant plus rien de contradictoire ? En moins lourds, ils me rappellent ces apparatchiks opportunistes, convaincus ou forcés de louer le socialisme tchécoslovaque dans les années 70... Encore un effort (le sourire en plus car les présentateurs tiraient une tête patibulaire) et la régression propagandiste deviendra répression un demi-siècle plus tard dans la république libérale française... 

On zappe, un peu de rugby et de Fort Boyard aidant, sans faire bouger l'autre comme disait Chirac peut-être à propos des hémisphères cérébraux. On zappe encore avant l'extinction des feux... Tiens, un peu de philo sur Arte... 

Penseur Auteurs Hans Andersen 2005 Modifications Moez 2007

 

Ce ton, cette voix ! Bien sûr, Raphaël Enthoven. C'est vrai qu'il réveille même s'il faut un temps de réaction pour réaliser. Normal après 23h 15. Trop exalté habituellement, je ne suis pas fan mais là il n'est qu'un troll agité du bocal ! A vite prendre sa facilité de parole pour de la loquacité qui se voudrait éloquence, parfois difficile à suivre, porteuse aussi de fausses idées, de passions à émouvoir, avec une propension à détourner le jugement. Bref, une tromperie corruptrice au détriment de la raison, apanage de plaideurs professionnels, soit dit entre parenthèses, dont, pour coller à l'actualité, Aquitator, promu cette année garde des sceaux...  

Cet Enthoven n'est qu'un esbroufeur aux méthodes grossières. Harangueur à hue et à dia, il se contredit souvent ou, sabordant sa démonstration, en arrive à libérer des prolongements contraires à son allégation initiale. Je lui en veux trop pour son jugement simpliste de l'abstention et son parallèle grossier sans queue ni tête avec l'âne de Buridan pourtant bicéphale ! Et puis ce ton, théâtral, péremptoire, prétentieux à sortir sa citation si l'autre sort un extrait de Sartre ou de Nietzsche ! Remarquez, l'autre, un nommé Erman, bien que pas excité, tient des propos aussi dans une logique intolérante... Selon lui, l'abstention politique serait une "liberté d'indifférence", le droit de vote une "liberté du possible"... Bien sûr que si mon QI ne saurait suivre (je les entends déjà !), il me semble que le doute et la modestie conviendraient mieux à la philosophie... Précisons que ces 26 minutes étaient plutôt centrées sur la censure...     

"...Entre profondeur et légèreté..." ose dire Arte, propagandiste du "libéralisme" triomphant, avec ses journaleux sectateurs d'un ordre établi qu'ils voudraient si démocratique. Certes, une désinvolture buvable mais foncièrement partiale, toujours pour l'élite contre le peuple. Une horizontalité qu'Enthoven attribue à "la meute"... Je comprends que ce philosophe issu d'un microcosme croupion mais puissant et réactionnaire défende bec et ongles la caste qui a tout intérêt à ce que l'ordre établi dure. 

Enthoven conçoit d'autant bien sa posture de chevalier blanc de la liberté qu'il conclut en l'énonçant clairement (il a aussi reçu Riss de Charlie) : 

"... et s'il faut pour lutter multiplier les provocations alors ceux qui le font au péril de leurs vies sont d'abord les gardiens de votre liberté."

Oui puisqu'elles sont les "provocations" de Charlie au nom de la liberté (Charlie je suis, sans le "mais" après !). 

Les aspirations aussi des Gilets Jaunes dans une contestation de fond et non l'inflammation épidermique d'un vibrion réactionnaire à la peopolisation si glauque...