Dans l'avenue principale, manière de parler du bon vieux temps, travaillait l'horloger. Il tenait aussi une permanence, un jour précis, à Fleury, au café Billès, annoncé par l'appariteur "L'horloger de Lespignan est installé...". C'est qu'on réparait les montres, de ce temps là et une semaine après on la récupérait :
Toujours dans l'axe principal, avant que les directions respectives de Nissan tout droit, de Béziers à droite, ne se séparent, traversée par la voie principale, la place de la Bascule (1) avec des commerces d'un côté ; au fond, un très joli trompe-l'œil habille de belle façon la vacuité d'un mur aveugle ; de l'autre un étranglement ouvre sur les platanes devant l'école, là où se monte le podium pour l'orchestre, là où se déroulent les festivités.
Belle palette de couleurs... |
L'un des commerces est (était) la boucherie de Freddy ; sa modestie m'en voudra un peu de l'évoquer mais il est de Fleury, je le connais depuis qu'il est petit, et il a toujours été volontaire. Autant de raisons pour ne pas taire qu'il a commencé dans une petite remise avec un petit élevage de cailles avant de poursuivre dans cette voie, étendant même son activité jusqu'à proposer un choix de pâtés, de charcuteries, de toutes sortes de viandes cuisinées, en conserves et tout ce qui m'échappe. En prime, l'Internet nous apprend qu'il est à la Pétanque Joyeuse... Signe des temps : les féminines (2) sur les photos, boules en mains. Plus intéressant bien qu'en témoignage d'une intégration naturelle (à Fleury aussi, ce n'est pas tatoué sur leur front que bien de nos compatriotes sont d'ailleurs) (3), Freddy, depuis qu'il a lâché son affaire s'adonne à la passion des oliviers, plantés à raison de huit centaines (peut-être plus aujourd'hui). Des olives pour faire de l'huile, opération que pour sa récolte et celle d'autres récoltants, il assure lui-même. Un peu de pub en attendant un reportage... de préférence confié avec grand plaisir à une, un ami du blog motivé et disponible... Heureusement qu'il est là Freddy... sans lui ce serait parler pour ne pas dire grand chose, par manque d'implication.
Au-delà, vers Nissan, une très républicaine "Maison du Peuple" pour les lotos, je parle de ceux de jadis je crois, autorisés dans le cadre d'un calendrier précis (incluant peut-être les mois d'hiver). Nous y sommes allés une paire de fois ; c'était dépaysant de passer l'Aude et de se retrouver dans une position d'estrangers, plus encore si ce n'était pas un local qui emportait la partie ! Il n'empêche, ce serait aussi intéressant qu'ethnographique d'apprendre les tournures locales, les formules en français et souvent en occitan, particulières à chaque village, et qui accompagnent la sortie des numéros, "13 ma sœur" par exemple. De fil en aiguille, au moins deux lotos passés sont évoqués, le premier (dans l'ordre des découvertes sur le Web), par les Amis de Lespignan, mettant à l'honneur l'occitan et le soutien à l'Ukraine ; le second, de 2021 qui, entre parenthèses semble proposer des lots d'argent, ce qui par le passé était interdit, est organisé par le club de parapente, encore en 2021, alors que nous vivions dans la candeur d'un Monde sans guerre... les morts de plus loin ne nous affectant pas particulièrement...
Est-ce qu'un septième volet pour revenir sur les Amis de Lespignan et du parapente et la topographie non encore abordée, suffiront pour clore la série ? Merci Lespignan.
(1) Il s'agissait d'une balance à bascule pour peser les charges lourdes, camions, remorques...
(2) signe des temps, si à travail égal correspondait un salaire égal entre les femmes et les hommes, il n'y aurait pas de temps de travail hebdomadaire augmenté, pas de durée de cotisation rallongée, pas de retraite à 65 ans alors que l'espérance de vie en bonne santé est généralement dépassée. Mais tant que la classe politique qui, dans sa déclinaison actuelle, continue de passer les plats à ce un pour cent de profiteurs-exploiteurs, sera élue par des veaux (cf De Gaulle) (et génisses... égalité oblige), l'orthodoxie de cette économie prédatrice qu'on nous sert comme normale pourra
(3) signe des temps, cela fait bien quelques lustres que les apports allogènes forment la majorité de la population. A Fleury, le maire, voilà bien cinq ans en arrière, était bien placé pour attester qu'il ne restait plus que 800 autochtones sur la commune. Est-ce que Lespignan, sans station balnéaire compte encore une bonne proportion d'originaires ?