C’est Valéry non, qui qualifiait Sète d’« Île singulière », pour son Histoire, sa géographie, mais ne sous-entendait-il pas aussi que cette convergence particulière forme une matrice de talents singuliers ? Ma méchanceté naturelle envers Paris m’inciterait à essayer de trouver, peut-être à tort puisqu’on est partial quand on est méchant, alors au moins à réfléchir en quoi la capitale a plus pompé à l’extérieur que donné de sa personne (et Hidalgo la maire, adepte de la pompe en impôts...). Allons, restons-en à ceux qui ont marqué Sète, « L’île bleue » rehaussant le bleu du Golfe pas toujours clair.
* Aïe, Caserio (1873-1894), ça commence mal, en complète contradiction avec ce qui précède vu qu’il est arrivé d’ailleurs ; chronologiquement nous devrions le trouver là mais nous le garderons pour la bonne bouche, à la fin, manière d’élargir le débat.
* Emmanuel Gambardella (1888-1953), journaliste sportif sétois puis dirigeant de football. Un trophée à son nom existe non ? Il repose au cimetière marin.
* René Dedieu (1898-1985), footballeur, vainqueur de la Coupe en 1929 avec Montpellier, vainqueur de la Coupe et du championnat avec le FC Sète, en 1934.
Afred_'Artem'_Nakache,_en_septembre_1941 Toulouse Domaine Public Auteur Emile-Georges Drigny pour le Miroir des Sports |
* Alfred Nakache (1915-1983), grand nageur, déchu de la nationalité par Philippe Putain, dénoncé par les bons Français collabos antisémites, rescapé d’Auchwitz où son épouse et sa fillette de deux ans ont certainement péri dès leur arrivée (convoi 66 du 20 janvier 1944). Mort d’une crise cardiaque alors qu’il parcourait son kilomètre quotidien dans la baie de Cerbère ; repose au cimetière Le Py (sa seconde épouse étant sétoise).
Sete_Pierre_Nocca_2010 Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International Auteur Fagairolles 34
* Pierre Nocca (1916-2016), sculpteur. Jeune, son talent lui permet de continuer à... Paris avant que la guerre puis la résistance, puis la libération ne l’entraînent. A 31 ans, Montpellier lui commande le monument aux Martyrs de la Résistance. Revenu au pays, il va professer jusqu’en 1985.
Parmi ses nombreuses œuvres dans la région :
- 1955. le maître-autel de Cazedarnes (Hérault).
-1964, le monument à Jean Jaurès (Montpellier).
Après la pierre et le bois il va travailler le cuivre, le laiton, le métal :
- 1973, Légende, L’Union ; La leçon d’Athéna, Villemur-sur-Tarn (Hte-Garonne).
- 1976, Le Guetteur, Carcassonne (Aude).
- 1978, Poulpe, Argelès-sur-Mer (Pyrénées Orientales).
- 1985, Papillons, Castres (Tarn).
- 1985, Monument du Souvenir et de la Paix, Saint-Gély-du-Fesc (Hérault).
- 1987, la Fontaine du Poufre à Sète.
- 2002, l’Ajustaïre, le jouteur anonyme du Canal Royal de Sète.
Il faudrait même ajouter nombre de fresques en matières juxtaposées pour les écoles de Montpellier, en Andorre, dans la région toulousaine.
Invité d’honneur de la ville en 2010, il est passé sous la haie d’honneur des joutes de la Saint-Louis.
* Pierre-Jean Vaillard (1918-1988), chansonnier humoriste né à Sète.
Grand_Gala_du_Disque 1968 Flamengogitarist_Manitas_de_Plata,_Bestanddeelnr National Archiev Commons license Author Ron Kroon, Anefo |
* Manitas de Plata, Ricardo Baliardo (1921 dans une caravane à Sète- 2014), guitariste gitan d’une famille originaire d’Espagne.
De circonstances en hasards, un Américain va demander s’il ne figure pas dans une expo de photos sur les gitans pour venir l’enregistrer aux Saintes-Maries. Manitas a 43 ans et c’est le Carnegie Hall un an après pour ce virtuose illettré et qui ne lit pas la moindre note de musique.
À partir de 1967, ce seront des tournées dans le monde entier.
Son frère Hippolyte meurt (1929-2009), son fils Manéro meurt (1940-2012), chaque fois il se produit pour leur rendre hommage (Palavas 2009, l’Olympia 2012).
En 2013, victime d’un malaise, ruiné (à ce qu’il dit), il est pris en charge par l’association solidaire des artistes déchus ou malades « La roue tourne ». En clinique, en foyer social et finalement à l’hôpital où il meurt en 2014, à l’âge de 93 ans.
* Agnès Varda (1928-2019). En 1954, a tourné un long métrage à Sète « La Pointe Courte », un film qui a marqué son époque, avec Philippe Noiret (1930-2006), Silvia Monfort (1923-1991), divorcée en 1951 de Maurice Clavel (1920-1979), de Frontignan à côté, le philosophe connu pour avoir quitté, en 1971 un plateau-télé avec fracas « Messieurs les censeurs, bonsoir ! »
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