jeudi 2 juillet 2020

ITALIA ! / Mon cinéma italien !

Revenir par Vienne, la Styrie, la Carinthie, ensuite les Dolomites avec ce nom de col "Falzarego", faisant sourire, en français, phonétiquement, mais "mnémotechniquement" infaillible. Le lac de Garde puis Milan, Gênes, la Riviera et la Côte-d'Azur du temps où ça circulait même sans l'autoroute !

Venise Place Saint-Marc wikimedia commons Author Clément Bucco-Lechat

Une autre fois, le Frioul, Venise. La Sérénissime au début des années 60, c'est sans les foules d'aujourd'hui et cette mauvaise conscience d'envahisseur pollueur. Terrible la progression d'un mastodonte de croisière le long de la Giudecca, qui fait son tour, qui voudrait réduire la Place San Marco à une attraction de parc de loisirs ! Belle alors, Venise même à partager avec les cartes postales et la gondole qui s'éclaire sur le buffet de la salle à manger dans le souvenir éteint d'un voyage de noce.

Plaine du Pô Wikimedia Commons Roggia_Forcellina Auteur Neq00

Contre toute attente, l'Italie palpitante m'a jailli à la figure, plus loin, dans la platitude de la Pianura Padana, monocorde, en apparence seulement, par son décor, ses vastes étendues de maïs, l'alignement des peupliers, les saules des fonds humides, les vaches dans l'herbe grasse. Un paysage de plat pays, les Pays-Bas presque, ses canaux d'irrigation ou de drainage.
Une fausse quiétude, avec ces montagnes qui, sur trois côtés ferment l'horizon, ce ciel, de plomb, pas la grisaille pluvieuse des vents d'ouest, non, la fulgurance orageuse des confins continentaux. Et ces eaux toujours courantes dans les fossés, les canaux, les villages sur les buttes, les fermes massives, fermées, les digues dantesques. La vie qui s'en écarte le dit sans détour, les ponts sont peu nombreux, le Pô reste sauvage, impétueux. Les hommes doivent se protéger des inondations, se garder du fleuve, en tirer tout le profit possible mais rester hors de portée.

plaine du Pô Ciria_Vecchia_a_Olmeneta wikimedia commons Auteur Grasso83.

La fin d'après-midi ramène la chaleur cumulée en une lourde menace. Est-ce la raison qui les a fait sortir, les hommes car on les trouve partout au bord de l'eau ? De tous âges, des jeunes, des grands-pères, des enfants, tous, un roseau à la main, à taquiner le fretin. On sent alors la vie pas facile, les moyens limités, le petit profit naturel et apprécié de cette pêche familiale.
Moi j'ai l'âge de n'y voir que le plaisir des reprises du bouchon vers le fond avant de crever, à force, le front entre les fluides pour s'enfoncer vers le poisson. 
Plus loin, peut-être à Cremona sinon Piacenza, avec l'embouteillage du soir mêlant les Fiat, de la Topolino aux petits utilitaires et aux modèles plus selects ou encore la Giulietta d'Alfa Romeo, l'Italie du Nord décline sa reprise industrielle... (à suivre).


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