samedi 30 août 2025

Voyage Fleury Mayotte, lettre du 24 /01/ 1998. (1)

 Vacances de Noël 1997 en métropole. Ce voyage m'était complètement sorti de l'esprit. 

« Chiconi, le 24 janvier 1998. 

...Dans le train qui emporte, les habitués lisent : une revue, un roman récent ou encore une thèse de troisième cycle. Par mimétisme, je songe aussi à sortir la chemise rose confiée par papa mais d'instinct, en bon terrien, je préfère profiter de cette lumière de janvier, si particulière aux latitudes tempérées. Montée de la nuit : à l'horizon, la Clape bleuit, à contre-jour. 
En une farandole figée, de leurs branches nues, les platanes saluent le canal de Riquet. Pas de vent secoueur aujourd'hui. Plus loin, les flamants font le pied de grue. Les lumières de Marseillan dansent sur le friselis de l'étang... 

Canal_de_Sète_juste_avant_crépuscule 2015 under the Creative Commons Attribution 4.0 International license Auteur Christian Ferrer

Kruzenshtern_(ship,_1926), cimetière marin, Sète 2014 under the Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported license. auteur Christian Ferrer

« Adieu Venise provençale »... les dunes, la mer, le mitage bourgeois du Mont Saint-Clair réveillent Scotto, Valéry mais ce n'est qu'un carambolage dans la tête. Arrive Brassens avec au loin la plage de la Corniche ; son « ...cimetière plus marin que le sien... » me transporte aussitôt dans le cadre sauvage de Notre-Dame-des-Auzils. Pardon de n'avoir jamais démontré courage et ténacité pour Paul Valéry quitte à n'en gratter que le vernis en le rejoignant un peu dans son aversion du roman et « l'horreur des choses prescrites ». Pardon d'envoyer trois mots à ne pas réfléchir, hors contexte, c'est autant tous azimuts que sans issue... du vernis... Plutôt, de lui, à me laisser passablement pantois « Une fois publié, un texte est un appareil dont chacun peut se servir à sa guise et selon ses moyens ». 

Sur le bleu de la mer calmée, un navire cingle vers le large... Toute sa vie, on ne fait que partir sans jamais arriver : ce n'est pas du natif de « l'île singulière », c'est seulement qu'à Sète, les cargos, les darses et les docks s'offrent à la vue et que je pars loin... Sempiternelle invitation au voyage, insatiable besoin d'évasion, démarche salutaire permettant à l'Homme de sortir de sa condition biologique, de se coltiner à l'intemporel. Oublié le nom des bateaux rouillés, pourtant autant de poèmes, de visas pour l'imaginaire. Après Frontignan et les dernières lagunes, je me ferme au Monde trop humanisé, Montpellier au nord d'un Sud ancré à la mégalopole attractive européenne Angleterre Bénélux, Rhin Suisse, Pô, via la ligne Paris Lyon Marseille (PLM). Sans oublier de changer de train pour celui qui arrive gare de Lyon, plutôt se revoir sur la promenade du Peyrou quand fleurissent les magnolias ! 

Montpellier_Saint-Roch,_TGV 2010 under the Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license. Author Falk2

La nuit est tombée, la place à côté est libre, d'autres lecteurs assidus pointent çà et là... Paris n'est qu'une banlieue du Languedoc, le TGV répond aux besoins de ces migrants pendulaires qui travaillent en province et habitent l'Île-de-France ; dans l'autre sens les trains doivent être bondés. L'atmosphère feutrée  de la voiture non-fumeur (je fais des efforts) est propice à l'ouverture de la chemise rose « Feuillets épars ». Je sais déjà que de lire des épisodes de vie seulement en bribes orales jusque là, n'aura rien d'anodin. Comparé à un père préférant mettre les autres en avant, je m'excuse de trop m'extérioriser ; STO à Dresde, il pense aux siens restés au pays. Papa a 75 ans, il nous passe aujourd'hui le témoin. Le train fonce dans la nuit... » (à suivre) 



vendredi 29 août 2025

BAYROU CONTINUE DE NOUS ENFUMER !


Ce n'est pas parce qu'on revient 27 ans en arrière qu'on est hors sol, dit par facilité. 
Un premier ministre ose mettre la crise sur le dos des Français, tentant même de les dresser les uns contre les autres en mettant les boomeurs à l'index. Accentuant la sinistrose, il veut faire avaler qu'il faut se serrer la ceinture, que certains devront se serrer la ceinture, pas tous, dit par omission bien que toujours les mêmes, ce qu'il se garde bien de confirmer ! 
Par contre, hier soir, en 16 minutes, un économiste a clairement mis du bleu sur un horizon qu'on nous promet chargé. 

En 16 minutes, hier soir à la radio, l'économiste Marc Touati, lui, a mis le doigt sur le mal. Cela valait plus que la peine de noter cette leçon de politique et d'économie. Pour ceux qui n'ouvrant pas le lien, supportent et font confiance à mes bavardages, le point de vue éclairé de Marc Touati, coulant de source tant la réflexion est aussi spontanée qu'étayée : 

D'abord un diagnostic de crise. 
* Les indices de récession actuels sont plus forts que lors des Gilets Jaunes, du Covid. Le cercle vicieux moindre activité, chômage, emprunt, dette, impôts, baisse de pouvoir d'achat relève d'une analyse correcte, contrairement à un « travailler plus » trop lapidaire pour être honnête. 
* La Banque de France fait état d'un record de faillites 16 % au dessus de la récession 2008-2009. 
* Les 44 milliards qu'ils veulent nous extorquer seront de toute façon loin d'y suffire, arrivera le moment de la note A : on ne nous prêtera plus !

Ensuite un traitement possible, des pistes, une thérapie de bienveillance entre paracétamol et amputation ! 
* BAISSE de la DÉPENSE PUBLIQUE de FONCTIONNEMENT ! depuis 2021, 700 ODAC (Organismes Divers d'Administration Centrale) nous coûtent 150 milliards/an ! sans les supprimer, des économies sont possibles ! Et cela ne toucherait pas au social ! 
* Redonner confiance et pouvoir d'achat en réduisant les impôts, par exemple la CSG de Rocard en 1991, 1 % à l'origine, 9 % aujourd'hui et 17 % sur l'épargne soit 30 milliards pour les Français. Une mesure avec effet immédiat. 
* SAUF QU'ON NE LE FAIT PAS, ILS NE VEULENT PAS BAISSER LA DÉPENSE PUBLIQUE ! « ILS » pour la nommer la HAUTE FONCTION PUBLIQUE ! Touati parle de clientélisme, de hauts salaires, de trop d'appels aux cabinets de conseils ; il compare la hausse de 11 % des dépenses sociales depuis 2021 aux 22 % soit le double des dépenses de fonctionnement. 
* Sans faire l'impasse sur le mille-feuille administratif ainsi que les doublons et gaspillages des dépenses sociales, la sortie de crise est possible avec une baisse des dépenses publiques n'impactant pas l'économie ; au Portugal, en Grèce, en Italie, la croissance a redémarré. 

Pour quelle raison l'exécutif n'en fait-il pas état ? Le pays aurait dû être réformé en douceur depuis 15 ans. Fillon avait la solution : il a été empêché. En cause, le manque de courage, pas de volonté politique, et le superpouvoir de la haute fonction publique qui ne veut pas que ça bouge. L'économiste met l'entreprise et les salariés au centre de sa vision... L'inflation atteint 27 % en 4 ans... 

Ces 16 minutes, un bon point pour cette radio prétendue “ libre ”, et qui exagère à repasser les mêmes débats à longueur de journée...