jeudi 10 septembre 2020

UN BROUSSARD DANS LA VILLE (fin)


Vite en informer l'assurance à y être.

Pas de place de parking ! En été l'afflux de touristes (1) l'expliquerait sauf qu'en septembre il faut bien se persuader que les bagnoles sont de plus en plus nombreuses. Je me mets là, au bout, même si les emplacements ne sont pas marqués comme, les deux voitures sur l'autre parking en miroir. J'ose sonner chez l'assureur, que je n'ai pas rendez-vous, même si ce n'est qu'un papier à transmettre... et puis faut aller à la poste. Sauf que mon chemin croise une équipe de policiers municipaux... aïe aïe aïe... demi-tour, le masque bien en place, on ne sait jamais, en ville... partir et démarrer avant qu'ils ne se pointent, tant pis pour le courrier.

A présent, une nouvelle puce téléphonique. Sauf que, covid oblige, il faut faire la queue dehors et attendre qu'ils viennent nous chercher. 

5 minutes, 10 minutes mais qu'est-ce qu'ils foutent ? Une seule employée... Ah un qui force l'entrée... Oh ! il part se cacher derrière la porte de service. Il est autorisé, de la maison sûrement !

15 minutes, le couple en premier peut y aller, pardon, une seule personne... l'autre patientera dans la galerie.

20 minutes, un autre qui force l'entrée avec des courses et de l'eau minérale... Ah c'est la pause pour ceux qui se cachent derrière... Encore un qui entre sans faire la queue... mais il a un chariot chargé : une livraison ! L'employée en fonction doit réceptionner mais elle prend soin de diriger sa cliente vers la caisse. Ah c'est qu'elles sont deux... on ne l'aurait pas dit. Et puis tous ces cartons en plein milieu à pointer électroniquement ! ce n'est pas possible ! elle commence à ranger derrière... la porte reste ouverte mais on ne voit personne... ils sont bien cachés ! C'est la boutique "S'en FaiRe" ! En quel honneur ? Et moi qui jusqu'à ce matin croyait qu'il n'y avait que dans le public !
Celui qui est devant moi trépigne. Je crois l'entendre marmonner et marteler des mots avec "erde" et "tain" à la fin ; il en trépigne.

25 minutes. Et puis je me retrouve en première ligne... un peu de gel hydroalco ça nous fait passer l'temps... Hola c'est que la rangeuse de cartons prend une liste et appelle. "Monsieur untel" (Mince il fallait s'inscrire !) ce doit être monsieur "erde & tain"... il a déserté mais est-ce à moi pour autant ? Oui, quand même
"Nous étions trop occupées ("occupés" si j'accorde le pp avec les planqués derrière) pour tenir la liste à jour..."
- Je viens pour une puce sim, 1 € en promo sur internet...
- Ah non elle est à 9,90, vous avez dû regarder sur le site "rabe SFR" (elle a dit rade peut-être... je dois faire partie des radins qui voudraient du rabiot, gratos...)
- Zut y a Orange à côté mais ce doit être pareil... Et puis demie-heure de plus pour 10 euros (2) !
Ouf, je sors. Comme je plains, en souriant en dedans quand même, les cinq qui poireautent maintenant...

A présent, direction le tabac-presse... Ils doivent avoir des timbres.
"Bonjour, ce serait pour un timbre...
- Nous ne les vendons que par dix... Malgré le masque, ils semblent comprendre que cela ne me convient pas... Mais vous avez un centre postal pas loin, ajoute l'homme, charitable, vous ne pouvez pas le rater, juste après le bricolage-jardinerie.

Quel beau soleil aujourd'hui entre midi et deux ! Sauf que le centre postal n'ouvre qu'à 13h 30. Non mais faudrait pas en plus, leur reprocher de ne pas faire la journée continue ! Tant pis pour les postiers ! Et les intérêts forfaitaires de presque 25 euros,  !

Pas grave : il fait soleil et avec le marin un temps idéal à Saint-Pierre !       

(1) 5% seulement de baisse par rapport à 2019.
(2) d'autant plus qu'ils offrent 2 x 5€... mais c'est marqué sur l'emballage et caroline ne m'en a rien dit !

Note notable notifiée par un avis de passage : la carte grise est arrivée en 3 jours ouvrés...

samedi 5 septembre 2020

UN BROUSSARD DANS LA VILLE

Chouette ! Sans rendez-vous ! Et oui, c'est pour des plaques d'immatriculation. Plaques achetées, pose payée, je stationne devant le poste prévu "pneumatiques". Des ouvriers mais qui lambinent on dirait... Puis un attroupement. Un qui semble être le chef me dit "On arrive" sauf qu'il disserte d'un véhicule qui posa problème puis du port du masque "on peut le baisser pour reprendre l'air mais pas à côté d'un collègue". Il joint le geste à la parole... C'est vrai que c'est une collègue qui est à côté. "Si l'un de vous ne respecte pas je risque ma place alors je n'hésiterai pas..." prévient-il. 

Et moi avec mes plaques ? Je me mets à faire les cent pas pour ne pas rester transparent. Un ou deux me remarquent mais le chef poursuit d'une voix posée et calme... Je crois voir le mari de Miruska dirigeant le kolkhoze dans ce qui fut la Tchécoslovaquie socialiste ! 
Comme s'il lançait "Camarades" à chaque phrase ! 

Mais la France n'est-elle pas le pays le cul entre deux chaises ? Une France communiste pour imposer la solidarité de ceux qui ont un peu, qui se font imposer doublement sur leurs économies, et triplement s'ils héritent, au profit de ceux qui n'ont rien, plutôt cigales ? Une France capitaliste, on dit libérale de nos jours mais c'est vrai que les gros sont libres de capter ce qui reste au fond des poches des solidaires forcés et encore plus libres de planquer le magot sans payer à l'Etat qui t'a tenu ferme pourtant, pour qu'on te dépouille mieux ! Deux qui te tiennent, un qui... 

J'ai l'air malin, mes plaques à la main ! Oh un gonfleur ! Au moins j'aurai fait la pression des pneus. Mais c'est qu'il est troué le caoutchouc ! Ah non alors ! ça me mettrait le pneu à plat ! J'appuie mes doigts sur les trous. Oh le joli sifflement de pétomane pressurisé ! Le soviet en a quelques oreilles qui sifflent mais le dirigeant n'en finit pas de pérorer ! Et l'assurance qui doit fermer à midi ? 

Enfin on s'occupe de moi. 
"Je peux prendre les vieilles plaques en souvenir ? 
- Ach nein ! interdit, verboten ! La loi est la loi ! Ce ne sont pas les tresses (13) pièces que fous avez dû fournir pour la carte grize, ni les 32 euros de procédure (au lieu de 4 avant en sous-préfecture) qui vous autorisent, achtung !"  
- Au revoir monsieur, merci."

Je ne suis qu'un dégonflé !     
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