Affichage des articles dont le libellé est sièges. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est sièges. Afficher tous les articles

mardi 2 décembre 2025

NAIROBI, fesses et discriminations (11)

Un peu perdu je me retrouve à un contrôle absent de ma mémoire. À mon tour, quand je dis au policier aux passeports quelque chose comme « Good morning sir, I am in transit to Mayotte », il me rend le document et, certainement à cause de mon anglais trop basique, joignant le geste à la parole, il s'applique à bien articuler une réponse où je comprends « follow... left... checkpoint... ». Quelle idée aussi de lui souhaiter “ un bon matin ” ! Oui, « hello » aurait mieux convenu : de suivre à gauche dérouille le cerveau, c'était pour ceux qui descendent ici. Ah... je reconnais le contrôle habituel. La fouille au corps n'est pas si tatillonne qu'à Paris. Ensuite, c'est le même duty-free central mais je ne sais plus s'il y a toujours la boutique de chasse que l'ami Jean-Pierre ne put voir la fois où ils furent cantonnés, encadrés qu'ils étaient par des militaires, mitraillette à la hanche, sans en savoir la cause (début des années 90)... elle ne doit plus s'y trouver à présent que le sentiment général est à la préservation, au safari-photo et non plus à la traque sanglante aux trophées... 

Les mêmes sièges qu'en 2017. 

Beaucoup de monde. Ah... mes fesses se souviennent, elles, de l'assise trop ferme des sièges. Sur les joints du carrelage de l'allée centrale, les roulettes des valises chantent un claclac claclac presque ferroviaire. Se lever, manière de se décompresser le fessier, pour aller aux toilettes aussi ; en permanence, un préposé à la propreté veille à l'état impeccable des lieux ; il procède, pratiquement à chaque passage. Ah... deux chaises longues sont libres, pas celle où la femme d'à côté a allongé les jambes... ce n'est pas le legging avantageant ses formes qui doit tout autoriser, non ? loin de moi l'idée d'aller m'imposer, plutôt celle avec un monsieur pour voisin ; il anticipe, enlève sa sacoche. Une meilleure répartition des kilos devrait soulager là où ça comprime sauf qu'au bout d'un temps certain ça fait mal à nouveau. Signe de jeunesse et avant tout de masse musculaire perdue... et au niveau de la tête, je ne veux pas savoir ! 

Non loin, un couple d'Indiens à manger et à boire, grands et adipeux qu'ils sont, visiblement sans souci de moyens ; madame est allée dans le recoin à sieste avec de quoi recharger tout ce qui est électrique, électronique, qui s'est libéré ; elle demande à monsieur de la rejoindre ; il se charge de toutes les affaires et fait sa navette. Réconfortant une femme “ libre ” non occidentale. De même, dans toute cette aile, l'invisibilité d'un salon réservé aux privilégiés, pas comme Air France, compagnie nationalisée qui n'a de cesse d'exposer la différence de traitement en faveur des riches : salons “ Gold ”, “ Platinum ”, “ Elite Plus ”, enregistrements, embarquements “ Sky Priority ” ! jusque dans l'autoritarisme parfois cassant des hôtesses de cabine, arrogantes jusqu'aux claquements délibérés des talons-aiguilles ! les seules génératrices de prises de bec, pas étonnant qu'il y ait des guerres... Pas mal pour le pays de la Révolution ! plutôt payer moins cher avec, en prime, des équipages, déjà qui ne défilent pas comme un 14 juillet, n'affichant pas une prédisposition atavique à la domination, qui n'ont pas la grosse tête ! Et ce Président “ monarque républicain ” ! N'en jetez plus ! aux oubliettes la nuit du 4 août d'abolition des privilèges ! Enfin, ce que j'en dis... belle lurette que je les évite... un instinct sûrement venu d'aïeux ariégeois descendus dans le Bas-Pays pour cause de famine...