Ce
9 juin 2014, lors d’une réunion organisée par la mairie, une
protestation générale est montée en puissance contre la lamentable
réforme des rythmes scolaires initiée par un ministre parti se planquer à
Bruxelles, passée en force parce que plombée de gredinerie et
finalement amendée par son successeur. Encore un peu et le soufflé
providentiel qui ambitionnait de lutter à la fois pour l’emploi, contre
la délinquance et accessoirement en faveur des élèves (sans jamais
parler des méthodes, des programmes et des enseignants !!!) devrait
retomber pour retrouver la dimension qu’il n’aurait jamais dû dépasser, à
savoir la semaine de 4,5 jours.
La
mairie, apparemment sous pression en amont, a commencé par annoncer une journée type, de 7h
30 à 15h 30 en arguant qu’il serait bien de proposer aux enfants autre
chose que la classe. HUIT heures ? HUIT heures... HUIT heures ! Chacun
devait compter dans sa tête avant que la réaction ne prenne forme et
enfle pour finir en tsunami ! HUIT heures ! Une HORREUR cette réforme
qui prétend rendre la journée de classe moins longue et moins
fatigante !
Une
première intervention a exprimé que Sada n’était pas prête, qu’il ne
fallait pas foncer sans réfléchir, sans définir ce que devaient être le
repas et le repos des gosses.
Un
autre parent a évoqué l’école religieuse ainsi que le cas des parents
qui vont travailler en ville, qui partent tôt le matin et qui ne
sauraient lâcher leurs gosses plus d’une heure avant que l’école
n’ouvre.
L’adjointe à l’éducation a précisé que l’encadrement des enfants lors de la pause relevait des obligations légales.
Un
troisième a laissé entendre qu’il ne fallait pas prétendre aider les
élèves sans avancer des moyens financiers et humains, qu’un état des
lieux préalable s’imposait et qu’il était regrettable que les parents ne
puissent pas décider. (LIBERTÉ comme c’est marqué sur notre devise !)
Un
quatrième revient sur la sécurité des enfants qui n’est pas assurée
avant les heures d’ouverture et qu’il ne faudra pas envoyer les enfants à
l’école tant que les solutions ne seront pas trouvées.
La prise de parole suivante en a déduit qu’il ne pouvait y avoir de loi sans les moyens pour l’appliquer.
Un
élu, conseiller pédagogique de profession a alors expliqué que tout
serait mieux, pour l’enfant avec la semaine de 4,5 jours au lieu de
celle de 4 jours mise en place par le gouvernement précédent...
Est-ce
l’évocation d’une politique passée pourtant honnêtement rejetée par un
élu UMP de Sada qui a été la goutte faisant déborder le vase ? A partir
de ce moment là l’argumentation initiale a laissé place à la contestation
en règle et point par point de cette réforme incompréhensible dont
personne ne veut, encombrée qu'elle est d'extensions aussi malvenues qu’inutiles.
Sans
revenir sur les termes de ce chambardement des rythmes et parce que les
propos de Benoît Hamon le confirment, l’horaire scolaire dépend d’un
pouvoir central qui ne peut (contrairement à ce qui était
asséné antérieurement !) obliger les mairies à investir dans le
périscolaire. A Sada, donc, la mairie est tenue d’assurer l’encadrement
des enfants lors de la pause méridienne de 1h 30 au moins.
Sans
qu’il soit question de la carotte allouée par l’État, une dotation en
gros de 100 à 140 euros en métropole, (donc qui devrait être bien
inférieure à Mayotte (1)), prévue sur deux ans mais prolongée d’un terme
supplémentaire pour s’escamoter ensuite en laissant municipalités et
contribuables à leurs ressources et impôts locaux, le 1er
adjoint a informé que le repas coûterait 50 cts aux familles, que les
éventuelles activités périscolaires seraient payantes (2). Il a aussi
confirmé qu’il était pour un début de journée à 7 heures et ajouté que
le fait que la réforme ne s’applique pas à un établissement sur les
quatre de la commune pouvait être interprété comme discriminatoire.
Finalement,
au moins les élus seront-ils informés du rejet d’une réforme qui,
rapport au climat et aux conditions matérielles, s’imposait d’autant
moins ici que Mayotte répondait déjà à l’essentiel (3).
On
ne comprend plus, en effet, pourquoi le peuple (le mot a été employé
par une maman) doit toujours subir le pouvoir. On ne comprend plus
pourquoi l’autoritarisme monolithique serait légitime pour imposer
partout la même chose, sans aucune considération pour un environnement
différent (climat, développement, langue régionale, particularisme,
etc.). On a du mal à accepter des réformes à la hussarde ne servant que
des arrière-pensées insincères.
Il
ne reste plus qu’à déballonner une Vème République autoritaire dont
la trame repose sur des franges d’éminences grises, de hiérarques
inamovibles (4) (ceux qui pondent les réformes venues d’en haut), des
bataillons de fonctionnaires devant obéissance avant tout, des
parlementaires faisant d’abord allégeance aux partis jadis majoritaires
(une conception de la FRATERNITÉ ) et tout en haut de la pyramide sur un
singleton, monarque légitimé qui décide ad libitum, en tant que dernier exemple, du découpage du
pays en nouvelles méga-régions.
Et comme si la restauration de la démocratie et du bien public le demandaient, le dernier mot de la réunion a été « RÉSISTER ».
(1) (1) comme pour les allocs limitées ici au 3ème enfant et du niveau de ce qu’on reçoit en métropole pour 2 ! ÉGALITÉ qu’il y a marqué sur la devise !
(2) (2) dit en aparté qu’il n’y avait pas d’argent... on le savait déjà mais c’est aussi honnête que lucide de sa part.
(3) (3) 7h-11h
ou 12h sur cinq jours / 175 jours de classe donc 1 de moins seulement
que ce qui était préconisé par la réforme au début (mais on n’en parle
plus... étrange... )
(4) (4)Du
genre Aquilino Morelle, l’énarque-conseiller qui faisait venir (à l’Élysée je crois) un cireur de pompes ne se déplaçant que pour cinq
paires à 25 euros l’unité (2 chaussures quand même)... Fera-t-il frotter
aussi, un jour, les casseroles qu’il traîne... ?
Photos autorisées Wikipedia
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