Attachant pour ses chansons à la fois « vieille France », parfois reprises de poètes (Fort, Nadaud, Hugo, Aragon, Musset, Villon, Verlaine, Jammes, Richepin, Lamartine, Banvile...), sinon si marquantes pour leur temps, Brassens (1921-1981) était bien de Cette ; Sète le lui rend bien et nous qui aimons et Brassens et Sète en restons comblés.
Mural_Georges_Brassens proche de sa maison de naissance the Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International Author Harvey Kneeslapper |
Né en 1921 en haut de la ville, d’un père maçon d’une famille de Castelnaudary et d’une mère sétoise italienne. Le père est libre-penseur, la mère pieuse mais tout le monde aime les chansons. Georges, peu motivé et studieux cherche pourtant à mettre des rimes sur des airs. Sur ce, en 1936, monsieur Alphonse Bonnafé (1908-1994, dit « le boxeur » pour son nez cassé), le professeur de français, l’encourage à continuer en travaillant la technique (1).
A seize ans, pour avoir de l’argent, lui et sa bande de copains volent auprès de leurs proches ? Scandale à Sète. Un an plus tard s’ensuit une condamnation avec sursis. Renvoyé du collège, il passe l’été enfermé à la maison et plutôt que de faire le maçon avec son père, convainc ses parents de le laisser partir à Paris. Une histoire qui ressemble en partie à celle de Jean Gau à Sérignan.
La tante Antoinette, les premiers recueils de poésie, l’exode, Paris à nouveau, le STO près de Berlin, les livres, l’écriture, la permission pour maladie grave, la clandestinité pour ne pas revenir en Allemagne.
Brassens_dédicace 1952 Creative Commons CC0 1.0 Universal Public Domain Dedication Auteur Pierre Fernand Étienne Fabre |
Jeanne, l’anarchie, Püpchen, Patachou, le Grand Prix de l’Académie Charles Cros, la médaille d’or des chanteurs censurés (Le Gorille, Hécatombe, Putain de toi... et juste pour le mot « con ») (mais Europe 1 passera les chansons interdites dès 1955).
Les amis souvent impliqués dans sa carrière :
* les Sétois Victor Laville (1921-2020, qui l’a présenté pour une rencontre primordiale à Patachou), Émile Miramont (1922-2004, copain d’enfance dit « Corne d’Aurochs » ; a écrit « Brassens avant Brassens ») Roger Thérond (1924-2001, à la tête de Paris-Match, qui raconte comment Bonnafé leur a présenté le premier cours sur la poésie), Henri Colpi (1921-2006, adolescent avec Brassens à Sète, réalisateur de « Une aussi longue absence », prix Louis Delluc puis palme d’Or à Cannes (1961) il est l’auteur de la chanson chantée par Brassens, éponyme du film qu’il réalise « Heureux qui comme Ulysse » 1969, avec Fernandel (1903-1971). « Trois petites notes de musique » par Cora Vaucaire (1918-2011), c’est de lui aussi).
* les copains du STO à Basdorf, René Iskin (1921-2005, a confié ce que fut le STO « Dans un camp, Basdorf 1943, Georges Brassens et moi), André Larue,
* les amis liés à la chanson de Brassens : René Fallet, Pierre Nicolas, Pierre Onteniente
* les fidèles jusqu’à la fin bien que très connus, pas pour la frime : Marcel Amont, Guy Béart, Georges Moustaki, Jacques Brel, Pierre Louki, Jean Bertola, Boby Lapointe, Pierre Louki, Lino Ventura, Jean-Pierre Chabrol, Raymond Devos, Fred Mella...
... Et dans le genre « mon maître, mon ami » Alphonse Bonnafé, le détonateur d’après Thérond qui n’aura pas publié moins de six ouvrages sur Brassens... de quoi mettre du beurre sur son salaire de prof, de quoi tempérer notre émotion tant première que gratuite sur « les copains d’abord » quand même pas tombés, pour certains, de la dernière pluie... La célébrité de Georges semble avoir bien ruisselé...
(1) L’été à la baraque de Paule à Saint-Pierre-la-mer. À 6 ou 7 ans, je monte sur la table pour entonner « Vive le vent, vive la neige... » ; mon père se moque « Hue ! pas de ça en plein été ! ». Ce n’était pas méchant, juste taquin sauf que je m’en souviens pour l’avoir vécu comme un affront. C’est fou comme le moindre petit fait d’apparence anodine peut peser dans la vie s’il est mal vécu.. enfant je ne me suis plus jamais proposé pour un poème, une chanson...
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