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samedi 10 août 2024

INDIEN des vieilles LUNES, le voyage en TCHÉCO (11)

Mercredi 19 juin 2024, Toul, Colombey-les-Belles (enfin !)…

Retour par cette même porte de Moselle, le pont sur le fossé où un jet d’eau donne une sensation de fraîcheur. Aller voir les cygnes et canards en suivant les douves intéresse autant les petits que les grands. 

 

Les canards se tiennent loin des cygnes qui font la loi, néanmoins, plus rapides et habiles, ils arrivent à chaparder quelque provende sous le bec puissant des grands oiseaux. Les cygnes viennent à la rencontre des visiteurs sur la berge… On dit que ce n’est pas une bonne chose de leur donner du pain, que leur régime alimentaire est constitué de végétaux… Justement, il a une endive qui traîne dans le frigo du camion suite à celui de la maison… Une endive, une verdure à part, plutôt blanche et jaune. Premier lambeau, premier bec à barboter, premier rejet indisposé. Deuxième essai, même résultat. De part et d’autre, on persiste. Mais c’est que le cygne secoue la tête, chez les hommes c’est dire non. Et cette endive qui va encore embarrasser jusqu’au sac poubelle… Le cygne bécote à présent quelques brins sur le bord, pour les rejeter aussitôt : « Faut te faire un dessin ? », de sa part, ce ne peut être plus clair. Alors là ! le plus intelligent des deux n’est plus celui qu’on croit…

De l’autre côté, la Moselle venue faire un tour au pied de la Côte de Meuse. Dans ce détour, elle décrit un coude à l’ouest avant de regagner son céans tracé sud-nord. La Meurthe lui aurait-elle pris son lit ? Mystère que ces rivières qui se capturent, se libèrent. 


 


Non, ce n’est pas la Moselle, plutôt un canal puisqu’un pousseur remonte une longue barge assez chargée à voir la ligne de flottaison (1). Canal de la Marne au Rhin ? Et non « Moselle canalisée », avec des sections navigables, d’autres non, ce qui n’a pas gêné le long convoi sous pavillon hollandais… Les Pays-Bas, un pays de canaux et de mariniers ; à l’arrière, une grue pour descendre la sinon les deux voitures… 


C’est beau, impressionnant de regarder cette avancée tranquille jusque dans l’écluse même si le préposé aux amarres a besoin de nombreux essais pour saisir la grosse bitte au lasso… Nous voici doublement loin de « L’Homme du Picardie » (2) sur son automoteur de 38 mètres, le gabarit Freycinet, comme pour les péniches du Canal du Midi dans l’escalier d’écluses à Fonséranes ou celles de la Robine à Narbonne, encore dans les années 60, vers ou depuis Port-la-Nouvelle, alors que le transport fluvial voyait ses jours comptés…

Vers Colombey-les-Belles, les bouleaux témoignent d’une zone climatique froide (au Canada, en Alberta, ils ne résistent pas au changement climatique). 

De quel sculpteur ? Avec la cathédrale comme objectif premier, on passe à côté de bien d'autres richesses... (si quelqu'un veut bien nous en dire plus, en commentaire à l'article...)

Colombey-les-Belles, « aux belles femmes » disaient-ils en 1779, un village lié au sel, aux essarts (défrichages), à l’argile de poterie, des tuiles et pourquoi pas des moulages inspirés par des courbes féminines… Dans le parc des évêques à Toul, n’en avaient-ils pas eu un aperçu des plus parlants ? 

Et Jules le petit neveu, petit bouchon encore mais qui sait dire « encore » pour redemander encore et encore du gâteau ! 


(1) engrais ? sable ? minerai ? ferraille ? matériaux ? fourrage ? combustibles ? produits chimiques ? En octobre 2021, Les VNF (Voies Navigables de France) de Pont-à-Mousson ont établi le plan de transport d'un énorme moteur parti de Champigneulles pour Rotterdam : 310 tonnes pour le convoi, un chargement de 70 mètres sur 11 sur une barge de 120 mètres avec un seul point délicat, un tirant d'air de 3 mètres seulement nécessitant de remplir les ballasts de la barge...   

(2) Tourné en 1967 avec Christian Barbier (1924-2009), Yvette Étiévant (1922-2003), diffusée en 1968, la série la plus vue de l'ORTF (rediffusée en 1973, en couleurs).       


vendredi 9 août 2024

INDIEN des vieilles LUNES, le voyage en TCHÉCO (10)

Mercredi 19 juin 2024 (encore ? ) Toul. 

L'Hôtel de Ville, ancien palais de l'évêque ; beaux arbres dans le parc dont un gincko biloba de quelques deux-cents ans, classé “ arbre remarquable ” ; autour du bassin, des bégonias, fleurs antillaises que l'on doit en Europe à Michel Bégon, intendant de Louis XIV. 

13h 30. Quelle idée de penser qu’à une sortie de voie autoroutière correspond une entrée : il fallait traverser Ligny pour retrouver la N4, un kilomètre plus loin, sans plus. En faire treize en supplément, rien de grave, il n’empêche… En cause, tant le conducteur que le navigateur… Bien la peine de disposer d’un atlas routier si c’est pour ne pas consulter ! …

14h 15. Toul après quarante-sept minutes, dont une bonne dizaine à chercher où stationner alors que le long du canal, hors les remparts, un bas-côté à l’ombre d’arbres déjà anciens, n’attendait qu’eux. Bien agréable.

Rester à Toul, revenir à Toul, ne plus revenir sur ce qui déstabilise… 
Malheur, alors qu’il rédige, là-bas dans la cuisine, ABBA, la radio passe « The winner takes it all… » pour ne retenir que l’autre moitié « The loser’s standing small… ». Ne plus revenir à ces chagrins qui à huis clos prennent trop de place… Aussi réaliste sur le succès que lucide sur la portée de l’existence, Marcel Pagnol ne cachait-il pas son pessimisme sous ses personnages à l’allant léger :

« … Telle est la vie des hommes : quelques joies très vite effacées par d’inoubliables chagrins… Il n’est pas nécessaire de le dire aux enfants… » Marcel Pagnol.

Aux infos qui suivent, cette petite Lina, en Alsace, quinze ans, ils n’en cherchent plus que les restes, après dix mois de disparition, cette fois en Haute-Saône.

Et son cœur qui aurait tant de peine ? Non ! faut faire la part des vrais malheurs, de l’horreur faite homme… « C’est bien la pire peine… », même de savoir pourquoi, « … Ce deuil est sans raison… », VERLAINE le dit bien, les états d’âme, la préoccupation psychologique ne sont que surfaites, futiles comparées aux vraies détresses. Autant clore la parenthèse cérébrale :

« La vie ne vaut rien mais rien ne vaut la vie. » Alain Souchon après André Malraux. 


Toul, sous le soleil ; dépassant des fortifications à la VAUBAN, les tours de la cathédrale (1) appellent (XIIIe-XVe). Il faut l’aborder en contournant le chevet, par derrière, par un parc aux vieux arbres. L’hôtel-de-ville, ancien palais épiscopal, côtoie à la fois le parc et la cathédrale. 


 

Le cloître.

 

 À l’intérieur, une fraîcheur aussi appréciable que la sérénité du cloître attenant, sous un ciel pur. L’office du tourisme donne aussi sur le parvis. Disponibles, prévenants, les jeunes qui officient ont tôt fait d’indiquer les bonnes adresses où acheter un gâteau (après la journée, ils sont attendus à Colombey chez un neveu dont c’est l’anniversaire). Intra-muros, les gens se rafraîchissent aux terrasses des cafés ; malgré la chaleur, la petite ville reste bien vivante, avec pas mal de monde. 

(1) de style gothique flamboyant, bombardé par les nazis en juin 1940, elle a entièrement “ flambé ” (vitraux, rosace, orgue…). Revient en mémoire la mention des trois évêchés, Metz, Toul et Verdun (attention, des évêques qui arboraient l’épée et la crosse sur le blason !). Si le regard sur le passé accélère la succession de soubresauts d’inhumanité, entre protestants contre catholiques, entre influences française ou impériale pour des évêchés du Saint-Empire-Romain-Germanique ne parlant pas allemand, il faut bien convenir que ces pays au nord et à l’est de Paris, sans cesse écartelés, disputés par les puissants, ont toujours eu à subir les ravages des guerres… Pardon aux professeurs de jadis, pour ce ton apparemment détaché et ce souvenir des cours de plus en plus léger.